mercredi 29 décembre 2010

Usual Crap



Sawa dii krap a tous. Merci pour vos comments. Je vous rassure de suite, malgre les petits deboires de sante derniers, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Continuez a envoyer de la palabre, ca fait plaisir, ca motive et ca file toujours le sourire.

Je m'excuse du manque d'illustrations dans celui-la, je n'ai pas pris beaucoup de photos de Koh Pha Ngan, due a la pluie presque incessante...

La journee de transit entre Rai Leh et Koh Pha Ngan (prononcez kopanneganne) avec Kim et Emily fut assez eprouvante. Un premier longtail boat pour nous amener vers un minibus, lequel nous a traine pour une heure environ. Une connexion de deux heures au milieu de nulle part dans les alentours de Krabi avant de reprendre un bus qui nous fait traverser toute la peninsule de Thailande d'Ouest en Est et nous depose au port de Don Sak apres environ 3 heures de route (200 Km vers le Nord-Est).

Nous avions quitte Rai Leh et sa mourrante French Connection le matin meme a 7h, apres une petite nuit de sommeil. Il va sans dire en effet que pour notre derniere soiree la-bas nous n'avions pas fait que vendre de chapeaux. La nuit avait donc ete tres courte et la meteo, deja bien moyenne depuis plusieurs jours, n'allait pas vers l'amelioration, et ne stimulait pas le moral general des troupes.

Les nouvelles de la meteo sur le cote Est de la peninsule de Thailande, connu sous le nom de Golfe de Thailande (alors que l'Ouest est appele Mer d'Andaman - voila pour la lecon de geo), etaient mauvaises depuis plusieurs semaines. Les deux conditions meteos de chaque cote de la peninsule sont generalement opposees, et nous avions, il est vrai, connu un tres beau temps sur les iles de l'Ouest (Phi Phi, Lanta...). Aussi la mousson est generalement moins prompte a s'estomper cote Est...

J'avais, lorsque j'etais encore a Bali et plus precisement a Nusa Lembongan, rencontre une bresilienne du nom de Maristela qui avait bouge vers la Thailande plusieurs jours avant moi et qui pouvait m'envoyer des nouvelles depuis deja plusieurs semaines de la situation dans le Golfe de Thailande. Elle voulait plonger a Koh Tao ("ile de la tortue" en Thai), site de renommee mondiale, et faire la fameuse Full Moon Party de Koh Pha Ngan. Elle m'avait deja prevenu n'etre pas reste tellement la pluie etait insistante et les inondations et glissement de terrains etaient "genants".

Depuis mon arrivee en Thailande, comme mon but etait quand meme de faire un passage vers ce coin, je m'enquerait regulierement de la meteo. Et c'etait pas bon du tout. Mais qu'importe, j'ai pris le risque d'y aller.

Et Jesus torre.

Des notre arrivee au port de Don Sak, c'etait deja mal barre vu qu'il pleuvait des triques. Le bateau que nous prenions faisant toute les iles du coin. Dans l'ordre Koh Samui, Koh Pha Ngan et Koh Tao. Deux grosses heures de navigation  assourdissante avec un speedboat pour finalement arriver sur Koh Pha Ngan.

Nous avions trouve et reserve un hotel pas cher dans le Nord-Ouest de l'ile (nous l'avions deniche dans une agence de voyage pendant notre transit depuis Rai Leh), sur minuscule une plage privee appellee Haad Gruaad...et sur ce point de vue la au moins je dois affirmer qu'on s'est pas mal demerde.

Koh Pha Ngan est quand meme une bonne ile. Circulaire, d'environ 15 Km de diametre, les routes sont rares, pourries et tres dangereuses. Les deux principaux bleds sont Ton Sala (ou beaucoup de bateaux arrivent) sur la cote Ouest et Hat Rin (extreme Sud) qui est le lieu betonne degeulasse pour les touristes qui viennent faire la Full Moon Party sur sa plage.

Kim


Apres 20 minutes de sawngthaew entre Ton Sala et notre hotel, on tombe sur un endroit etonnament magnifique. Petit hotel avec son charme et pas cher du tout, le "Haad Gruaad Resort". Pour le coup quasimement vide. Pas cher oui mais avec plein de petit services qui rattrapent un peu le chiffre d'affaire de l'hotel puisque rien n'est donne a part la piaule. Et comme l'hotel en lui-meme est assez eloigne de toute forme de commerce et/ou de service, on se fait plumer pour Internet, pour la lessive, pour le restau ou les boissons.

Nous arrivons donc en soiree, et nous nous faisons defoncer par le douloureuse sur le premier diner. Rencontre avec le bartender Miles, un anglais avec un accent de Birmingham a couper au couteau. 1m95, une armoire, les cheveux longs blonds. Son truc c'est le rock british des 70's. Comme influences musicales, on a fait pire (ca nous change du sempiternel reggae qui devient "habituel", et un peu lassant a la longue).

Drapeaux Thai et bouddhiste


Il n'y a personne en ce moment a l'hotel (a cause de la meteo pourrie tres probablement, les clubs de plongee locaux sont au chomage technique pour la meme raison), sauf en cas de Full Moon, donc il se fait un peu chier derriere son comptoir sur la plage, et enchaine petard sur petard. Malgre cette resistance cannabique qui me laisse septique, ce mec la est adorable, chaleureux et un barman impressionnant. Environ 40 ans, il est marie avec une Thai qui vend des kebabs (!) au marche de Ton Sala, a sa petite maison sur l'ile, et ne changerait tout cela pour rien au monde. Tiens donc, encore un mec heureux. Ca faisais longtemps (ton sinique).

Le lendemain matin, 4 decembre, le temps est stable. On est pas sur le grand beau temps mais enfin il y a quelques rayon et ca a l'air de tenir. On decide avec les filles de louer des becannes (Kim derriere moi, Emily sur sa propre machine). Le chemin menant a l'hotel est un danger en lui-meme, puisque etant completement en terre, les pluies torrentielles des dernieres semaines l'ont creuse et seuls les 4x4 (et les furieux en mobylette) peuvent desormais passer. Un coupe-gorge absolu si l'on ajoute a cela la mauvaise qualite des meules (freins et pneus notamment, je ne parle pas de l'embrayage). Mais enfin on se demerde tant bien que mal pour eviter les petits bobos (ongle de pied arrache) ou les grosses vautres qui laisse des traces a vie sur le corps.

Emily


Les distances sur Koh Pha Ngan, certes relativement faibles mais neanmois innatendues, nous calment d'emblee. De ce fait nous decidons de rester dans le coin Nord-Ouest, ou se trouvent notamment un belvedere sur la mer et des chutes d'eau. Alors autant le premier est tout a fait lambda, autant les chutes d'eau sont vraiment sympa et valent le detour si vous trainez dans le coin. Si vous ne trainez pas dans le coin, ne vous faites pas chier a venir jusque la puisque les cascades "sympas" sont semble-t-il legion sur l'ile.

Mais nous, avec les filles voyez-vous, on s'est bien marre aux chutes proches de Haad Gruaad. Koh Pha Ngan m'ayant tant impressionne que je n'ai jamais su leur nom cela dit. Mais qu'importe, malgre toute nos craintes, le temps a tenu bon toute la journee, certes sans etre extraordinaire vue la presence insistante de cumulus, mais tout a fait appreciable.

Et cette journee fut en verite la seule journee des charmantes quebecoises qui m'accompagnaient. Et, a ma grande deconvenue (mais tant mieux pour elles) la seule veritablement valable sur Koh Pha Ngan dans les trois jours qui suivirent.

Car saches que mis a part cette premiere journee tout a fait consistante du point de vue meteo, les craintes se sont revelees verifiees dans les jours qui ont suivi puisque jamais il n'a plus moins d'une apres-midi lorsque j'etais la-bas. Bon alors, la journee ayant suivi le depart d'Emily et Kim pour Bangkok, je decide quand meme, malgre les nuages menacants, de louer une becane une nouvelle fois pour aller voir a quoi ressemble Hat Rin quand meme.
C'est a ce moment la que je rencontre Frederico, un italien (le premier que je croise dans tout mon voyage) qui arrive de trois mois en Inde et qui se retrouve en Thailande pour une sombre histoire de visa et qui donc, du coup, a atteri dans le meme hotel. Et comble du comble, il prend une becane en meme temps que moi avec la meme idee. On decide donc de faire la route ensemble....40 minutes pour atteindre Hat Rin !! Jamais je n'aurais pense rouler autant, sur une route dangereuse (de grosses cotes, des virages partout) pour atteindre un patelin incomprehensiblement mort et denue de toute activite (alors que les occidentaux devraient etre en train de zoner par milliers en attendant la Black Moon Party prevue pour le lendemain soir).

Une photo sans rapport (Koh Ha), mais jolie.


La Black Moon Party est en fait une fete "extension commerciale" de la Full Moon. Cette derniere a ete cree par des hippies (qui sont toujours a Hat Rin d'ailleurs) dans les annees 70's, et consistait a celebrer cette fete d'origine paienne visant a venerer chaque mois l'arrivee de la pleine lune. Une espece de fete psychedelique sur la plage Ouest de Hat Rin qui avait toute les qualites d'une vraie, d'une grosse et bonne soiree a l'epoque. Ce fut sans compter l'arrivee massive de voyageurs de tous poils sur la Thailande quelques annees plus tard, aggrementes de quelques blaireaux qui y voyaient la une enieme occasion de s'eclater la ruche sans chercher a comprendre l'esprit originel d'une telle assemblee. Un effet boule de neige puisque la Full Moon Party s'est rapidement retrouvee, des les annees 1990 avec une renommee mondiale et plusieurs dizaines de milliers de personnes se debauchant joyeusement sur la plage le temps d'une soiree, une fois par mois. On se retrouve donc, 20 annees plus tard, avec un rassemblement ou les blaireaux sus-nommes, acultures musicaux cela va sans dire, sont devenus majoritaires, faisant peter leur plus beaux apparats parisiens et/ou londoniens mais se la jouant snob "exotique", parce que "de la house sur la plage en Thailande, ca fait vraiment hype et que Cancun c'est grave ringard". La plage se retrouve donc remplie d'intellos de cette cuvee, irrespectueuse et mal elevee, se dechirant la tronche, pissant et gerbant dans la mer par millier (quand ce n'est pas autre chose), forniquant dru dans tous les coins de la plage...

L'encadre Full Moon est termine. Je n'y ai pas ete (ni la Dark) et tout cela est un condense a ma sauce de tous les retours que j'ai eu sur l'evenement. D'autres pourront peut-etre vous affirmer l'exact contraire, mais je suis reste bien objectif (autant que faire se peut hehehe). Bien sur, il y a des gens bien aussi a la Full Moon, je ne vous le cache pas !

Cette araignee dans le plafond, a rendu folles les deux filles que j'avais avec moi. Et pour le coup c'etait un beau mastard. Decedee.

Les autorites locales, lassees de laisser faire mais sentant l'oseille facile, ont bien evidemment decide de profiter de l'evenement en le formalisant. D'une plage sauvage remplie de backpackers "defonces mais bon enfant", on est passe a une plage fermee par des barrieres, des scenes, des bars, des DJ qui se la racontent, de la musique de boite de nuit  (bien qu'on trouve encore une scene reellement electro, hardtech, goa-trance ou jungle dans un coin isole). Et, bien evidemment, une entree payante. Pour info, la Black Moon revient a 500 bahts l'entree (12 euros, du vol pour ici).
Oui, parce que la Black Moon, c'est en fait un truc pour faire rapporter de l'argent entre deux Full Moon. Bah oui. Alors l'endroit est different (dans la jungle) et cense etre moins achalande et plus roots. Je demande a voir.
Et comme si cela ne suffisait pas, vous avez aussi la Half Moon Party et la Shiva Moon Party (3 jours apres la Black) qui sont organises chaque mois egalement. Et, a Koh Pha Ngan, on essaie de vous faire gober l'aspect traditionnel sinon spirituel qui fait l'importance de ce genre d'evenement. Un foutage de gueule en regle, donc. Une autre preuve ? Il y a trois Full Moon Party entre Noel et jour de l'an, une des periodes les plus frequentees pour l'ile....

