mercredi 16 février 2011

Nonus Aequilibrium




Hello a vous, merci pour vos commentaires et vos visites surtout qui font peter les compteurs ! Continuez mes amis, continuez.

Vol pour Hong Kong. Arrivee vers les 11h du matin depuis Manille. Nous sommes le 3 Janvier. Choc thermique.

Vous allez litteralement vous foutre de moi mais, etant donne que je n'etais pratiquement jamais passe sous la barre des 20 degres depuis le mois d'Octobre, tomber dans l'hiver hongkongais et ses temperatures oscillant entre 10 et 20 mesures m'a mis une claque impressionnante que j'ai bien mis 2 semaines a encaisser. Je vous entends grincer des dents d'ici, avec vos -3 degres matinaux, les parisiens...

Deux raisons pour mon sejour a HK :
1- Voir Maly.
2- Attendre une nouvelle CB que ma maman (aider par mon charmant banquier) devait m'envoyer depuis la France (n'ayant plus de CB depuis la galere manillaise - cf. precedant post).


Ne sachant combien de temps je devais attendre pour satisfaire la condition 2, la duree de mon sejour etait inconnu, mais a posteriori, je peux vous dire qu'il a dure trois grosses semaines. Ce passage a HK, pas forcement prevu, etait une pause "occidentale/modernite" pas tellement malvenue apres trois mois de voyage en Asie du Sud-Est.



Ce billet sur Hong Kong sera realtivement succint. D'une part parceque, en rade de flouze, je n'ai pas fait enormement d'activite, d'autre part parce que je ne saurait etre aussi exhaustif que pourrait l'etre Maly sur la question (et j'ai pas envie de me faire engueler), je vous direz donc uniquement mes impressions sur ces 3 semaines "sans fric a HK" et enfin parce que ce sejour est quand meme une grosse parenthese dans le Jalan Jalan originel.

Avant de lancer quelque polemique, sachez que j'ai vraiment aime l'endroit. Je me suis enchaine quelques grosses villes asiatiques depuis le dẻbut du mois de Decembre (Bangkok, Kuala Lumpur, Manille), et c'est vrai que Hong Kong a un certain charme (tres occidentalise et moderne, certes) qui ne m'a pas laisse penaud.

Hong Kong, c'est cense etre en Chine (pour tout ce qui est de l'ordre de la diplomatie ou de la defence), officiellement. Mais en fait, elle jouit toujours autant de son status autonome, meme depuis que les Anglais l'ont 'rendu' en 1997, en tant que "Region Administrative Speciale", ce qui devrait durer jusqu'en 2047, date a laquelle la RP de Chine compte bien prendre le controle total de l'endroit (des plans d'investissement et de migrations de population sont deja prevus pour 'chinoiser' un coin 'trop occidental' aux yeux de Beijing).
Musee des Sciences

Contrairement a ce que beaucoup pensent, Hong Kong ne consiste pas en une ville, mais en un territoire a part entiere, avec des villes, villages, montagnes, iles, rivieres, plages, banlieues craignos, stations de ski, Disneyland. Rien a voir donc avec Monaco, Singapour ou la Grande Motte.
Le territoire est quand meme de taille apreciable (1104 km2), agrandi apres 1997 avec ce qu'on appelle les "nouveaux territoires". Vous avez bien sur LE Hong Kong central, sur l'ile du meme nom, que tout le monde connait pour ses grattes-ciels sur la mer, etc. Mais ce n'est la qu'un seul aspect de HK, evidemment.

Les New Territories sauvent probablement HK d'un manque d'interet certain pour l'expatrie moyen, car on est loin, tres loin, de la richesse culturelle et de l'ouverture au monde de grosses metropoles modernes telles que New York ou Singapour (et meme Montreal).



Je pense que c'est notamment du a son status special, a cheval entre deux identites (honkongaise de souche, chinoise de fait), qui l'empeche litteralement de developper un rayonnement vraiment international. Excepte sur deux plans : le commerce/business en Asie-Pacifique et la finance (HK etant une place financiere importante, au moins dans la region). Mis a part ces secteurs, HK est presque depourvue de toute industrie ou de potentiel exportateur. On est donc dans une "ville" ou la principale richesse produite concerne l'investissement financier, la finance de marche ou les profits commerciaux.

"T'as entendu parler de l'egemonie du Grand Capital ? Non ? Et ben tu devrais." Georges Abitbol.

En tant qu'ancien poste avance des occidentaux en Extreme-Orient, et desormais forte place economique, Hong Kong est region tres riche qui existe desormais par et pour l'argent. Le flouze, les lovets, le peze, la maille et la thune. C'est indeniable. La grosse majeure partie des expatries ici bossent directement ou indirectement pour le secteur financier et banquier. L'autre grosse partie fait du business divers. L'ingenierie, la R&D, l'industrie, etc...sont releguees a un rang tres marginal, quel que soit le secteur d'activite. On laisse cela aux vrais chinois.

Autant vous dire que HK ne souhaite pas la bienvenue au backpacker barooooder de base. Si vous recherchez le roots, passer votre chemin. Le principal souci a regler etant le logement, pour le coup (et le cout) exorbitant des hotels. Mis a par 2-3 exceptions, faites comme a Kuala Lumpur : oubliez les backpackers et autres auberges de jeunesse, et faites peter les dollars hongkongais (et la Veuve Clicquot aussi - au passage) pour les hotels. Ce probleme ne se presentant pas pour moi (loge par Maly. Mouahahaha je suis trop fort, ndlr), le reste des besoins vitaux n'est pas tres cher. Les transports et la bouffe peuvent se trouver pour que dalle (pour ce qui est de la bouffe vous avez tous les standings, du boui-boui chinois de trottoir a 2 euros au 5 etoiles en haut d'un gratte-ciel a 300...).



En parlant des transports, le systeme general de metro et du bus est surement le mieux concu que j'ai vu dans ma vie. C'est clair, c'est tres facile, c'est intelligent, rapide et pas cher. Et il a plutot interet, au vu des 7 millions d'habitants de la Region de HK qui l'utilisent constamment (l'heure de pointe dans le metro hongkongais, sans etre au niveau de Tokyo, de Seoul ou d'Osaka, vaut son pesant de cacahuetes). Il est vraiment simple de se balader dans l'espace urbain, meme pour un non-initie comme moi. Pour sortir de l'espace urbain et s'aventurer un peu dans les nouveaux territoires, c'est un peu plus complique, mais si vous avez une cherie habituee et qui baragouine en cantonais, c'est l'ideal (je vous conseille donc de vous trouver un/une cheri(e) qui parle cantonais avant toute incursion dans HK). Si il/elle est asiatique, c'est le must.

Ce qui saute tout de suite au yeux quand on arrive a HK, c'est la surabondance de tout et le consumerisme/gaspillage de masse a l'image des metropoles americaines. Des commerces, des magasins, des restos, des magasins, des McDonalds partout. Du luxe. Ils aiment le luxe ici...fringues Prada ou Armani, sac a mains Gucci, parfums YSL, sans oublier le sempiternel polo Ralf Lauren, que chaque pequin en manque d'imagination doit avoir dans sa garde-robe. C'est partout. Tout ce qui me caracterise quoi. Ou pas.
Ensuite, c'est le monde. Une masse grouillante qui s'engouffre dans les bouches de metros, sur les passages pietons, sur les trottoirs. Ca n'arrete pas, ca vit, ca vibre. Une sacree ville.




J'aimerais poser un slam parler du cote "chiant" du Chinois lambda (ou hongkongais, c'est du pareil au meme de ce point de vue la) lorsqu'il marche dans la rue ou se deplace dans un quelconque lieu publique ou il y a un flux "a respecter". Ils ont une facheuse tendance a s'arreter en plein milieu de ta route, juste devant toi, bloquant le passage sans en avoir la moindre chose a peter de gener le monde entier.  
"Bouge ! Bougeeeeeeeeuh !!! Putain je vais le taper !!!".
Le coup classique est le groupe de noich discutant et rigolant devant l'entree d'un escalator. Et toi oblige de te faufiler pour passer. Jouissif. J'ai retrouve cet aspect incroyable des chinois, du mec qui est toujours "dans les portes ou le passage" plus tard dans mon voyage ailleurs. Ils sont trop droles ces Chinois. Et dieu sait que les "Chinois lambda", en particulier, sont nombreux.

Lorsque je debarque a HK, Maly bosse et n'est pas dispo. Froid, brouillard, humidite et moi qui debarque de nulle part. Elle m'avait laisse toutes les indications pour arriver jusqu'a chez elle (incluant une espece d'entourloupe avec une navette d'hotel gratuite, scandaleux), ou elle avait planque les cles...a votre avis ou ? Sous le..., sous le... ? Le paillasson, oui. Autant laisser les cles de la bagnoles au dessus du pare-soleil. Nan mais sans deconner. Heuresement, fort heureusement, que nous sommes a HK dans un immeuble "a expatries" et que le jour ou ca craindra la-dedans, on aura du souci a se faire.

Premiere remarque quand j'ouvre la porte. "eeeeh beeeh putain". Intelligent et bien senti.
Maly ne s'emmerde pas comme on dit. Dans un immeuble ou  vous avez des mecs en redingotte a l'entree qui vous saluent "monseigneur" et tout. On a presque droit au baise-main. Moderne, classe, des services en-veux-tu-en-voila, une salle de sport, une piscine, un jacuzzi et un sauna a disposition. Et meme des ascenseurs. Que demande le peuple ? Bon, le prix des logements de ce style (et meme d'une maniere generale ceux de HK) est effroyable et n'a rien a envoyer a ceux de Paris, mais les salaires sont alignes en fonction.
L'appart de Maly est donc un ptit appart sympa, super classe et fonctionnel, sans etre un truc gigantesque inutile.

Vue de chez Maly, au leve de soleil.


3 pieces, 30m2, salle de bain baignoire avec grand miroir pour se regarder beaucoup et un chiotte pour se faire plaisir beaucoup, un salon tout a fait accueillant, une cuisine digne des meilleures vente Mobalpa, une chambre avec un lit, une table, une plante, un clic-clac aussi. Un rubikscube traine aussi dans le coin pour enquiquiner les tares dans mon genre (il m'a fallu lutter pour le terminer). Il y a toujours une boite de chocolat a terminer egalement, ce qui est tout a fait appreciable.

Au troisieme etage, il offre une petite vue vers le Sud-Est, on entrevoit la mer et l'ile de HK de l'autre cote.

Maly est une "banlieusarde hongkongaise", comme aiment a lui rappeler ses amis francais (qui vivent sur l 'ile de Hong Kong), qui habite a l'autre bout du monde (comprenez : 6 minutes de metro), dans la municipalite de Kowloon, sur le continent, dans le tier-quar de Tsim Sha Tsui (TST). Lache l'affaire, tu peux pas test.