Bref ! J'etais donc dans un Hat Rin completement eteint avec Frederico (qui n'etait pas un compagnon des plus interessants). Je cherche mon pote Aksel, rencontre quelques temps plus tot a Koh Lanta, dans le premier shop de plongee que je vois. Il se trouve que l'ami Aksel est freelancer dans quelques clubs de l'ile, et plutot connu pour ses performances de fetard, parmi les expats qui bossent dans le coin...Mais, pour le patron du centre Phangan Divers, il reste introuvable...bien que quelque part sur l'ile...

Un bernard-lermite (oui je mets vraiment n'importe quoi)


La pluie se met a tomber alors que le rital et moi-meme bouffons un pad thai tout a fait horrible dans un bar a au trois-quart vide qui projete le film Machete (un recent serie B d'action assez rocambolesque). Le pad thai  en question a termine de me degouter de ce plat, que j'ai mange en trop grande quantite ces dernieres semaines, notamment de par son faible cout. L'idee de se retaper les 40 minutes de becane sous la pluie vue la dangerosite de la route et la nuit tombant tranquillement n'est pas tres rejouissante. Mais il faut bien rentrer au bercail et il n'y a rien ce jour-la, a Hat Rin, qui nous retient davantage. J'ai a rapporter a cet egard, quelques belles frayeurs et debuts de glissade avec la frele meule, qui calmerent aussitot les quelques ardeurs que je pouvait encore avoir sur la poignee d'accelerateur.

Le soir, apres une heure de coupure de courant due a la pluie, et toujours au comptoir de l'hotel en face de ce bon vieux Miles, je rencontre un autre francais voyageant seul : Didier, une quinzaine d'annees plus vieux que moi, avec qui j'ai pas mal sympatise. Parlant un anglais exceptionnel pour un compatriote, c'est un mec qui est loin d'en etre a son premier passage en Thailande, et particulierement a Koh Pha Ngan. Un bon esprit et des histoires interessantes a raconter, je n'en demande pas plus.

Le lendemain, lundi 6 decembre, est a marque sous deux sceaux : la pluie torrentielle, la merde devenue habituelle, qui pourrit la journee entiere, et la Dark Moon Party. Comme, a Haad Gruaad, on est quand meme pas mal isole de tout service ou de toute activite, et que la seule maniere de bouger consiste a louer un deux-roues, je passe le plus clair de mon apres-midi a rediger le blog que vous avez sous les yeux. L'hotel n'a bien sur pas manque de me faire casquer un maximum en contrepartie. Journee sans grand interet donc qui nous emmene vers le soir, Didier et moi et tels les habituels piliers de bar, a nous retrouver une nouvelle fois en compagnie de Miles, qui se fait decidement bien chier derriere son bar et qui compense cela par un joint d'herbe toutes les demies-heures. La Dark Moon, pourtant petite soeur modeste de la Full, est cense ramener du monde et litteralement remplir tous les hotels de l'ile. Et bien la, que dalle, probablement due aux rumeurs fondees d'une meteo de merde dans notre coin, qui decourage les audacieux fetards.

Non, avec Didier, on se retrouve le soir au marche de Ton Sala pour bouffer local, bon et pas cher, puis dans un bar desert.Ou presque desert puisque deux demoiselles Thai nous on repere et se sont approchee de nous avec le regard d'un chien en face d'une tranche de jambon cru Aoste. Etant occupe de part et d'autre, bien qu'assez inegalement je l'avoue, a vider ma biere Chang et a chasser de l'interieur de mon pantalon la main baladeuse de la Thai (au demeurant magnifique) qui est sur moi, la conversation avec Didier se revele laborieuse. Resistants a toutes les tentations face a ces bolides en rut, nous sommes rentre relativement tot, en abandonnant au final toute idee de Dark Moon vu que la pluie etait presente et puissante.

Qu'il fasse un temps aussi pourri sur Koh Pha Ngan est vraiment dommage tant cette ile parait magnifique. La cote Nord, et surtout la sauvage cote Est, meritent je pense le coup d'oeil, lorsque le soleil daigne se montrer (au moment ou je tape ces lignes, c'est enfin le cas mais je n'y suis plu).

Un barracuda.


C'est en effet a la suite de ces deux jours moisis que j'ai decide de partir, sans meme avoir vu Aksel (sans avoir vu grand chose d'ailleurs), et apres seulement trois journees completes sur l'ile. Direction Bangkok. La capitale, ou j'ai prevu de passer quelques jours.

C'est donc en ce matin du 7 decembre que je fais route vers Bangkok, par bateau puis par bus (la solution la moins onereuse). Depart vers 11 heures pour un total de 18 heures de trajet : Koh Pha Ngan - Don Sak - Surat Thani - Bangkok. Je rencontre rapidement Michahal, un anglo-ethiopien black un peu plus jeune que moi, et deja pas mal habitue de la Thailande. On se matte quelques films sur son ordinateur, dans un bus pas mal confortable mais rapidement transforme en fournaise, et on essaie tant bien que mal de pioncer un peu avant l'arrivee dans Bangkok a 5 heures du matin.

Michahal connait assez bien Bangkok et veut aller vers le coin de Thanon Khao San, dans le quartier de Banglamphu, Nord-Ouest de la gigantesque ville. Ca tombe bien, j'avais lu ca et la que c'etait le "ghetto des backpackers", la ou l'on trouve les hotels les moins chers, beaucoup (enormement) d'animation et un des rares endroits epagnes par le couvre-feu municipal.

A 5h du mat' en effet, Khao San Road est encore animee...par des prostituees et autres ladyboys qui tentent de racoller les quelques hommes seuls rentrant alcoolises vers leur lit en fin de soiree. Nous decidons avec Michahal de partager une chambre pour economiser des frais. Il est a Bangkok pour une dizaine de jours, due notamment a des soucis de visa vu qu'il a abandonne son passeport a un loueur de becanes sur Koh Tao qui voulait l'arnaquer...toute une histoire la aussi, mais bon. Nous dormons jusqu'en debut d'apres-midi afin de recuperer du long voyage en bus...

Apres avoir quelque peu recupere du voyage, je decidai d'aller faire un tour solo dans le coin de Banglamphu, , prenant quelques photos par-ci par la(d'un style beaucoup plus urbain que celle que j'avais pu prendre pendant les trois semaines precedantes sur les iles paradisiaques !).et notamment essayer de trouver le Ratchadamnoen Boxing Stadium pour me renseigner sur les places pour voir de vrais matchs de muay thai. Je me balade tranquille en ville, observant le manege des tuk-tuk, le trafic infernal, des rabatteurs de restaurants, des gens qui vous vendent toute sorte de choses (t-shirt, lunettes, papiers officiels falsifies, d'une Carte Vitale jusqu'a une carte de presse francaise ; de la bouffe ambulante avec vers et grillons pour le petit dej', etc.). Le gros business est egalement la vente de costards sur-mesure, aux prix ridiculement bas (ce qui peut-etre vraiment interessant pour le coup).



La premiere soiree se passe dans la rue, devant un bar qui vend fierement sur son enseigne le fait de proposer des cocktails forts et de ne pas verifier l'age de ses clients. On se prend un bucket (un seau) de cocktail avec Michahal, un long island iced tea si je me souviens bien. On picole gentiment, on discute, et la mes yeux se posent sur une fille. Une fille pas mal d'accord, mais c'est pas pour cela que j'insiste. J'avais deja vu cette fille dans mon voyage. J'avais meme dine avec un groupe dont elle faisait partie lorsque j'etais encore en train de backpacker a Bali, et plus exactement a Ubud, deux mois auparavant. Je savais que c'etait une americaine de San Diego qui habitait Bangkok, mais je n'avais pas garde contact. Et la : paf. Au milieu de millions de personnes qui fourmillent dans une des villes les plus bordeliques d'Asie du Sud-Est, elle est a trois metres de moi. Nous passons la soiree a discuter, elle se barre et me laissant son numero pour les jours suivants, et Michahal aussi (rejoindre des potes).
Je decide de bouger vers le Brick Bar,  que j'avais repere dans le lonely comme un petit bar local avec des concerts de ska. Je me retrouve dans un grand bar, rempli d'etudiants locaux qui me devisagent comme si je debarquais du royaume des Ombres. Un petit concert de ska par un groupe local qui s'est rapidement rendu compte que je connaissais quelques unes des chansons et qui m'a volontiers laisse le micro de chant, que je n'ai pas refuse vous vous en doutez bien...

Un bassiste-chanteur. La classe quoi. Brick Bar.

Le lendemain, je passais la journee a visiter les grands centre commerciaux du centre ville vers Siam Square (notamment le grand centre de shopping MBK) et en profitait pour rentrer au bercail en prenant le bateau (tres economique...0,2 euros) qui remonte le fleuve Phraya par petits sauts de puce sur certains quais. Vraiment pratique et super sympa. Je commence deja a aimer cette ville. Les moyens de transports a Bangkok (Sky Train, Metro, train de banlieue, taxis, songthaews, tuk-tuk, traversiers, bateaux, longtails) sont vraiment pratiques, et j'ai tout essaye (ou presque) !

Michahal m'avait prevenu, mais je n'en avais pas tenu reellement d'importance, de l'excuser par avance si jamais il ramenait une fille d'un bar de Khao San. J'aurais du davantage me mefier. En effet, deuxieme soiree sur la Rue de la Soif Bangkokienne, j'avais perdu mon compagnon de chambree (qui etait en plus le Maitre des Cles), mais je n'en avais cure et discutais joyeusement devant le poste de police situe a l'extremite de la rue avec deux jeunes etudiants Thai fort sympatiques.
Apparamment de famille aisee, ils m'ecoutaient parler comme si j'etais l'Oracle du coin et me manifestaient une admiration sans bornes (braves petits), si bien qu'ils m'arosaient (avec moderation) de biere Chang en echange de mes recits de voyage, de ma sagesse et des enseignements spirituels que je daignais bien leur divulger. Ils avaient d'ailleurs beaucoup de question sur les femmes et sur la maniere d'apprehender le sexe en Occident. Maniere, il est vrai, totalement differente de la vision Thai. A ce stade j'aimerai signaler qu'apres avoir discute avec des locaux, il est difficile de juger a priori des femmes ou des hommes Thai sur l'epineuse question du sexe, et de ses deviances bien connues dans le pays. Ils voient cela d'un tout autre oeil, et je ne suis pas en position de juger sur laquelle de nos deux cultures est meilleure que l'autre. Ma vision initiale sur certain cote glauques, qui existent c'est vrai, n'etait pas globale et n'est qu'une partie sombre d'un phenomene social plus complexe, typiquement local et pas necessairement mauvais. Fin de parenthese.



Je parlais donc de cul avec des Thai. Et fatigue que j'etais apres plusieurs heures, je decidais d'aller faire quand meme un tour pour jeter un oeil au concert du Brick Bar, qui etait termine. Il est trois heures du matin. Je rentre vers l'hotel, et toujours sans cle, je tape a la porte de ma chambre. Pas de reponse. J'attend un peu, je fume une cancerette, vais faire un tour dans la rue ou j'observe a cette heure tardive le manege des nombreuses prostituees qui zonent devant l'hotel. Je ne dois pas leur plaire, puisque aucune ne vient me faire de la leche (si vous me passez l'expression). Ou alors je les fais tout simplement flipper a etre assis dans un coin sombre de la rue a les observer.