On est encore loin d'y faire cramer des bagnoles, puisque mis a part le fait qu'on ne soit pas dans le "Central HK", on est encore en pleine ville et au milieu des buildings, des magasins de montre, bijouteries et appareils photos (notez bien ce dernier, ce sera important dans un futur billet).

A TST, il y a une avenue des etoiles, sur le meme style que le Hollywood Bd. de Los Angeles, mais avec des "stars mandarines ou cantonaises". Chinoises, quoi. Bon, alors je ne suis pas tellement affuste sur le septieme art chinois, donc les seuls noms que je connaissais effectivement furent Jacky Chan (qui habite a HK, possede quelques restaurants et fait des trucs chelou avec les Triades hongkongaises), et evidemment, le "petit dragon", le vrai, Bruce Lee. Vous avez une statue de bronze du mec juste devant la mer, au Sud de Kowloon. C'est une attraction touristique en elle-meme cette statue. J'ai meme rencontre un mec qui a fait le detour a HK entre le Vietnam et la Mongolie uniquement pour voir cette representation du Grand Maitre.



Je peux vous parler des marches d'informatique et d'electronique de Sham Shui Po ou de Mongkok, qui avec leur centaines de magasins qui vendent tous la meme chose sont le paradis de tout geek ou autre nerd qui veut s'acheter toute sorte de matos pour que dalle, mais je n'aurait pas cette bassesse...

Lors de mon passage a HK, j'ai pu visiter quelques musees (c'est pas cher) concentres sur Kowloon. Autant le musee de l'Espace est tout petit, ne m'a absolument rien appris (merci a ma formation d'ingenieur), et m'a paru vieillot et bidon, autant le musee des Sciences est vraiment genial, interessant, interactif, diversifie. J'y ai passe deux apres-midi (presque). L'exposition temporaire sur les inventions et creations du genie absolu Leonard De Vinci fut franchement tres reussie.
J'ai eu egalement d'excellent retours sur le musee d'histoire de Hong Kong. Histoire liee a l'histoire imperiale chinoise jusqu'au milieu du XIXe siecle, puis liee au colonialisme britanique, en passant par l'attaque (et la victoire) japonaise sur HK en decembre 1941 (8 heures apres celle de Pearl Harbour) defendue par quelques soldats anglais et canadiens...
Deux musees a faire vraiment donc.



Malgres ces quelques attractions culturelles, une preuve encore que les hongkongais sont en manque d'imagination et de creativite, est que l'aspect artistique general (musical, picturesque, que-sais-je encore?) est tres peu developpe ou annonce. Bien que la peinture, la sculpture, l'opera ou la danse ne me touchent absolument pas, j'ai ete decu par l'absence d'une scene musicale reelle, de salle de concert permettant de promouvoir de vrai artistes autres que les cracheurs de soupe insipide, sur-entendue, pre-formatee que peuvent etre une Lady Gaga, un Laurent Garnier, des Black Eyed Peas ou des Daft Punk. Du jazz ? Du reggae ? De la Goa-Trance ? Du metal energetique, humain, ambiant et vibratoire ? Du rock inde ? De la bossa-nova ? Du bal-musette ? Un bon CD de Joe Dassin ou de Francois Corbier ?

"Non. On fait dans la 'pop de boite' ici. Et si t'es pas content, tu te casses. Et va t'acheter une chemise Armani tu ressembles a rien. Et coupe tes dreadlocks, connard, t'es pas chez les ploucs ici".



Bon je pousse un peu c'est vrai (j'ai entendu des bonnes choses, mais il a fallu que Maly s'y mette). Mais on est parfois pas loin de la realite. De toute maniere, on est plus dans un bon vieux cacheton d'ecstasy que dans le petard en soiree. On fait d'avantage peter le costard et le champouze, que le sarouel et la 8.6 Bavaria. Dolce Gabbana, c'est le Haile Selassie des occidentaux de Hong Kong !
Le premier contact des gens dans des boites de nuit ou tout le monde est sape jette tout de suite un sort sur le la maniere de conduire la relation qui va suivre (qu'elle soit amoureuse ou bien amicale). Je ne ressens que partiellement le cote humain ou spontane la-dedans.

Je vous renvoie a la description des expatries flambeurs que j'ai faite a la fin du billet Kafir! (sur KL, remontez un peu dans le temps).

Certains diront que je taille un peu, mais si vous sentez bien ce que j'ecris, c'est juste une transposition de ce que je vois, de ce que je vis, et de comment je le sens personnellement (et encore pas toujours). De toute facon si ca vous plait pas vous pouvez toujours fermer cette page.



Me voyant debarquer en mode baroodeur/backpacker avec mes tongs, mes shorts, mes sweets et mes trucs pseudo-rastafariens, j'avais tout simplement l'air d'un clodo au milieu de tous ces gens sapes qui jugent beaucoup sur l'apparence de l'autre. Maly ne s'est d'ailleurs pas genee pour me le faire remarquer. Voila. C'est dit, les sangliers sont lachés, je suis un "casual", un mec sans style quoi.

Malgre mon criant manque de style et de classe, l'accueil au niveau des potes francais de Maly sur HK a ete des meilleurs, et je me suis franchement bien entendu avec pas mal des gens que j'ai rencontre.Si, bien sur il y a le fait que parfois un monde nous separe, tout cela s'est globalement tres bien passe. Outre une petite bouffe sur un rooftop (c'est une maniere classe de dire "un toit") en haut d'un immeuble au milieu de cette foret de buildings, un autre apero sur un rooftop (un aperoof quoi), je suis passe par l'epreuve obligatoire de la boite de nuit (apres presque 3 ans d'abstinence), situee elle-aussi sur un toit. Ils n'ont que les rooftop a la bouche ces gens la. Pour s'eloigner en soiree de l'effervescence de la rue, c'est vrai qu'il n'y a pas 36 solutions.

Ah aussi, il y a ce bar ou la clim est dereglee, et il doit faire -10 la-dedans. Du coup, les tables sont en glace, on ne vous sert que de la vodka et on vous prete d'enormes moumoutes en poils pubiens de yak, qui grattent mais qui tiennent chaud. Mais faudra qu'ils pensent a reparer cette clim quand meme. Dans un coin surnomme LKF, d'autres bars  sympa donnent sur la rue ou des gens discutent et font dans le social (parfois uniquement dans un but d'aggrandir leur reseau professionnel de maniere hypocrite, non mais c'est a se pendre des fois !). La biere dans les shops "7-Eleven" de HK ne vaut que dalle, au passage.



Quelques bonnes soirees et aperitifs dans les regles de l'art donc, avec des gens sympatiques, et chez qui mes recits de voyage provoque hilarite ou interet ou je m'en foutisme c'est selon. Dans un contexte qui ne s'y prete pas toujours, il y a des bonnes vibes qui passent quand meme.

Sur HK Island, ou se trouve donc le "centre-ville" avec la Poste, le Bar-Tabac-PMU, le coiffeur et le boucher-charcutier, c'est en pente. Des pentes et des cotes, dependant dans quel sens vous allez. Vous pouvez monter en haut de la cote en utilisant un enchainement d'escalators pendant 15 minutes (le plus grand du monde parait-il). Si vous continuez un peu, vous pourrez monter a The Peak.

The Peak, c'est LE pic. Il s'agit d'un sommet sur HK Island qui surplombe toute la "baie" de Hong Kong et une fois en haut vous avez une sacre vue vers Kowloon. Pour y monter, les jambes sont le meilleur moyen, sinon vous avez le taxi ou le tramway (pour les gros). A faire.



Mais l'interet principal, si vous voulez vous sortir du merdier urbain de HK, reste les New Territories. C'est incontournable. Attention il y a aussi des villes nouvelles (comme Tusen Wan) dans ces territoires ce qui implique que vous pouvez tout aussi bien vous rentrouver au milieu de centaines de milliers de personnes meme apres avoir bouge de Central HK.  Bon alors je suis loin d'avoir tout vu, mais j'ai ete etonne et impressionne du cote magnifique, sauvage et desert de ces Nouveaux-Territoires Hongkongais. Outre les nombreux treks et randos que vous pourrez faire dans les montagnes et campagnes environnantes, des petits villages, des iles et  des plages magnifiques et isolees sont egalement a votre disposition, a 1h30 de transport du bouillon de Central HK.


La premiere sortie, sur Lantau Island, se passe en prenant le metro, puis des telecabines. Oui, il y a quand meme des infrastructures (on reste a HK). Les chinois n'aiment pas trop qu'on sorte des "limites du terrain". Alors les chemins de randonnes sont tous paves, comme en Coree du Sud. C'est limite s'il n'y a pas chiottes et fontaine d'eau tous les 500 metres, en pleine montagne. Quand je dis "montagne", interpretez "moyenne-montagne", les chemins sont plutot faciles (seul le fait qu'on marche constamment sur du beton est eprouvant - en plus d'etre mauvais pour le corps).



Lautau donc, avec son bouddha gros (et non, ce n'est pas un gros bouddha, il est juste grand) perche sur la montagne. Dans la lande environnante, on peut apercevoir des tombes bouddhiques disseminees un peu partout sur les collines. Un monastere. Des drapeaux religieux. Magnifique.


On prend un bus, et on se retrouve dans le petit village de pecheurs Tai O. Pas grand chose a y faire mais il vaut le detour pour son charme indiscutable, ses odeurs de poisson, de calamars seches et le depaysement "a la chinoise", sachant qu'on est toujours a Hong Kong.



Deuxieme sortie, plus compliquee. On prend un metro, puis un minibus qui nous emmene a Sai Kun. De la on prend un taxi qui nous depose au debut du chemin de randonnee. Il n'y a pas de route qui atteint le littoral a cet endroit et c'est un enorme bonheur.



La randonnee est magnifique, sur les petites montagnes longeant le littoral, apres 45 minutes de marche, on atteint une plage superbe et...Tai Long Wan, qui est la preferee de Maly. Je peux la comprendre car le paysage et la plage elle-meme sont a couper le souffle. C'est superbe, c'est isole, tres peu d'occidentaux dans le coin (quelques chinois qui trainent, mais ils sont partout ceux-la). Jamais, jamais je ne me serait attendu a me bouffer du beau paysage autre qu'urbain a HK. Et bien voila dans ta face, mon cher ami ! Journee de rando super sympa, beau temps avec une temperature des plus agreable (20-25 degres).
Et vous connaissez la meilleure ? Tai Long Wan est aussi un spot de surf (lorsque 10 jours par an la vague marche effectivement). Reef Brazil organise meme une competition locale en Novembre, et des planches sont a louer dans le coin.






Une heure et demie de marche pour retrouver la route la plus proche afin de repartir dans le bouillon. Sur le retour, on a l'impression que certains villages et anciens petits ports de peche ou de commerces sont abandonnes. J'ai l'impression sur la fin d'etre dans les environs de City 17 (pour ceux a qui la reference parle). Le paysage rend une ambiance tres particuliere, diluee, surtout en fin de journee, qu'il m'est difficile d'expliquer.