Je harcele le mec de la reception pour me donner la master key pour pouvoir rentrer me coucher. Il est 4 heures. Juste le temps de commencer a m'endormir que la porte de la chambre s'ouvre sur une grande blonde suivi d'un Michahal bourre a trois jambes. "C'est jackpot !" que je pense immediatement. Conscients du fait que j'etais la et eveille, ils m'ont dit "bonsoir" et Michahal a fait son office. A deux metres de moi sur le lit voisin. C'est a peine s'il ne m'a pas propose de les rejoindre. La fille, norvegienne mais dont le nom restera inconnu pour Michahal et moi, ne semblait pas plus genee que cela. Et Michahal...bah il m'avait prevenu...

"Ne vous occupez pas de moi. Faites ce que vous avez a faire, je vais mettre un peu de zik et lire un peu du coup."

Mais bon, a la longue (n'exagerons rien quand meme!), meme avec un livre et de la musique ca devenait usant, car je prenais presque les eclaboussures. J'ai fini par me rendormir, et la fille est repartie sans que j'ai pu lui dire au revoir (car nous etions, d'une certaine maniere, plus intimes desormais).

La piaule de Michahal et moi etait deja pas mal bordelique avant cette baise impromptue. Maintenant que des capotes usagees jonchent le sol, c'est moins marrant et ca devient franchement degeulasse !

Mon billet s'arretera la. Car il est assez long. Mais la partie de Bangkok n'est pas terminee et je m'emploierai a decrire plus en profondeur mes explorations de cette ville que j'ai vraiment appreciee, et de vous retranscrire un peu plus son ambiance et son ame, que je n'ai toutefois percue que durant quatre jours. D'ici la, prenez soin de vous. 

Peace, Love, Snake Farm !

jeudi 16 décembre 2010

Aerials


Yes, salut a tous. Les statistiques de visite de ce blog continuent tranquillement d'augmenter, et vous etes de plus en plus nombreux a lire mes aventures. Je vous en remercie. Aussi, si vous appreciez ce que vous lisez, n'hesitez surtout pas a faire des commentaires, a laisser un petit mot.

Mon periple se poursuit donc sur le bateau reliant Koh Lanta a Rai Leh. Environ une heure de traversee vers le Nord-Est. A bord, des gens qui vont aussi sur d'autres stations balneaires de Krabi, notamment Ton Hai et Ao Nang.

Comme Rai Leh est en fait une petite crique, le bateau de taille importante  ne s'aventure pas sur les hauts fonds et s'arrete a 200m au large ou un longtail   vient nous chercher et nous depose sur la plage.

Alors, la geographie de Rai Leh est plutot compliquee a expliquer. Imaginez un instant des enormes monolithes karstiques qui plongent dans la mer, certains de plus de 100m de haut. Vous en prenez deux, espaces de 1 Km et vous la reliez par une langue de terre de 500m de large. Ensuite vous rajoutez plein de monolithes tout autour. Et bien Rai Leh, occupe cette langue de terre, completement etriquee sous les falaises. Il n'y a par ailleurs aucune route y menant, bien qu'on soit sur le continent, donc ici non plus aucun engin motorise.

Rai Leh Est (en bas), et Ouest


Du coup, si vous avez suivi correctement, vous avez deux plages a Rai Leh : la Est et la Ouest. C'est sur la Ouest que j'ai debarque en premier lieu avec le longtail. C'est la plage des beaux resorts, des beaux hotels et des bars super chers. Le coin classe pour les bourges, en fait.
D'ailleurs, une bonne partie de la langue de terre est en fait occupee par un resort extra-luxieux, dont les prix sont assez exorbitants et atteignent les 150 000 bahts la nuit (pas loin de 4000 euros !). En gros c'est soit pour les lunes de miel, soit pour les stars, soit pour les tres tres richousses. En parlant de star justement, j'ai croise les "jumelles Olsen" la-bas.

Si vous ne savez pas qui c'est (elles sont relativement connues aux USA car elles passent a la TV depuis qu'elles sont dans le berceau), imaginez deux actices americaines tres mediocres d'environ 23 ans, blondasses hollywoodiennes de base plutot bien gaulees, denuees de tout charme et pronant dans les talk-shows la virginite jusqu'au mariage. En revanche, niveau cocaine, elles n'ont pas attendu l'universite...Quand bien meme, j'aurais une chance, je n'y vois aucun interet (meme le fantasme des jumelles est proscrit). Cela dit, avec ma degaine actuelle moitie Indiana Jones/moitie clodo, et mon budget limite, je n'ai pas grande espoir.

Toute entree dans ce resort (meme pour le traverser car il peut constituer un raccourci) est interdite et vous imaginez bien que de nombreux gardes sont presents si bien que la moindre tentative se solde par un coup de fusil a pompe dans le genou (il faut donc ensuite ramper comme on peut pour s'echapper).

Le coin Est a quelques centaines de metre de la, c'est d'avantage le coin pour la plebe des backpackers peu fortunes et les vrais bars (pas ceux ou la chemise est exigee) . Il n'y a pas de plage sympa pour se baigner. Juste des reminiscences de la mangrove qui devait occuper jadis toute la langue de terre et qui fut rasee pour les besoin touristiques. A maree haut, l'eau monte directement sur LA rue de Rai Leh Est, ce qui a maree basse rend un aspect boueux-marecageux assez degeulasse.

Rai Leh Ouest


Un monde separe donc l'Est de l'Ouest. Et on ne se melange pas les uns aux autres.
Car il n'y a pas beaucoup de place a Rai Leh. Si les riches a l'Ouest peuvent se permettre de s'etaler un peu, les mecreants a l'Est s'entassent comme ils peuvent dans des hotels pas donnes. Effectivement, il y a quand meme du monde dans le coin, pas mal de grimpeurs (500 voies a grimper et plus dans le coin), pas mal de gens qui lezardent sur la plage Ouest, et egalement sur une troisieme plage, "cachee" celle la au Sud-Ouest, Phranang Beach.

Phranang

Donc des hotels il y en a et pour beaucoup sont plutot chers et completement hors du budget que je me suis fixe. Lorsque je descends du longtail, j'avais fait connaissance depuis 10 minutes avec trois americaines avec qui j'ai fait la route vers le cote Est de Rai-Leh, mais n'etant la que pour une semaine, elles pouvaient se permettre des prix plus eleves et je les ai donc lache rapidement. Par ailleurs cette rencontre m'a tellement marquee que je ne me rapelle meme pas de leur nom aujourd'hui.


Le but, tout a fait avoue, du tourisme Thailandais est de se debarrasser completement des backpackers et d'un tourisme hippie qui recherche le "pas cher", ceci en ne privilegiant que les resorts hors de prix, visant une clientele beaucoup plus aisee, voire riche, ce qui represente bien sur (selon eux mais ce n'est pas prouve) un marche bien plus juteux. La Thailande, bien qu'elle reste une destination pas chere, ne pratique plus aujourd'hui des prix comparables a ceux d'il y a ne serait-ce que 20 ans (dans le Sud, certains prix ont ete decuples durant cet intervalle). Ce n'est plus, depuis longtemps, l'Eldorado des voyageurs a petit budget de l'epoque des 70-80's.


Rai Leh ne fait point exception a la regle. Il n'y reste plus aujourd'hui qu'une seule guesthouse abordable pour les backpackers (et encore, elle reste chere) : Rapana Cabana Guesthouse. C'est la que j'ai atteri, et que j'ai heureusement pris la chambre avant l'augmentation des prix de 35% au 1er decembre. Cependant, si vous avez la foi, vous pouvez toujours marcher a travers la jungle jusqu'a la plage de Ton Hai (40 min), qui parait-il est un peu plus roots et propose des hebergements meilleurs marche plus adaptes aux voyageurs a faible budget.


Comme je le disais un peu avant, le coin mangrovesque ravagee de Rai-Leh Est n'est pas tres joli, et c'est vrai que j'ai ete un peu decu en arrivant. En revanche, la plage Ouest et surtout Phranang Beach, entourees de falaises, sont magnifiques...mais envahies de touristes des le debut d'aprem' qui viennent avec leur longtails pour la journee.

Encore Phranang


Je trouve donc mon bungalow a 300 bahts (7.5 euros) la nuit a Rapala Cabana. Dans ma tete je me dis que j'aime moyennement l'endroit et que je ferais bien de ne pas m'y eterniser (apres tout j'avais deja passe pas mal de temps a Lanta auparavant). Mais j'avais deja mis trois plombes a me decider a venir a Rai Leh, si bien que je n'avais pas encore d'idee sur le mouvement suivant.

Le temps de me poser, de reprendre mes esprits, de sortir mon moule-bite "Ricard" (auquel j'ai accroche un tire-bouchon/decapsuleur par une ficelle. Nan je deconne.) et je file a la plage Ouest, ce qui represente environ 10 minutes de marche depuis le guesthouse.

Pendant la trempette, premiere vraie rencontre. Avec une danoise de 30 ans qui s'appelle Nanna. On discute de tout et de rien. Elle fait partie de la "haute de Rai Leh", la "cote Ouest", et est en vacances avec ses parents et son frangin pour le 60eme anniversaire de son pere. Mais bon, je fais un effort et je discute quand meme avec elle, on prend l'apero cote Ouest ("aie le portefeuille") puis j'arrive a la trainer vers les bas quartiers que sont les miens pour un repas local et quelques verres. Non sans qu'elle ait pris le temps de passer a son hotel pour se faire jolie, ce qui d'un point de vue d'homme est tout a fait appreciable, je vous remercie au passage de cette delicate attention mesdames. Nous sommes le samedi 27 novembre.

On finit au Last Bar, qui comme son nom l'indique est le dernier bar du cote Est de Rai Leh, et probablement le plus populaire de tous, grace a sa terrasse en bois de 100 metres carres remplie de poufs et de tables basses, et a son fireshow quotidien (spectacle de bolas et de batons enflammes sur de la musique redoutablement merdique, en revanche les mecs Thais ont un niveau de furieux). A cette soiree la, je rencontre un hollandais (impossible de me rappeler de son prenom) super sympa qui vit au Rapala Cabana. Entre temps, la danoise soit crevee/soit s'ennuie, donc elle s'en va. Je ne la reverrai plus (et je n'ai aucun contact).
Je me retrouve seul au bar d'en face (on est toujours, pour continuez de vous situer, dans la mangrovitude, sur des pilotis dans la flotte), le Skunk Bar ou je rencontre Carlo. Moitie Allemand, moitie Sud-Af. Un mec un peu plus age que moi, baroodeur calme, mais avec des pures vibes. C'est un bonheur de discuter avec ce gars...mais ce soir la j'ai trop bu, je suis creve et je monte me coucher dans mon bungalow dans les arbres, abandonnant Carlo a son comptoir (avec un italien a dreadlocks).



Le lendemain, je decide de me la jouer cool. Ca tombe bien, le temps est degeulasse. Ca fait longtemps que je n'avais pas vu de la pluie tomber en journee. Une bruine "a la normande" bien jouissive.
Mon bungalow sur pilotis est tres basique mais me convient tout a fait, a part quelques blattes impromptues et des moustiquaires inutiles. Fait 100% bois, il est entierement ronge par les termites que je peux facilement entendre travailler, de jour comme de nuit dans le pilier pres de ma tete, priant pour que le tout ne finisse pas par s'effronder sur le coin de ma gueule.
Il est localise juste devant la hutte ou vit le personnel Thai local, ce qui ne manquera pas de me fatiguer a la longue, puisqu'il semble tradition chez eux de laisser piailler leur mome de 2 ans comme un sagouin pendant des heures ("il va s'en prendre une celui la"), ou encore de se racler la trachee toutes les trentes secondes a la recherche de quelque glaviot recalcitrant, avant de cracher leur huitre je-ne-sais-ou. Le plus drole (apres coup) etant que le coq au chant le plus ignoble de toute la basse-cours locale avait decide d'elire domicile, sous mon bungalow ! Il s'y sentait bien. Le sol etant une espece de planche d'agglomere de 8 millimetres d'epaisseur (qui se tord lorsqu'on marche dessus), le bestiau etait en fait a 40 cm de mon oreille droite...Ah la charogne !! Nous avons du le chasser a coup de bouteille d'eau !

Je passe donc la matinee et une bonne partie de l'apres-midi a lire dans mon hammac sur le perron en attendant que ca se decouvre. Le soleil brulant finit par percer les nuages et je vais donc me faire un plouf sur la plage de Phrangan qui, meteo aidant, n'est pas envahie de touristes de passage pour la journee. Des singes gardent l'acces, et se regalent des poubelles sur la plage.




Cette plage est magnifique et les falaises sont impressionnantes. Quelques mecs grimpent, par-ci, par la, des voies qui m'ont l'air plutot difficiles (je ne suis pas un specialiste mais j'aime bien ca). Je regarde un instructeur d'escalade Thai tres bon se demerder avec ses dreadlocks sur une voie impressionnante pour finalement se griller son bambou a 20 metres de haut face a la mer. Mais je passe la journee tout seul. Pareil pour le repas du soir, mais je retrouve vite Carlo au Last Bar.

On a du passer quelques heures a discuter puisque il y avait pas mal de place sur les tapis autour de nous lorsque je lui ai demande de me montrer quelques gestes de lutte libre apres quelques bieres (sport qu'il pratiquait au niveau national en Allemagne). Je ne connaissais pas trop la lutte libre, mais je peux vous dire que pour le coup, j'ai joue le role de ce qu'on appelle couramment "La Viande" en sport de combat et ai pris des branlees severes sur les quelques enchainements qu'il m'a montre.

"OK, c'est bon j'en ai assez vu. Efficace comme truc...", lui dis-je m'eloignant tout en boitant et en touchant mes cervicales douloureuses...




Sous les conseils de Carlo, je me rendais a l'un des points de vue situe sur un des gigantesques monolithes karstiques et par lequel est accessible "le lagon" (il faut que vous le lisiez d'une maniere dramatique : le lagon).

Alors pour vous expliquer un peu ce truc, il faut que vous imaginiez donc cette roche d'environ 70 metres de haut, au milieu de laquelle l'erosion a creuse un puit vertical de 30-40 metres de diametre et qui descend jusqu'au niveau de la mer. Par un procede de mini-tunnels ou autre, le puit est rempli en son fond d'eau de mer (max. 1m de profondeur). Vous avez donc veritablement un lagon (tout petit) completement entoure de falaises de 70 metres.

Il est possible d'atteindre le lagon en grimpant jusqu'au sommet du monolithe karstique situe sur la pointe Sud de la plage de Rai Leh Est (15 minutes de montee quasi-verticale) puis redescendre dans le trou situe au milieu au travers d'une faille (environ 30 minute de descente encore plus verticale).

Si la montee vers le sommet est quelque peu perilleuse, notamment du fait que la terre glaise soit boueuse (due a la pluie de la vieille), elle reste faisable pour pratiquement n'importe quel personne ayant un temps soit peu la forme. En revanche, la descente vers le lagon est un enchainement de petits ravins verticaux de 4 ou 5 metres de haut, aux parois detrempees qu'il faut descendre a la corde. C'est alors beaucoup plus dangereux car glissant, la chute est facile, et une blessure a cette endroit le debut des emmerdes car personne ne viendra vous chercher.
Le fond du trou

Un tel lagon, le lagon, c'est un mythe et cela se merite : seuls les plus temeraires iront jusqu'en bas.
Lorsque j'etais au sommet du rocher, en train de prendre une photo panoramique des deux cotes de Rai Leh depuis le point de vue situe a une quarantaine de metre de hauteur, je rencontre Yannick, un francais qui "passait par la".

Malgre l'heure tardive nous decidons de descendre a l'interieur du lagon. Forcement, la difficulte en rebute beaucoup et on est pas tres nombreux en bas. L'eau est loin d'etre bleue turquoise avec du sable blanc au fond ! La c'est plutot un sol de glaise boueux et de l'eau verte...mais on peut s'y baigner tout de meme ! Les mecs de passages utilisent la boue pour faconner des bonhommes de toutes sortes. Il y en a des centaines. Cela dit, au fond de ce gouffre, la lumiere du soleil passe de moins en moins, et l'heure avancant, il fallait que nous entamions le retour car grimper les ravins dans l'obscurite s'avere suicidaire.


Yannick habite donc aussi au Rapala Cabana. Il n'est en vacances en Thailande que pour quelques semaines. On passe la soiree ensemble, ce qui nous permet de rencontrer furtivements trois quebecois backpackers en galere d'hotel (le Rapala etait maintenant complet). On les retrouvera des le lendemain, ou ils se seront pointe assez en avance le matin pour recuperer une chambre.

Ces trois quebecois se nomment Kevin, Kim et Emily. En fait, ils sont du Quebec mais ils arrivent d'une vie en Alberta, et passent 1 mois dans le coin. Je rencontre ma voisine de bungalow, francaise, Sandra de Toulouse. Puis au fur et a mesure, telle une boule de neige, je rencontre Sebastien et sa fiancee Joana, un jeune couple breton qui baroude pas mal egalement. Puis enfin Alfred et sa femme, un couple toulousain residant (comme tous les autres) aux Rapala bon marche. Ils ont facilement 50 ans, bien sympa et tres roots. Ce fut aussi un bonheur de les rencontrer egalement...

Il faut dire que la meteo prete aux rencontres, dans le restau du Rapala. Vous pouvez vous en rendre compte sur les photos qui sont moins folichonnes (je n'en ai pas pris beaucoup). En effet, et contre toute attente vu que c'est suppose etre la saison seche, en particulier sur les coins de la Mer d'Andaman, le temps est tres moyen voire carrement crade.Le Sud de la Thailande n'offre pas encore la meteo revee et cela semble assez anormal au vu de la periode. Les nouvelles de la cote Est de la peninsule (Golfe de Thailande) sont encore plus mauvaises !

Finalement, les jours defilent avec tout ce petit monde. Nous sommes donc en tout 10 francophones, a proprement parler voisins de bungalows. A cela rajouter Carlo qui etait egalement integre au groupe (bien qu'il soit le seul a ne pas parler notre langue). On se fait des bouffes et des soirees ensemble. On prend les aperos et on finit les soirees sur nos terasses de bungalows a rigoler comme des baleines, ou on met le bordel sur tout le guesthouse. La French Connection est dans la place. Les quilles de bieres s'amoncellent de jour en jour sur les terrasses, et les cendriers degeulent des megots.

Une bonne soiree bien velue au Yaya's Bar qui est le vrai bar reggae de Rai Leh Est, un peu plus dans les terres cache sous la falaise. Outre le fait qu'on y entend enfin du reggae autre que du Bob, ou Coco Di Rasta d'Alpha Blondy, on peut voir des match de muay thai (plus des shows pour les touristes qu'autre chose cela dit), jouer au puissance 4 contre les bartenders ou encore participer au climbing game. Car oui, meme bourre/defonce, vous pouvez grimper sur la paroi qui se trouve juste au-dessus du bar, eclairee la nuit, sous les encouragements de la foule. Vous grimpez "en moulinette" (i.e. la corde qui vous tiens est au dessus de vous), securises d'en bas par un rastafathai qui vous surveille dans votre ascension entre deux lattes de son herbe preferee. Avis aux amateurs !
En tout cas c'est bien plus sympa que le Last Bar qui passe toujours la meme chose musicalement parlant et dont le fireshow est identique tous les soirs.



Tout ces moments furent memorables. Et cela faisait deja 4 jours que je trainais a Rai Leh. J'ai emmene les trois quebecois Kim, Emily et Kevin pour une deuxieme descente a l'interieur du lagon. Le lagon. Qu'ils n'avaient jamais fait. Franchement, c'est jouissif comme petite expedition, meme si cela presente quelques risques. Ca prend peut-etre deux heures en tout, on se fout de la boue partout, on revient degeulasses comme des cochons, mais c'est gratuit, physique et memorable. Et en plus cela a de la gueule la-dedans.

Je veux aller voir les iles de l'Est. Celles du Golfe de Thailande. Les plus connues etant Koh Pha Ngan (pour sa Full Moon Party), Koh Tao (pour sa tranquilite et ses plongees) ou Koh Samui (pour rien de special mais quand meme). Cela tombe bien les quebecois aussi. Enfin je devrais plutot dire les quebecoises, car Kevin a claque tout son pognon a Phucket ou a Pattaya (les deux se disputant le titre de capitale de la prostitution en Thailande), et il lui reste juste assez de fric pour un retour direct a Bangkok et pour payer l'amende de depassement de visa a l'aeroport.

Malgre les gros risques d'une meteo pourrie la-bas, nous finissons, avec grande difficulte par tomber d'accord avec les filles (puisque me revoila de nouveau entoure de deux demoiselles) pour faire route ensemble vers Koh Pha Ngan, ce qui me permettrait aussi de prendre contact avec mon pote Aksel le plongeur hollandais qui bosse la-bas (cf. le billet Denying Gravity).

Nous sommes le 2 decembre et nous partons le lendemain. Le francais Yannick avait deja repris la route depuis quelques jours deja vers les iles Similan, Carlo faisait route vers Phucket ce matin la, Joana et Sebastien repartaient egalement le lendemain vers Koh Jam (une ile minuscule proche de Lanta) accompagnes d'Alfred et sa femme. Joana pensait partir le surlendemain, et Kevin allait rester encore quelques jours a Rai Leh.

C'est ainsi que finalement, la Eastern Rai Leh's French Connexion prit fin, apres une ephemere existence. Elle prit fin pour moi en ce vendredi matin, 7h, afin de prendre un longtail boat depuis Rai Leh Est, accompagne de Kim et Emily, ainsi que d'une pointe de nostalgie. Il etait tot, nous n'avons pas revu ceux qui dormaient encore.








Rai Leh n'est pas un endroit que j'ai apprecie pour sa beaute exceptionnelle ou pour sa tranquilite (c'est quand meme etrique comme place, c'est le bordel, la faune qui frequente les lieux est generalement celle que je fuis), mais paradoxalement pour les personnes que j'y ai rencontre, pour leurs differences de personnalite et d'experiences, pour leurs differentes histoires et parcours. De tres bons moments partages.

Route vers Koh Pha Ngan, que nous eteindrons apres un long periple d'une journee entiere. Il s'agit pour les filles d'un court sejour qui se prepare vu qu'elle ne passeront qu'une journee complete sur l'ile avant de repartir pour Bangkok. Pour ma part, j'ai encore de la marge de manoeuvre avant l'expiration de mon visa (une semaine), et c'est la Black Moon Party de Koh Pha Ngan qui se profile en ce 6 decembre...

Peace, Love, Rock Climbing Baby !

lundi 13 décembre 2010

Denying Gravity



Sawa dii krap ! La gravite n'est qu'un concept !
Toujours merci pour les comments qui font bien plaisir. Et c'est vrai !