Cote bouffe, le petit faible des locaux (et de Maly) le Dimanche est de se faire un dimsum. Pour faire simple, c'est des "tapas version chinoise" qu'on met au milieu d'une table et on bouffe tout ce qu'on peut. On se pete le bide, on obese quoi. Grand, grand favori du dimsum, reste le xiao long bao. Personnellement, je trouve que cela ressemble a une couille, frippee mais sans les poils. En fait c'est une espece de sachet fait en pate, avec a l'interieur un morceau du porc et le jus (de cuisson du porc). C'est tout un art pour manger cette couille sans faire couler le jus qu'il y a a l'interieur. Vous deconnez mais c'est vrai ! Il y a meme un mode d'emploi pour bouffer correctement. C'est super bon, au cas ou vous en douteriez.
Il y a plein d'autres trucs locaux a bouffer, donc le fameux canard pekinois ("Beijing duck" si vous etes expat, ca fait plus classe), le traditionnel canard laque, et beaucoup de chose que je suis bien incapable de vous nommer. On bouffe bien, en tout cas.




Je vous balancerais bien plus de noms des endroits que j'ai visite (et des trucs que j'ai bouffe) mais je suis incapable de me rappeler de tous ces noms chinois qui se ressemble tous (du moins, je n'ai pas pris l'habitude de les differencier).

Voila, c'est un condense de mes trois semaines et de mes impressions de HK. Sans beaucoup d'argent, il est vrai, mais avec une guide qui (lorsqu'elle etait dispo) m'a fait decouvrir pas mal de trucs quand meme. Un bilan plutot sympa donc pour Hong Kong, qui attirait deja ma curiosite depuis pas mal de temps.


"Je reviendrai." A.Schwarzenegger

Apres le depart de Maly pour l'Inde (a Delhi pour le boulot), et apres avoir fait mon visa au consulat, je m'envole le 26 janvier pour le Viet Nam, direction la capitale Hanoi au Nord, ou je commencerai mon periple d'un mois en faisant route vers le Sud, Ho Chi Minh Ville et le Delta du Mekong.

Peace, Love, Cau Lau.

jeudi 10 février 2011

Tattered And Torn







Kumusta a vous les petiots. Merci pour vos visites et vos commentaires.
Bon, j'avais prevu de finir de vous compter l'aventure filipina au precedant billet. C'est rate.

Me voila donc en compagnie de David, le prof d'anglais Anglais de Hong Kong, dans l'avion reliant Puerto Princesa (Palawan), a Manille. On s'echange nos contacts puisque ma prochaine etape est effectivement de rendre visite a Maly a HK. Nous sommes le 29 decembre, et mon avion quittant les Philippines est prevu pour le 3 janvier au matin.

Arrivee a Manille. La metropole. Je connais deja un peu et n'ai aucun mal a indiquer la route au tacos qui me depose pile devant chez Matthieu (mon pote francais rencontre a Montreal, cf. Take Me Somewhere Nice). J'arrive pour la pause de midi de Matt est nous decidons de nous acheter une bouteille de San Miguel Pilsen (connue ici sous le petit nom 'SMP') et de Red Horse....oui, ce sont des bieres locales et nous decidons d'attaquer un petit "aperitif dinatoire" (mais quel snobisme bordel) a midi. Tout en restant soft sur la conso. Les retrouvailles avec Matt, meme apres 10 jours, sont toujours une excuse pour deboucher la bouteille de jaja.






Le but premier de ma seconde viree manillaise etant de rejoindre le groupe de volontaires francais bossant pour Virlanie et de nous faire le jour de l'an dans une "Bamboo House" sur la plage, sur l'ile de Mindoro. Cette petit maison etant reservee du 31 au 2 janvier.
Mes intentions originales etaient de visiter Manille dans l'aprem et de faire route vers Mindoro des le lendemain matin, pour prendre un peu d'avance sur le groupe (qui bosse, lui). Le but pour moi etant de me sortir aussi vite que possible de la ville monstre pour aller me prelasser sur la plage (apres tout, ca fait deja 2 jours que je n'ai pas ete me baigner).

Donc dans l'aprem, je veux visiter Intramuros qui est LA vieille ville de Manille. Ca tombe bien, Matthieu doit se rendre dans les environs car son boulot de l'apres-midi consiste a faire des activites avec les enfants des rues enfermes dans une prison pas loin. A priori, ils n'ont pas besoin de lui mais je l'accompagne jusqu'a la prison pour verifier qu'effectivement il a son aprem de libre et qu'on va pouvoir se balader ensemble.

Manille


La prison pour enfants est le seul recours qu'a trouve le gouvernement philippin pour redresser la jeunesse decadente de son pays. Il serait beaucoup trop long de decrire tous les travers et les difficultes sociales que traverse les Philippines. Nous sommes dans le pays le plus pauvre de toute la region, et cette pauvrete extreme est exacerbee dans une ville comme Manille.



"Ya pas de raison qu'on change, 
Les choses qui nous derangent, 
On s'habituera en causant de ce qui nous touche pas
On prefere s'etourdir, 
Pour pas perdre le sourire,
Tant que personne viendra mettre les deux pieds dans le plat". Lofofora





Le nombre tres eleve d'enfants orphelins trainant dans les rues, les violences conjugales (qui sont un fleau la-bas), les enfants battus, pauvres, fils et filles batards de prostituees adolescentes, violes, violentes. Ces gens qui vivent sur cette montagne d'ordures dans la banlieue manillaise (la deuxieme plus grande au monde), qui ont creuse des tunnels dedans, qui se nourrissent des rejets des autres.