Pour ceux que le sort de Mama (voir Become The Ocean) inquiete/interesse, je vous dirais simplement que je n'en sais rien. Aux dernieres nouvelles, lorsque nous etions sur le depart, toujours sur Rantee Beach, Papa et Mama etaient censes repartir vers le Danemark le meme jour (ou le lendemain). Ils devaient prendre l'avion de Phucket, et -je crois- en profiter pour faire une visite a l'hopital. Le depart de Rantee s'etant fait pour nous, dans la precipitation, nous n'avons pas eu le temps de leur dire au-revoir ou de nous enquerir de la suite des evenements. Je n'ai aucun moyen de contact avec eux desormais.

Que dire de plus, a part enchainer sur le recit ?

Le billet precedant s'arretait a Koh Lanta si je ne m'abuse. Toujours accompagne de Maina et Steph. Par un temps magnifique et des seins tout bronzes partout, 1h30 de traversee depuis Phi-Phi et nous accostons tranquillement a Sala Dan, plus grosse ville de l'ile est port de transit de toute sorte de bateaux. Ce qui est interessant, c'est que nous avions deja negocie pour visiter une chambre d'hotel avec un rabatteur rencontre le matin meme a Koh Phi-Phi. Sans etre evidemment surs que l'endroit va nous plaire (mais nous n'etions pas engages dans quoi que ce soit), ca nous enleve deja un poids sur le temps qu'il nous faudrait pour trouver une piaule, et nous garantit le taxi gratuit jusqu'a l'hotel sus-nomme car il peut y avoir de la trotte.



L'ile de Koh Lanta (plus justement Koh Lanta Yay, qui designe l'ile "du Sud", car il y a aussi une Koh Lanta Nok, recouverte de mangrove) s'etant sur environ 25 Km du Nord au Sud, et a une largeur maximale d'environ 4 Km. On est toujours donc sur une petite ile, mais rien a voir avec la taille de Phi-Phi. Ici, bonjour les engins motorises et les routes. Apres l'experience Rantee Beach c'est donc un certain retour a la civilisation.

Koh Lanta n'est pas reputee pour etre un endroit de fete, mais d'avantage pour etre plutot calme.
En revanche, l'ile est magnifique et tres prisee des touristes. Aussi sans etre le coin de beuverie organisee que sont Tonsai  ou Patong, il y a quand meme pas mal de monde dans le coin (beaucoup de scandinaves, c'est les filles qui sont contentes), meme en tout debut de saison, donc des petits coin sympa a trouver pour rencontrer du monde. D'autre part, l'ile etant quand meme relativement etendue, on est pas les uns sur les autres. La majorite de la population touristique se disperse sur les dizaines (centaine ?) d'hotels-bungalows et autres resorts bordant la cote Ouest.

Pour notre part, notre songthaew roule pendant une bonne vingtaine de minutes et nous depose au "Paradise Bungalow". Ne vous meprenez pas, derniere ce nom pompeux et absolument anti-original, se trouvent des tous petits bungalows pas cher sans pretention, et c'est justement tout ce que nous demandions. Bon, si vous voulez raquer un peu plus, il y a des bungalows la-bas avec vue sur la plage et une piscine a 5 metres du sable (ce qui est le comble de la connerie et du snobisme)...

Nous sommes sur une des plages de la moitie Sud de l'ile, appelee Hat Khlong Nin. Une plage magnifique, bien que pas du tout sauvage, car tout est construit sur le littoral de Lanta.Cependant, on est pas a la Grande Motte (mouahahaha ! Je la deteste cette motte !), les bungalows sont en general petits et pas trop mal integres a la plage ce qui evite de pourrir veritablement le paysage.

C'est a se demander pourquoi TF1 a appele son emission "Koh Lanta" vu que l'endroit en lui-meme n'a absolument rien a voir avec "la survie en milieu hostile", le "petit dejeune aux asticots" ou quoi que ce soit de ce genre. A Koh Lanta, tu peux trouver une pizza trois-fromages accompagnee d'une mousse a peu pres tous les cinquante metres. Si tu preferes une cote de boeuf au barbecue, c'est presque encore plus simple. Alors j'imagine que le nom "Koh Lanta" sonnait un peu plus commercial et que le CSA a refuse "Koh Phi-Phi" (franchement, a une heure de grande ecoute, il y a de quoi choquer...).

Je met un pied dans le sable, face a la mer, juste devant l'hotel. A ma gauche, a 50 metres, un drapeau ethiopien gigantesque flotte sur la plage. A cet endroit, deux bars reggae, le Mong  et le P'dang. A ma droite immediate, un bar, le Bar Rouge propose toute sorte de poufs (je parle des coussins) et tapis pour se vautrer avec sa Chang devant le coucher de soleil pratiquement les pieds dans la flotte.
Somme toute, voila encore un endroit bien agreable.



"Wilsoooooooooon !!" T.Hanks

Koh Lanta se revele en verite comme un bon compromis entre tranquilite et facilites apportees par un peu de civilisation. Bien sur, si vous me poseriez la question, je vous dirais que je prefere le mode "Robinson", ou "Seul au monde" car il n'y a que ca de vraiment vrai. Mais on n'a pas idee comme un peu de PQ peut etre utile, parfois...et je ne dis jamais "non" a un paquet de biscuits Oreo qui passe dans le coin.

Premiere soiree a Lanta. La nuit est tombee, vite comme toujours ici. Nous sommes le 19 novembre.Deja. Saperlipopette comme ca passe vite (la majorite de mes lecteurs va me hair, puisqu'au moment meme ou je pense cela avec ma roteuse sur la plage,  ils ne savent pas encore qu'il vont subir une vague de froid exceptionnelle et de la neige en veux tu en voila, quelques jours apres). Nous nous retrouvons au restau de la guesthouse, puis au Bar Rouge. Il se trouve que la barmaid, Elodie, est quebecoise, vis depuis 9 mois dans le coin. La decoration du bar (tres sympa), c'est elle.

Pour ma part, je voulais profiter d'etre a Koh Lanta pour plonger un peu (oui, c'est un peu une passion chez moi). Ca tombe bien, au moment ou j'arrive au bar, Maina et Steph sont deja en discussion avec Elodie et un mec (son nom m'importait peu, alors appelons-le Lucien) qui bosse dans un centre de plongee. Comme je souhaite plonger le lendemain, c'est un peu short, car il faut a Koh Lanta reserver un jour a l'avance vu que les sorties plongees se font la journee entiere (2,3 ou 4 plongees par jour, avec en general une bonne trotte de bateau avant d'atteindre le site).

Mais vous voyez, le Lucien en question, qui se la raconte un peu, "connait des gens". Il me dit que si je suis reellement motive, je peux meme passer le degre PADI Advanced Open Water Diver (une certification de plongee) et commencer des le lendemain matin.

"J'ai des potes dans le milieu". G.Mickael.

Un petit coup de fil, un peu de negociation et je signe direct ! Quel bien m'en a prit ! La formation intensive, dispensee sur deux jours, pourrait bien avoir change certaines de mes perspectives de vie. Rien que ca.



Le lendemain donc, j'etais a 7h15 petantes devant le centre de plongee Anti-Gravity Divers, un peu plus loin sur Khlong Nin a Koh Lanta. Tout petit centre de plongee, mais enorme ambiance et petit longtail boat sympa pour aller se faire plaisir dans le monde du silence. Je fais la connaissance de Jen, une americaine d'environ 35 balais, baroudeuse comme peu, qui sera justement mon instructrice pour les cinq plongees-formation a venir, s'etalant sur deux jours.
J'ai un binome d'apprentissage, Phil, americain lui aussi et pote de Jen depuis un petit moment (d'apres ce que j'ai compris). La copine de Phil elle, est en formation avec le mari de Jen, Lee. Attention il faut suivre.

Car Jen et Lee sont des personnages importants dans l'histoire. Je vous presente un peu ces deux loustics, puisque au dela du simple fait que j'ai fait quelques plongees en leur compagnie, ils habitaient dans le meme guesthouse que moi, et que du coup, meme apres la formation on s'est revu regulierement et on est devenu bons potes. Puisque dans un etat d'esprit tres similaire.

Lee, environ 36 ans, originaire de St Louis aux USA, decide en 2003 (a 29 ans donc) de partir travailler a Bagdad, alors en pleine guerre. Il y rencontre Jen, originaire de Washington DC, qui avait justement eu la meme idee. Ils se marient, et vivent en tout sept annees consecutives dans la capitale irakienne, passent tous leurs degres de plongee, et en 2010 deviennent instructeurs et se mettent a barouder, tout en gagnant un peu de pognon en bossant en freelance comme moniteurs de plongee dans divers endroits pas trop degeulasses (Bali, Malaisie-Borneo, Koh Lanta...). Tout en touchant le chomage americain pour les 18 prochains mois (tant qu'a faire).

J'aimerais attirer votre attention sur la paire de roubignolles en alliage titane qu'il faut pour avoir l'idee d'aller se caler en 2003 a Bagdad avec un passeport americain dans les mains.

"J'avais envie d'aller voir. Pour voir." que me sort Lee (en anglais). Personnellement, j'etais sur le cul d'entendre son histoire. Et cette phrase qu'il a dite, resume en elle-meme tout l'etat d'esprit que peuvent avoir ces deux personnes. Le contraire absolu de tout prejuge facile que l'on pourrait avoir sur les americains.

J'ai eu l'occasion d'en rencontrer pas mal des americains, vous voyez. Et ben des comme ca, jamais. D'une simplicite a toute epreuve, toujours le sourire, la deconne aisee, une maniere de prendre la vie, ses evenements avec une facilite deconcertante, ensemble. Forcement, une bonne dose d'autoderision sur leur pays decadent. On a l'impression que ces deux la vivent au jour le jour et n'ont aucun doute sur leurs chances d'etre heureux, sans pour autant avoir une visibilite sur le futur a moyen terme. Ils m'ont apporte sans le savoir une bouffee d'air frais ("bordel,  je savais que c'etait possible!"), et je les aime tout de suite.



Le site de plongee choisi pour la formation etait Koh Ha, qui est un tout petit atoll inhabite a environ 1h30 de bateau de Lanta. Le temps magnifique, l'endroit tout simplement magique, les gens sympa, la bonne ambiance,  la bouffe sur le longtail boat au milieu de tout ca et le Sprite a volonte. Que demande le peuple ? Ah si, il demande deux plongees le matin et une l'apres-midi. Premier jour reserve a des plongee de faible profondeur (10-15m) histoire de faire quelques exos (photographie sous marine, gestion avancee de flottabilite et reconnaissance de la faune). Le site a l'interieur du lagon, vu du dessous, est superbe. L'Asie du Sud-Est possede parmi les plus belles plongees faisables dans le monde, ainsi que -de loin- la plus grande biodiversite marine de la planete.

Des poissons a foison (ou des poisons a foisson peu importe), des nudibranches, une murene geante qui m'a surpris a 30cm et dont les dents ont du rater mon oreille de peu et des velociraptors. Cependant pas de tortue ou de requin en vue...

Le soir, je rejoins Steph et Maina qui, ne souhaitant pas plonger, avaient occupe leur journee en visitant un peu Koh Lanta en becane et en lezardant sur la plage. Dernier soir sur les iles pour elles, le retour de Steph vers la France et de Maina vers Chiang Rai (extreme Nord de la Thailande) est prevu pour le lendemain. J'ai passe pour ma part une partie de la soiree a bosser sur mon bouquin de theorie pour ma formation de plongee, avant de succomber a l'appel de la faim et de la biere fraiche en compagnie de mes deux charmantes equipieres de voyage.

Le lendemain rebelotte. Des "au-revoirs" plutot rapides avec Maina et Steph et je repars plonger. Environ au meme endroit mais cette fois sur un tombant de 40 metres, histoire de faire des exos sur la perception cognitive a une telle profondeur, ainsi que faire l'examen de navigation subaquatique avec un compas. Je fais la connaissance d'Aksel, un instructeur de plongee hollandais d'une quarantaine d'annees, qui bosse en freelance a Koh Phan Ngan (ile a l'Est de la peninsule, dans le Golfe de Thailande). C'est egalement un pote de Lee & Jen, et il vient leur rendre visite et plonger avec eux un peu puisque visiblement, la meteo est pourrie dans l'Est et que du coup personne ne plonge la-bas.

Lee (aka Johnny Depp), Aksel


Pour le coup, la plongee profonde permet de voir des especes completements differentes de celles qui sont plus haut. Et une foret de nudibranches magnifique (j'insiste). A cette profondeur, seule la couleur bleue filtre encore en temps soit peu, ce qui fausse completement l'interpretation. Petite experience sympa : amener un oeuf et l'ouvrir a 40 metres pour voir a quel point la pression (5 fois plus elevee qu'en surface) maintient le jaune sans qu'il pete. On peut jouer au ping-pong avec !
L'organisme de Phil a du mal a supporter les 40 metres et il commence a paniquer et angoisser, du fait de la toxicite de l'azote dans son sang (on appelle cela narcose). Il remonte donc un peu avec Jen, pendant que je finis la plongee avec Aksel comme guide.
Je croise un poisson-pierre, animal absolument hideux camoufle sur le fond.Mais avec celui-la, on ne joue pas : un des plus puissants venins au monde.

Bref, apres toute ces plongees, et un peu d'exercices theoriques, Phil et moi nous obtenons avec succes notre diplome. Ca tombe bien car nous sommes le 21 novembre. C'est la pleine lune. Et pas n'importe laquelle, c'est la pleine lune pendant la fete traditionnelle Thai appelee Loi Khratong, la "fete des lumieres", une des plus grosses celebration de l'annee qui embrase tout le pays.

C'est cependant a Bangkok et surtout a Chiang Mai qu'il faut voir Loi Khratong. A ce moment la, les gens allument des lanternes de soie, qui finissent (sur le meme principe que la mongolfiere) par s'elever dans le ciel. Dans les grandes villes du pays, ce sont des milliers de lanternes qui s'elevent comme des etoiles jaunatres dans la nuit. C'est magnifique, enfin il parait...

Sur les iles du Sud, on fait aussi cramer une lanterne a l'occasion. La pleine lune par ici est davantage un pretexte a la fete et a la beuverie sur la plage, cela dit. La plus reputee Full Moon Party est mondialement connue, et se trouve sur Koh Phan Ngan ou se rassemblent pour une soiree des dizaines de milliers de personnes (j'aurais l'occasion d'en reparler dans un prochain poste). Dommage, j'etais sur Lanta a ce moment la. Et en plus j'etais a nouveau en train de voyager seul ! Ce qui a certainement du faire pitie a mes compagnons de plongee.

J'avais donc rendez-vous avec certains plongeurs (Aksel, Phil, Lee et Jen) sur un bar de longbeach, une plage situee a 15 minutes au Nord...en becane. Oui mais voila je n'en ai pas alors c'est uniquement vers 22h que j'arrive a en louer une. Bien evidemment, quand j'arrive, les gens que je cherche ne sont pas la et l'endroit est a moitie mort. Cependant, je tombe sur un groupe de joyeux lurons et luronnes allemands a qui je demande "si c'est bien ici la fete". J'entame donc la soiree en leur compagnie, en papottant notamment avec Sebastien, Nina et Line, avec qui j'ai bien sympatise.

Relax Bay


Ils vivent sur une plage magnifique (probablement une des plus belle de l'ile) : Relax Bay. La-bas vous pourrez trouver un tres bel hotel, mais un peu cher, ou bien si vous n'etes pas regardant sur le confort, des paillottes sur le sable pour trois fois rien.

Full Moon Party sur Koh Lanta, "Focus Bar" aidant, quelques heures plus tard et toujours sans nouvelles de mes potes plongeurs, je commence a etre quelque peu "entame" comme on dit dans le jargon. Il commence a y avoir pas mal de monde au bar et ca se chauffe tranquillement. On rigole bien avec les allemands. C'est alors que Jen, sortie de nulle part, me tape sur l'epaule et me dit "on est la depuis 2h on se demandait si t'allais venir, on t'a cherche".

Le coup classique. Index leve, je lance : "Premierement, OUI je suis venu. JE suis arrive le premier et c'est MOI qui vous cherchais. Deuxiemement, ne vous trouvant pas j'ai trouve quelqu'un d'autre avec qui j'ai bu. Ce qui consequemment a altere quelque peu mon attention sur les evenements qui se deroulaient autour de moi et je ne vous ai donc pas vu. Tertio, je fais assez de bruit comme ca pour etre reperable a bonne distance, donc vous avez mal cherche. Quatrierce, c'est cool de te voir vous etes a quel pouf sur la plage et tu bois quoi ?". 

C'est ainsi que nous avons "mixe" les deux groupes et que nous avons passe un soiree memorable sur la plage. Tout le monde etait roti, mais Aksel le hollandais etait grandiose. Et on s'est tous rentre vers 5h30 du mat', lorsque les premieres lueurs du jours ont commence a pointer. Vous comprendrez aisement que je ne m'attarde pas sur la journee suivante, qui fut tout a fait morte.

Jen & Lee, Pdang Bar


Parallelement a toute cette histoire de plongee et d'allemands, j'avais egalement rencontre au prealable mes voisins de bungalow depuis quelques jours, Rom et Mag (Romain et Magali), un couple de jeunes francais originaire des Alpes et qui se sont fait un trek au Nepal avant de rejoindre des potes dans le Sud de la Thailande pour glandouiller un peu. Je sais, ca fais beaucoup de protagonistes tout ca mais c'est aussi la rencontre avec tous ces gens trippants qui explique le fait que j'ai passe une semaine a Koh Lanta plutot que de reprendre la route rapidement comme prevu initialement.

Vu qu'on s'entend pas mal avec Mag et que Romain deconne bien egalement, on traine un peu ensemble, on fait un peu de tourisme, en roulant des mecaniques sur nos becanes respectives (sans casque, d'une parce qu'on est des deglingos et de deux parce qu'il n'y en a pas), en visitant les plages plus desertiques et tres belles du Sud-Ouest de Lanta, et en se faisant des petites bouffes a droite a gauche.



Deux jours apres la charge improbable de la Full Moon, nous decidons avec Mag & Rom de changer un peu, et d'aller faire un peu de kayak dans la mangrove qui recouvre une bonne partie du Nord-Est de l'ile. Quand la bonne femme de la location de kayak annonce que nous n'avons qu'une heure et demie, on tire un peu la gueule. C'est apres cinq minutes sur mon embarcation personnelle (le couple avait la sienne) que je me suis rappele a quel point je n'etais pas du tout fan de ce genre de sport. Mal au cul, mal au dos, l'heure et demie etait donc assez.

Comme on est vraiment des deglingos et qu'on reflechit pas beaucoup, on a decide d'aller faire du kayak entre midi et deux (des fois je vous jure...). Oui Monsieur, en plein cagnard, sur l'eau. Et la, rien a voir avec le cagnard moisi de la Grande Motte ! Ca va que je soit un peu 'basane' et que le soleil ne me crame pas ! Rajoutez a cela une mangrove gigantesque et labyrinthique (on voulait pas s'aventurer sur les chenaux secondaires de peur de se perdre) et le fait que "ouais quand meme c'est dur de pagayer", on a pas ete bien loin. Mais on l'a quand meme ete assez pour se gaver les yeux de jungle luxuriante et d'epaisse mangrove remplie de singes, jusqu'a la sortie sur la Mer. Je signale a ceux qui ont chaud a la tete, mais pas froid aux yeux, qu'il y a un restaurant, paume dans d'un chenal et monte pilotis, qui peut vous vendre quelques boissons fraiches si jamais vous etes au bord de la crise d'apoplexie au milieu de nulle part. Demandez au vieux singe gris qui squatte regulierement l'arbre mort du chenal principal.



Ca faisait deja quelques jours (4 exactement) que j'etais arrive a Koh Lanta. Quand tu voyages comme ca, il est cool de se poser quelques jours, d'avoir l'opportunite d'enfin vider son backpack, de se familiariser avec un coin dans lequel tu te plais et d'y prendre quelques habitudes (voire une routine). Tu restes d'autant plus que tu rencontres des gens avec qui tu te sens bien, cela va sans dire. Des que tu te retrouves seul trop longtemps et/ou que la routine commence a se faire sentir, il faut bouger. Pour ma part, j'aime bien ces moments de posage, mais je reste conscient que mon voyage va passer vite (bien que cela semble long vu de l'exterieur), et que je dois rester motive et en mouvement, afin de diversifier mes experiences.

La volonte de repartir sur la route a commence a me demanger. Cependant, je trippais bien avec les francais les allemands et les plongeurs (entre temps, Phil etait reparti aux USA et Aksel parti plongee sur un des plus beaux sites du monde, les iles Similan dans la Mer d'Andaman, Sud-Ouest Thailande), et je ne cessais de repousser l'echeance au lendemain. J'avais aussi besoin de me decider ou j'allais ensuite, ce qui n'est pas chose facile parfois ! Les jours passerent...



Je voulais donc essayer d'organiser une soiree en rassemblant tous ces gens avant de partir. Mission impossible vu comment le monde est eparpille sur l'ile et que je n'ai pas de telephone (essayez d'organiser une soiree pour le soir meme en passant par e-mail dans un cyber cafe).

Romain et Mag, mes chers voisins ont fini par repartir, non sans que j'ai pu leur faire rencontrer les allemandes Line et Nina pour un restobar durant leur derniere soiree sur l'ile. Je decidais finalement de partir le jour apres eux. Il faut dire aussi que j'ai herite d'une belle veste par une des deux allemandes, ce qui m'a pas mal refroidi (et oui, il faut bien tenter des trucs, la saison est courte). Tout le monde repartait tranquillement, j'etais toujours dans la meme piaule que j'avais choisie avec Maina et Steph une semaine auparavant, et cela faisait 4 jours que je la squattais seul. Il fallait que je reparte.



Je passais ma derniere journee en compagnie des allemands sur la superbe plage de Relax Bay, puis je faisais route vers mon coin, et plus precisement vers le P'dang Bar de Khlong Nin Beach ou j'ai rejoins mes potos ricains Jen & Lee pour la derniere soiree avant un moment. On a pas trop bu cela dit, pas mal rigole, et fait des parties de puissance 4 endiablees.
Quoi ? Ca vous fait marrer ? Je vous signale qu'il y a au moins un jeu de puissance 4 sur chaque comptoir de chaque bar de chaque ile du Sud de la Thailande, et que c'est lorsque la soiree commence a etre bien avancee que ce jeu prend toute sa dimension strategique. Ce n'est qu'alors que la pression commence a monter (car on a un honneur a tenir, en particulier contre un Thai !).

Le bar Mong juste a cote organisait une soiree "Goa-Trance" (le genre de musique electro sympa mais ou il faut prendre des champignons pour etre vraiment dedans), alors on a ete faire un tour avec Lee, en esperant voir des gens completement dephases qui pensent etre sur des tapis volants en Irlande et se foutre de leur gueule. Mais ce ne fut pas le cas, bizarrement la soiree etait morte et pourrie. On est pas reste.