Le noir, les horreurs.

Je me rappelle de l'histoire de cette adolescente de 12 ans, enceinte de son oncle qui la violait depuis deux ans, et qui par chance a atteri chez les volontaires de Virlanie. Des histoires du meme style, les volontaires francais a Manille en ont des pelletes
L'insecurite est aussi maitre mot a Manille (contrairement au reste de l'Asie du Sud-Est). Enormement d'armes a feu circulent (merci aux americains), les braquages a main armee ne sont pas rares et les camions blindes ne se comptent plus. Devant chaque commerce, un agent de securite sans aucune formation, avec un fusil a pompea la main, ne sait probablement pas se servir de son arme ni garder son sang froid. Des bavures. Des enfants abattus comme des chiens en pleine rue pour avoir vole une pomme.


Virlanie fait son possible pour venir en aide a tous ces gamins qui vivent dans la rue et qui n'ont jamais connu que cela. Le boulot accompli est formidable et les volontaires arrivent encore parfois a extraire le peu de lumiere qu'il y a encore dans leur coeur. Mais les capacites d'accueil sont limites, dans une ville comme Manille ou ce sont probablement des centaines de milliers d'enfants qui errent dans cette immensite de beton.



Les touristes, principalements solitaires, sont egalement des cibles de choix pour les vols a l'arrachee et les pick-pocket. Le chalant est parfois invite a partager une biere avec d'accueillant locaux. Biere effectivement droguee (au GHB), permettant aux ravisseurs "d'emprunter" la carte de credit pour faire un retrait et de la rendre a son proprietaire sans que celui-ci ne s'en rappelle. Meme les gamins essaient de vous faire les poches.

Il faut effectivement etre mefiant a Manille. Certaines histoires menent effectivement a la vigilance mais il ne faut pas sombrer non plus dans la paranoia. La plupart des regles de bon sens concernant ses affaires lorsque l'on est dans la rue permettent d'eviter la plupart des embrouilles. En pleine journee, aux alentours d'Intramuros, Manille ressemble a tout sauf au "coupe-gorge" annonce. Je nuance mes propos, en effet, bien qu'incontestable je puis affirmer qu'au point de vue securite "ouais, Manille, ca craint".

Apres un passage et un apercu pour moi de cette prison pour enfants, dans laquelle on entasse des gamins de 3 ans a 18 ans (certains sont handicapes mentaux...), sur lesquels les matons filipinos n'hesitent pas a jouer de la matraque, je repars avec Matthieu direction le quartier chinois (encore un) manillais. On bouffe un petit truc (un espece de rouleau  de pain nan avec des cacahuetes pillees et des legumes dedans) et puis direction le quartier de Divisoria.

Matt. Divisoria.


Divisoria est en fait en enchevetrement de rues ou s'est installe un marche et ou des dizaines de milliers de personnes s'agglutinent pour acheter et vendre toute sorte de chose (des petards, des tapis, de la bouffe, un velo, un ressort, une hache, une vache...). C'est un endroit ou les occidentaux (hormis quelques expatries) ne s'aventurent pas. Trop bordelique, un peu craignos et trop de chance de se faire faire les poches. Matthieu et moi nous enfoncons donc dans Divisoria, a la rencontre du vrai bouillon manillais. Les filipinos nous observent car rares sont les blancs dans le coin, mais personne ne nous tanne vraiment pour acheter quelque chose. C'est un marche pour les philippins.
Parmi cette fourmiliere grouillante de monde, les voiture, jeepneys et autres tricycles tentent encore de passer, et mettent une demie-heure pour faire 100 metres. Des enfants, a poil, jouent sur un tas d'ordure ou se lavent dans une fontaine publique en pleine rue. La riviere qui passe au milieu de Divisoria n'est plus qu'une decharge flottante degeulasse. La salete, la misere sont partout ici.
On pietine beaucoup, on se faufile parmis la foule tout en surveillante le contenu de ses poches. Fatiguant. Je prends quelques cliches, nous ne nous attardons pas.

"Muros" de "Intramuros"
Direction donc Intramuros. C'est ce qu'il reste de la vieille ville de Manille du XVIIeme siecle. Je dis ce qu'il reste, parce que les feroces affrontements entre americains et japonais entre 1941 et 1945 pour le controle de Manille et des Philippines en general a reduit la capitale a l'etat de ruine, mais Intramuros a ete pas mal preservee. Intramuros est en fait l'ancienne forteresse  defendant la principale ville du comptoir espagnol au XVIIe. A l'interieur, des maisons de style colonial, les eglises, des rues pavees. Des remparts, des canons, des meurtrieres, tout autour. Et un golf qui entoure les fortifications... Le comble absolu.
Vous avez des gens qui crevent la dalle sur les boulevards manillais, une grille de separation, et des mecs qui jouent au golf. La vanite est decident mon peche prefere.




Le golf...




C'est vrai que le quartier d'Intramuros fait beaucoup plus "autentique" que le reste de la ville. On peut dire cela assez crument, mais Manille se resume pour certains a une etendue de beton polluee, grouillante de monde et denuee de toute verdure (sauf le golf...), a cote de laquelle Bangkok fait figure de parc naturel. Malgre sa relative authenticite, l'interet d'Intramuros est tout de meme limite, mais c'est encore un des rares endroits ou l'on peut avoir envie de se poser un peu.