Le lendemain matin 8h, le sac etait pret, la destination etait choisie et il n'y avait plus "qu'a"...Je partage le petit dej' avec les amerricains, des au-revoir chaleureux, des promesses (" A bientot sur la route ! On assurera ta formation pour ton diplome de moniteur de plongee en Avril au Sri-Lanka, en Thailande ou en Malaisie !"). De vous a moi, je trouve que c'est extremement tentant mais comme disent les agriculteurs "qui vivra verrat".

Direction donc le continent, toujours dans le Sud de la Thailande, sur la cote Ouest de la peninsule. Province de Krabi, plus precisement : Rai Leh. (ou Rai Lay, si vous etes anglophone de base et que vous ne voulez pas vous embarasser de mots Thais).

Encore une autre epopee la-bas...Rai-Leh est un endroit de fete, rempli de personnes les unes sur les autres (ne le prenez pas aux mots), etrique entre les falaises de roches karstiques. Rai Leh, c'est La Mecque Thailandaise de la varappe pour ses centaines de voies a grimper.

Je vous raconterais en detail tout cela sur le prochain post, sur la maniere dont nous avons realise une conquete francophone, laquelle a tenu une bonne partie de guesthouse ou je logeais, invasion qui restera dans les annales comme LA "Eastern Rai-Leh's French Connexion".

Peace, Love, Raclette.




lundi 6 décembre 2010

Become The Ocean


Sawa dii krap a tous pour cette deuxieme partie du chapitre Thai. J'espere que vous appreciez le recit, si c'est le cas, laissez des petits commentaires, ca fait toujours plaisir et ca motive a continuer.

Je vous ai laisses pas mal dans le flou artistique lors de la fin du dernier billet. Il faut dire aussi que l'acces a Internet est hors de prix dans le Sud de la Thailande (parfois 2 ou 3 bahts la minute contre 10 bahts de l'heure a  Chiang Mai), et assez complique sur les iles. Sans compter que vous partager tout cela prend un peu de temps tout de meme ! Allez, on arrete de se plaindre et on y va.

Nous voila donc a Koh Phi Phi. Apres negociation de la chambre d'hotel au niveau du village Tonsai, nous repartons aussi sec sur un longtail boat pour une viree d'une vingtaine de minutes autour de l'ile afin d'en rejoindre la cote Est. On aurait tout aussi bien pu marcher dans la jungle, pendant une petite heure, mais c'est un peu physique, avec tout le barda sur le dos, l'humidite etouffante de la foret tropicale, une bonne cote a grimper, et toujours le risque de se perdre avec une telle densite de vegetation.

On est donc dans le bateau, sans trop savoir ce qui nous attend. Quand il commence a virer vers le bord, c'est l'hallucination totale. Des batiments compresses de Tonsai, au beton partout et aux rues crades, on passe maintenant a une petite plage de sable blanc, a tout casser une centaine de metres de long, completement deserte. Derriere la plage, a 10 metres du sable, quelques paillotes perdues dans les cocotiers font office de bungalows. Deux tout petits "restos", poses sur la plage, sont la pour sustenter la quinzaine de touristes en quete de roots qui vivent sur cette petite crique, appelee Rantee Beach. Et un bar, le One More Bar, tres type reggae, fait de bamboos et de bois, decores de noix de coco et de coquillages, pose sur des petits rochers a 50cm de l'eau. Il n'est pas rare qu'un bernard l'hermite (detestant l'eau) se balade sur le comptoir au milieux des bouteilles de Chang et autres whiskies thais.



En fait, la plage est partagee en deux "business" concurrents (bien que tout cela soit tellement a la cool que il n'y a rien de feroce) : la partie Sud concerne les trois bungalows et le "resto" Rantee Hut. Tandis que la partie Nord concerne le Rantee Bungalows (ou nous logions), avec son petit resto et le One More Bar. Il y a meme une petite hutte qui fait des massages Thai (pour changer) a deux metres du sable.
Les Thais qui travaillent ici vivent quelques metres en retrait des bungalows, a flanc de colline, ou la jungle commence deja. On est vraiment dans un coin paume pour le coup, l'electricite n'arrive meme pas jusque ici. Un groupe electrogene foireux (et si bruyant qu'on est alle le planquer loin dans la foret) assure cependant tant bien que mal l'alimentation pour les loupiottes entre 6h du soir et 6h du matin.

Le calme est absolu, tout juste derange par le passage au large d'un longtail et de son traditionnel moteur petaradant. Certains touristes arrivent en bateau pour passer la journee sur cette plage de reve reculee et repartir le soir vers leurs gros resorts moins tranquilles. A Rantee Beach, personne a part cela, les quelques touristes qui ont reussi a trouver ce coin, sont moins nombreux que les Thais qui bossent la, ce qui naturellement favorise les rencontres et les echanges avec eux.



Les premieres heure apres notre arrivee, nous hallucinions toujours de l'endroit ou nous etions tombe. C'etait, pour ma part, l'endroit recherche depuis longtemps. Je me suis immediatement senti bien dans cet endroit. Le bungalow, prevu pour deux a la base, a ete arrange (gratos) par les locaux pour qu'on puisse rajouter un matelas par terre (puisque je suis toujours avec Maina et Steph, pour ceux qui n'ont pas suivi l'epopee). 500 Bahts (12.5 euros) au total la nuit, a diviser en trois. C'est une aubaine absolue, ici a Koh Phi Phi. Bien sur, pas de services de quelque sorte dans le coin (DAB, magasins sont inexistants).

Le bungalow est, evidemment, tout ce qu'il y a de plus basique, tout juste limite pour qu'on s'en sorte a trois vu la place restreinte. La "salle de bain" est un bloc de beton sombre meme pas arrange de quelque facon que ce soit, mais franchement, on s'en tape le coquillard. L'endroit, monte sur pilotis, est parfait.



"Sous les paves, la plage" D.Cohn-Bendit


Quand je pense a ceux qui restent a Tonsai, ou a Longbeach (sur Phi Phi egalement), qui sont contents de  payer 500 bahts par tete pour parfois se retrouver dans des dortoirs degueux de 16 personnes (qui rentrent generalement bourrees a 5h du matin), infestes de blattes gigantesques, dans des homestays situees au milieu d'un champs de beton, proche de plages bondees de monde et de dizaines de bateaux qui arrivent et partent. Sans avoir cherche a savoir ce qu'il y avait sous l'epaisse couche de crasse representee par ce village horrible, sans avoir cherche a connaitre les perles inestimables qui peuvent encore exister dans cette partie du monde, qui resistent encore (mais pour combien de temps ?) a l'assaut et la destruction provoques par ce tourisme festif de masse qui ravage non seulement la faune et la flore, mais qui pervertit egalement l'etre humain, et les locaux Thai en premier...Sans avoir conscience ou simplement sans vouloir en faire cas, une bonne partie de cette populace ne ramene de Phi-Phi que des retours de voyage sur un endroit de fete betonne type Ibiza, alors que la nature a encore pas mal de choses a offrir sur ce gros caillou, mais que peu de ceux qui y passent connaissent.

Anso et Maina, Maya Bay


Vous me direz, c'est peut-etre mieux comme cela. Que les gens qui veulent faire vraiment la fete se fassent plaisir et restent cantonnes dans certains endroits, pendant que le reste est preserve. Malheureusement, la dynamique du tourisme (et c'est vrai partout dans le monde) est de faire de plus en plus de flouze. Et la majorite des gens qui sont dans ce genre d'endroit animes ne sont pas des voyageurs a proprement parler. Ce sont des touristes de base qui souhaitent soit faire la fete et cela uniquement, soit retrouver le meme confort qu'a la maison, en ajoutant une petite touche de sauce Thai exotique et de plages paradisiaques (meme remplies de personnes) qui raviront la famille lors de la sceance de diapos en rentrant. Et ce genre de tourisme la, ou l'on vous fournit tout genre de bien et de service, ici et maintenant, est la forme la plus destructrice, mais malheuresement la plus perenne financierement.

Pour revenir un peu dans le passe de ce voyage, l'ile de Bali, deja bien ravagee par le tourisme, n'en a plus -a mon humble avis- que pour 10 ou 15 ans avant de ressembler (dans sa forme et dans la faune humaine) a la Grande Motte (elue plus moche station balneaire de France 2010, nan je deconne). Sur la meme lancee, j'ai de serieux doutes sur la preservations de certains endroits de Sud Thailande...et il suffit de discuter avec des voyageurs qui sont venus il y a 5 ans dans le coin, et qui ne sont deja plus capables de le reconnaitre, pour se rendre compte a quel point le tourisme, s'il est generateur d'economie locale, fait mal a l'environnement.

"On est mal, on est mal, on est mal". P.Timsit.

Toujours est-il, que Rantee Beach reste encore aujourd'hui un coin de paradis. Une plage du bout du monde...



Nous faisons rapidement la connaissance d'un Thai saisonnier qui bosse la : Dji. C'est un peu le tour-operator de la plage, puisqu'il peut organiser des bateaux pour rentrer a Tonsai, des sorties snorkeling vers les iles voisines minuscules telles que Mosquito Island, Bamboo Island et Phi-Phi Leh.

Nous passons la premiere soiree au One More Bar (un endroit magique), avec lui et les quelques Thais qui bossent la. A part nous trois et les Thais, personne d'autre sur ce bar pose dans la flotte, personne non plus sur la plage ou aux alentours. On boit pas mal, on rigole bien avec les locaux , qui evidemment cherchent a nous faire boire et qui nous appellent deja "my friend" depuis longtemps ! Les Thais qui sont la, bossent avec le Rantee Bungalows, et se retrouvent tous les soirs de toute la saison dans ce bar pour claquer leur argent de la journee en biere, et bien sur en toute sorte de facon de fumer de la marijuana laosienne (ne sachant pas rouler, ces barbares se coulent de douilles en bambous, derriere le bar a longueur de journee). En Thailande aussi, la repression concernant la drogue est dure, mais visiblement, dans des endroits recules comme ici, personne n'en a cure. Tous les jours, de toutes les semaines, de tous les mois,  sont les memes pour ces Thais. Et ils sont heureux comme cela.

Satai, Dji

Un peu agace d'entendre en boucle toujours le meme "Legend" de Bob Marley ou le "Live from Mars" de Ben Harper, je demande la permission de passer moi aussi derriere le bar afin de jeter un oeil aux nombreux CD pirates. Je trouve beaucoup de choses inconnues locales, mais je parviens a trouver un best-of des Floyds, ainsi que le Baionarena de Manu Chao (live aux fetes de Bayonne 2008). Je fais la connaissance d'un groupe de reggae Thai proprement excellent et qui meriterait d'etre connu a l'international tant il apporte de la fraicheur au son (le reggae en a grave besoin) : Job 2 Do (avis aux amateurs, ecoutez Do Do Do sur YouTube).

La petite famille de faux poissons-clown, toujours tres curieux


Le lendemain, nous demandons a Dji de nous amener en bateau faire du snorkeling (Palmes masque tuba pour ceux qui sont encore a la ramasse!!). Il nous propose Bamboo Island. OK. Bien sur, tout "ami" qu'il est, Dji cherche a nous vendre les trucs au prix fort. Il est difficile a la negociation, car il sait bien qu'il n'y a aucun autre moyen pour nous de faire quoi que ce soit sans s'adresser a lui. On est a Phi-Phi, donc on raque quand meme...

On part avec Satai, un autre local croise au bar la veille (ainsi que les soirs a venir). Satai, ca veut dire "etoile" en Thai, pour info. Il veut nous emmener faire du snorkeling et de la peche.
A notre bord, un couple de jeunes francais a la roots, Anthony et Anne-So, qui voyagent pour de nombreux mois, ainsi que d'autres francais en vacances : Francois, Corinne et leur petite fille de deux ans Iris. Tous vivent egalement a Rantee Beach, et sont tout a fait dans l'esprit de l'endroit. La connexion passe donc immediatement et nous nous entendons rapidement tous tres bien !

Je jete un coup d'oeil curieux aux cannes a peche et je me rend compte que la taille des hamecons est assez consistante. Je demande au capitaine du longtail sur lequel nous sommes, ce qu'il espere qu'on peche.

"Thons, barracudas, marlins...". Hum. Je ne suis pas un pro de la peche (loin de la), mais je sais pas si vous avez deja pu apercevoir comment on pechait le marlin (un espadon). Ce genre de bestiau peut faire deux metres de long et se reveller assez combatif face a une ligne de peche (fusse-t-elle en acier). Je ne parle pas du merdier pour le remonter sur le bateau, avec son nez pointu lorsqu'il se debat encore pour survivre. Lorsque, quelques heures plus tard, je me suis effectivement retrouve avec la canne dans la main, je me demandais encore par quel moyen j'allais pouvoir remonter ne serait-ce qu'un thon sans finir a la flotte ou perdre le materiel. L'appat qui m'a ete donne, en bout de ligne, etait un morceau de cle a bougies (!).

"On va pecher un truc qui mange des cles a bougies". 


Vous me verrez rarement courir apres les thons.

Ca rassure tellement qu'on esperait parfois que rien ne morde. Cela dit, une peche fructeuse nous garantissait aussi un pur barbecue sur la plage en rentrant le soir.

En attendant, nous avons ete a Bamboo Island, marcher un peu sur cette ile deserte, pendant un petit quart d'heure. Le snorkeling la-bas n'y est pas tres bon a cette periode. D'une part parce que le recif est ravage par des annees de tourisme intensif et de gens non-respectueux de l'environnement coralien (beaucoup de coraux morts). D'autre part car les courants marins relatifs a la periode de mousson, censee se terminer en Octobre, enlevent les couleurs aux coraux vivants qui sont alors tous marrons.

La periode de mousson, qui parvient quand meme, a ce moment la (16 novembre) a se faire encore sentir. Dans la partie Ouest de la peninsule Sud de la Thailande, il ne devrait pas pleuvoir du tout entre Novembre et Mars. Pourtant, nous nous coltinions bien une ou deux heures de pluie battante par jour avant de retrouver rapidement le soleil (pas trop genant donc).

Apres Bamboo Island, Mosquito Island etait la destination de peche choisie par Satai. On met les lignes et la cle a bougie et l'eau, et on laisse trainer en attendant febrilement que le monstre-mangeur-de-cle-a-bougies morde.

Rien, que dalle, niet, walou. On est revenu brocouilles (non sans que j'ai pete une ligne en l'accrochant au fond), pas de barbecue le soir. Mais Satai voulait a tout prix qu'on chope quelque chose, c'est pourquoi nous n'avons entame le retour vers Phi-Phi que lorsque le soleil a commence a serieusement decliner.

Le cap vers Rantee, j'ai vu le plus beau coucher de soleil de toute ma vie. Tout bonnement incroyable. Et pourtant j'ai vu celui des Keys en Floride, cense etre le plus beau. Voila, sans trop de commentaire :



Super journee avec des gens sympas, au final. Le soir, on va bouffer au "resto"  de Rantee Hut, meilleur en gout et en prix que l'autre. What else ? On finit au One More Bar, comme la veille (et les jours suivants). Notre volonte d'aller passer une soiree de fous au milieu des bars animes du village de Tonsai a ete anheantie par notre retour tardif, de nuit a Rantee. Dji lui-meme commencait a s'inquieter de notre sort en mer (il va sans dire que la signalisation des recifs et des bateaux en nocturne laisse serieusement a desirer). On s'en fout, l'endroit est cool, la bouffe excellente, les gens adorables, la biere fraiche, le lit a 20 metres, le temps beau et chaud, la mer est a 31 degres et a 5 metres de mon hammac.


"Ca aurait pu etre pire, John. Bien pire." 

Seuls les moustiques sont, comme toujours, chiants. Les prix un peu eleves aussi mais bon, hein...

Le lendemain a du se faire sans grande activite car je n'ai pas d'image particuliere qui me revient, a la cool, a part la plage, une visite a Tonsai avec un taxi-boat histoire d'acheter PQ, savon, retirer un peu de thune, des Oreo. La seule addiction a laquelle j'ai succombe avec le sexe etant effectivement des biscuits au chocolat. (A censurer celle-la, trop subversive, ndlr).

Antho, a droite, avec le bartender Thai

Cependant, nous avions rencontre a Rantee, un couple de retraites danois tres roots eux aussi, probablement les doyens de la plage, que tout le monde appelait affectueusement "Papa" et "Mama". Ce 17 novembre, Papa, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au fameux Captain Iglo (remplacez la pipe par un joint et enlevez la casquette), fetait a Rantee ses 60 ans, et avait invite tous les habitants de la plage (Thais inclus) a partager le gateau, quelques bieres et quelques trucs illicites  au One More Bar. La soiree avait d'ailleurs bien commence et vers 2h du matin, tout le monde etait joyeux, festif, dansait et rigolait (merci a Anthony pour les tranches de rire inter-minables). L'extreme simplicite du bonheur, vous voyez ? Ce moment la n'aurait pu etre suivi que d'un autre moment fort. Mais par contre, dans l'autre extreme cette fois-ci.

2h30, Mama, certainement alcoolisee, fait une chute en descendant les marches du bar. Une chute serieuse, sur la tete contre un rocher. Tout, absolument tout c'est arrete immediatement.  Finie la fete, tout le monde, Thais y compris, vient en aide. Elle saigne du crane, est K.O.,mais elle est consciente. Je fais un peu office (comme d'autres, tels que Maina ou Vatslov, ce backpacker solo tcheque) de consultant en premiers soins. Pour moi, une chute de cette ampleur sur la tete, a cet age-la, doit etre prise avec serieux. L'avis d'un medecin est indispensable.

C'est ainsi que les Thais accompagnes de Papa et Francois (le francais) sont partis a la clinique de Tonsai, en longtail boat, a trois heures du matin. Nous, on est reste comme des ploucs sur la plage redevenue deserte, en ayant completement desaoule des quelques bieres anterieures (sauf Maina qui etaient rotie, ndlr), tant le choc fut rude au milieu d'une soiree exceptionnelle.


Le lendemain, Mama etait rentree, et malgre un oeil au beurre noir serieux, une migraine carabinee et une bosse a la Casimodo sur la tete, elle semblait OK. Plus de peur que de mal. Papa et Mama pensaient donc retarder leur depart d'encore deux ou trois jours pour lui permettre de se reposer tranquille a Rantee. C'est lorsque j'ai appris que Mama avait des nausees et des vomissements que j'ai encore insiste pour qu'elle aille a un endroit plus serieux et mieux equipe que le dispensaire de Phi-Phi (le plus proche etant l'hopital de Phucket). Une radio, scanner ou autre etait quand meme prudent face a un tel trauma cranien, pour savoir ce qu'il se passait reelement au niveau du cerveau.

Cette journee la, on accusait le coup de la veille et on ne faisait rien de reellement actif (a part me laver sous la pluie en mode Thaiti douche).

Rantee


On se motive cependant, toujours avec les memes francais que la premiere fois, pour une sortie bateau snorkeling le lendemain (le 19/11) a Phi Phi Leh, qui est une petite ile inhabitee proche de Koh Phi-Phi. Rien n'est construit la-dessus, car elle est utilisee pour des choses bien plus lucratives que le tourisme : elle est exploitee par des labos pharmaceutiques qui cultivent des plantes.

Dji, le Thai qui commande le longtail, fait la gueule car nous avons ete reticents a suivre ses directives, etant donne que nous considerions que la sortie etait un peu trop chere. On laisse tomber le social pour quelque temps, histoire que tout le monde se deride.

Steph, Maina, Anso et Anto a Maya Bay


Je ne sais pas si vous avez lu le livre "La Plage"d'Alex Garland. Ce bouquin raconte des backpackers en quete d'une plage paradisiaque ou personne n'est jamais alle, au bout du monde, et qui tentent de la garder secrete. Bien que l'histoire (supposee vraie) se passe en Thailande, Alex Garland a sous-entendu que ce petit bout de plage secrete se trouverait en fait aux Philippines. Bref, toujours est-il que Hollywood en a fait un film,  avec Di Caprio, il y a une dizaine d'annees. Outre le fait que le film soit un navet incommensurable, on y voit des paysages magnifiques de Thailande et il se trouve qu'une bonne partie du film est tournee sur LA plage de  Maya Bay, sur Phi-Phi Leh.

Alors vous imaginez bien que les Thais ont vite senti le coup commercial et le pognon a se faire. Tout comme "l'ile de James Bond" (je ne sais pas quel film, mais c'est aussi en Thailande), Maya Bay subit un matraquage touristique grace au film, et se retrouvent envahie de touristes en debut d'apres-midi. La "plage de La Plage" devient le lieu d'accostage d'une trentaine de bateaux qui font ronfler bruyamment les 800 chevaux qu'ils ont au cul, pendant que les 150 touristes bronzent ensemble s'extasient de la beaute epoustouflante de l'endroit, tout en s'imaginant dans les bras du beau Leonardo a siroter une noix de coco.

Phi-Phi Ley

Et c'est vrai qu'elle a de la gueule cette plage. Veritablement. Les formations geologiques karstiques (falaises appelees limestones en anglais) entourant le lagon sont superbes, le sable blanc a la consistence de la farine et la couleur de l'eau est hallucinante. Nous avons choisi de nous mettre sur une petite plage, deserte celle-la, a pourtant 200 metres de LA plage en question, blindee de touristes. C'est quand meme incroyable que les gens s'entassent pour le plaisir...

Un peu de snorkeling a droite a gauche, autour de Phi-Phi Leh (rien d'excitant comparativement a celui que j'avais fait avec Gayle a Gili Trawangan), puis nous rentrons rapidement vers Tonsai, ou nous devions deposer un peu de matos de snorkeling avant de reprendre la mer vers Rantee. Une petite halte, non loin de Tonsai, sur la Monkey Beach, remplie de singes gris plutot agressifs et agites, qui ont refroidis l'affection de Maina pour ces petites betes (qui foutent quand meme les jetons quand elles sont en nombre et excitees).

Retour a Rantee. La journee fut bonne car entouree des memes personnes que la premiere fois, mais une petite amertume sur les prix pratiques par "l'ami Dji", en comparaison avec la prestation totale du jour. Mais bon, tout cela fait partie du jeu.

Nous avions prevu de partir le lendemain, pour faire route vers Koh Lanta, l'ile de Denis Brogniart. Une derniere soiree au One More (qui porte decidement bien son nom), des au-revoirs hatifs a ceux qui etaient reveilles, et nous revoila a Tonsai, puis sur le bateau vers Lanta. Tres, tres dur de repartir de cette perle rare qu'etait Rantee Beach, je vous prie de le croire.

Tonsai, Phi-Phi


Croyez-le ou non, sur le bateau j'ai rencontre un montpellierain qui justement, avait participe a l'emission de TF1 (Regis, saison 8). Cela n'a aucune importance pour la suite des evenements (personnellement je ne regarde pas la tele), mais voila, vous etes au courant.

J'ai passe une semaine a Koh Lanta par la suite, et je te raconterai cela des mon prochain poste (oui, je m'adresse a toi en particulier, cher lecteur). D'ici la, prends soin de toi, continue a envoyer des commentaires pour motiver un peu les troupes, et je te dis a tres vite pour la suite de l'aventure Thai.

Peace, Love, Mario Bros.