Un peu plus loin, et toujours sur le litttoral donnant sur la baie de Manille, nous nous retrouvons avec Matthieu en fin d'apres-midi dans un petit bar-lounge a la musique abominable, ou nous raquons une biere deux fois le prix normal, pour avoir l'opportunite de regarder le couchant sur la mer. La baie de Manille est remplie de porte-conteneurs, de gaziers et autres tankers au mouillage. Baignade a eviter absolument si vous ne voulez pas avoir un bras qui pousse au niveau de la fesse gauche.

"Pas tres glamour" Maly.

Mais bon c'est sympa quand meme. La journee a ete longue, je n'ai plus de guibolles et suis fatigue. Il fait nuit, nous passons devant la rue Ped Xing (qui n'est en fait pas une rue au nom chinois : un bisou a celui qui me trouvera ce que c'est), metro,  jeepney et hop, retour dans la maison des volontaires de Virlanie.

La plupart des volontaires de Virlanie sont des filles. Il n'y a que deux mecs a part ca. Je decide finalement de ne pas partir de Manille le lendemain et de me la jouer a la cool dans la maison plutot que de tracer directement vers Mindoro. J'attendrai le groupe.

Groupe charmant qui devait se composer de 6 filles et deux gars (Matthieu et moi). En ce 31 decembre 2010, deux convois partent pour Mindoro. Ceux qui ne bossent pas ce jour-la veulent decoller vers 5h le matin pour arriver aux alentours de 9h a Mindoro (2h de bus, 1h de bangka depuis Manille) afin de profiter de la journee et du soleil et de la plage. L'autre convoit, compose de Mathieu et de Claire, bossait le matin et ne pourrait etre a Mindoro que vers le milieu de l'apres-midi.

Des qu'on commence a etre un peu nombreux, et surtout quand il commencent a y avoir une proportion de filles trop eleves, l'organisation des choses se complique grandement. Etant dans le premier convois, j'etais pret a 5h du matin avant les 5 autres filles qui m'accompagnaient. Les choses se sont grandement compliquees pour moi ce matin du 31 decembre, non pas a cause des filles, mais a cause du fait que le distributeur automatique de billet que j'ai utilise ce matin la (je n'avait plus un rond sur moi) a tout bonnement avale ma carte de credit (sans que cela soit du a une mauvaise manipulation de ma part).

Couchant sur la baie de Manille


Lorsque tu voyages, l'argent est le carburant qui fait que tu vas pouvoir tenir dans la duree. Lorsque tu voyages seul, deux choses seulement sont indispensables : la carte de credit et le passeport. Je venais de perdre la premiere, et j'etais donc salement dans la merde. Nous sommes le 31, et impossibilite de recuperer la carte avant le 3 janvier (du au jours feries et au week-end qui suit) au matin. Or le 3, au matin je serai deja dans l'avion pour Hong Kong. Apres avoir galere pendant pres d'une heure devant le distributeur completement bloque, j'ai abandonne ma carte a son sort. J'ai aussi abandonne mon groupe de filles, leur indiquant qu'il etait urgent pour moi de retourner a la maison pour contacter ma banque et faire opposition sur une carte que je ne pourrai de toute facon jamais recuperer.

C'est ce que j'ai fait, de retour vers 6h a la maison Virlanie, a reveiller Matthieu qui devait partir au taf quelques heures plus tard. Une fin d'annee plutot merdique, il etait grand temps de passer a 2011.

Je decide donc de prendre le second convoi qui partait au alentours de midi depuis Manille. J'aurais pu me recoucher, mais finalement je suis reste eveille dans la matinee (ce genre d'emmerde ne porte pas a un sommeil pose). Grossiere erreur, puisque j'allais etre completement mort pour la soiree suivante.


Je retrouve Claire et Matt a une gare routiere perdue au milieu de la cite manillaise. On s'achete pour le trajet des hambugers absoluments douteux (mais pas mauvais) qui par je-ne-sais quel miracle ne nous ont pas rendu malades. A peine arrives a Batangas, dans le Sud de l'ile de Luzon (l'ile ou se trouve Manille donc) d'ou partent les bangkas pour Mindoro, des mecs nous sautent dessus pour qu'on prennent leur bateau. Deja, pour aller la ou on veut, a cette heure de la journee, on n'a pas le choix sur la compagnie et les prix sont plus eleves. Tant pis. Je tape un petit roupillon pendant l'heure et demie de trajet. Je ne sais pas comment j'ai reussi vu que je dormais pratiquement au dessus du moteur, et que, sachez-le, les moteurs de bangka ne sont pas comme ceux de la derniere Honda Civic silencieuse : ils vous rendent sourds. Et ils n'ont pas de pot catalytique non plus...

Je n'ai rien trouve de mieux pour illustrer le pot catalytique.

C'est vrai que Mindoro, dans l'absolu, n'est vraiment pas loin de Manille et permet a pas mal d'expats qui ont assez de pognon de pouvoir de temps en temps s'evader de cet enfer de pollution pour se la couler douce sur des plages. Bon, ces plages sont quand meme un peu construites et loin d'etre desertes, mais l'endroit est vraiment sympa.
En d'autres occasions, si j'avais ete un backpacker solo a Mindoro j'aurais probablement loue une becane pour faire le tour de l'ile (qui, exception faite de certains centres urbains reste assez sauvage), ou encore realise le trek reliant le Sud de l'ile (San Jose) au Nord (Puerto Galera), permettant de se faire de la bonne grosse jungle, et de partir a la rencontre d'une des tribus indigenes les plus meconnues et reculees au monde : les Ifugaos. A faire donc pour les interesses.


La bamboo house reservee par les fille a vraiment la classe. Comme son nom l'indique, tout est en bambou. La famille filipina qui nous accueille vit au RDC, alors que les deux chambres que nous nous partageons sont a l'etage. Nous sommes a 20 metres de la mer, et la route ne vient pas vraiment jusque la. Un pur bonheur. La famille fait aussi office de bar/restaurant pour ses hotes (ils ont une carte assez fournie) et, cerise sur le gateau, tout cela est vraiment pas cher. Tres, tres bon endroit pour passer quelques jours tranquille.



"T'as prevu quoi pour le reveillon, toi ?"

Mes jours de l'An, bien que rarement completement rates, ont depuis maintenant pas mal d'annees toujours ete une fete qui me laissait un gout de mediocrite dans la bouche. A part le memorable "lost in transition 2007-2008 @ Petit Bayonne", je n'ai reellement apprecie aucun de mes jours de l'An, quels que furent mes compagnons de soiree (ne vous vexez pas, je vous aime quand meme). J'arrive avec de plus en plus de peine a me plier a cette obligation de faire quelque chose pour cette soiree, qui symbolise uniquement, au final que le changement de quelques chiffres sur un calendrier, mais rien d'autre. Non les choses n'iront pas mieux le 1er janvier que le 31 decembre. Elle n'iront pas plus mal non plus. On a juste fait un tour de plus autour du Soleil et "on" a decide que c'etait a ce moment la que le cercle de gravitation commencait (alors que chacun sait qu'un cercle n'a ni debut ni fin). Pas de changements soudains et ni de resolutions qui ne seront pas tenues, juste une division du temps qui s'incremente.
D'ailleurs vous avez pratiquement la moitie de l'humanite qui n'est pas d'accord avec cette date...

Maintenant que j'ai demystifie le truc par un indestructible pragmatisme et que j'ai plombe l'ambiance (ca va jaser dans les commentaires comme quoi je suis un gars sombre et un sans-coeur et que ca doit etre surement a cause du fait que j'ecoute du death metal), je peux vous affirmer que le passage a 2011 n'aura pas fait exception a la regle.

Vue de la piaule le matin du jours de l'An. 


Vous pouvez me dire que c'est ma faute, aussi, avec un etat d'esprit aussi merdique. C'est un argument recevable, je prends note. Ne me faited cependant pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai quand meme passe une bonne soiree. Non par le contenu brut des evenements, non pour l'aspect humain ou social ou fun, mais plus par le contexte restreint ("je suis avec un pote, il faut chaud, je suis sur une plage, un verre a la main, allonge dans le sable a regarder les etoiles") et le contexte general ("je suis en vacance je m'en fous").

Effectivement, j'ai l'impression qu'apres un bon repas dans la pizzeria (encore une pizza, cela aura vraiment ete le plat des Fetes de fin d'annee pour moi), personne n'etait vraiment motive pour aller faire la fete a White Beach, une station balneaire a environ 5 Km de la, cense etre "l'endroit a soirees" de Mindoro avec la capitale de l'ile Puerto Galera. C'est vrai qu'il nous fallait avoir recours aux services de plusieurs tricycles pour l'aller-retour. Personnellement, je n'etait pas specialement motive pour aller en boite, mais plus pour s'ecouter tranquille de la zik sur la plage en compagnie de quelques bouteilles et de quelques charmantes demoiselles (dans cet ordre de priorite, je ne suis pas celibataire).
Les "charmantes" demoiselles sont pour la plupart parties se coucher. Les "pas charmantes" ont fait de meme, et c'est vrai qu'on s'est retrouve en comite restreint sur la plage. On regarde sur toute la cote de Luzon les lueurs lointaines des feux d'artifice partout. A 2h tout le monde etait couche.



Loin, loin d'etre une mauvaise soiree donc, mais ca manquait un peu de folie, de passion, de merdier, de je-ne-sais-quoi.

Lendemain, glande, plage, lecture. La meteo est franchement tres moyenne, avec des averses de pluie regulieres. C'est vrai que depuis notre arrivee la veille a Mindoro le soleil avait clairement du mal a s'imposer (et cela durera pendant nos 3 jours sur place).
 Le soir, on se motive pour White Beach. Au vu du nom, on pourrait s'attendre a une plage magnifique paradisiaque. Si la plage est effectivement belle d'un point de vue "etendue" de sable, c'est une vraie deception pour ce qui est de l'environnement. Le littoral est litteralement betonne sur toute la longueur, et s'etendent devant la mer d'innombrables restaurants et bars dont les rabatteuses vous harcelent pour que vous veniez bouffer leurs fruits de mer (c'est elegant). Nous sommes le 1er janvier au soir, et l'activite a White Beach se resume a une centaine de mettres de bars/restos ouvert, le reste restant inexplicablement ferme (dans une periode aussi touristique a une telle proximite de Manille).




Nous nous posons dans un restaurant ou les filles (certaines du moins) voulaient, tout en mangeant voir un spectacle de banklas (les "ladyboys" transexuelles filipinas). En gros cela consiste en des filles (qui sont donc en fait des mecs si vous suivez correctement) qui chantent des chansos en playback, tout en faisant une choregraphie et autres expressions sceniques plus ou moins en rapport avec la chanson elle-meme. Personnellement, le fait que ce soient des banklas n'apporte rien de plus au truc, certainement pas au fait que j'ai trouve cela bidon et que cela m'a gonfle au bout de 10 minutes. Lorsque je tourne mon regard vers la mer, de jeunes filipinos font un spectacle de bolas enflammes, font ensuite le tour des tables pour recolter les lovets. Puis ils recommencent un quart d'heure plus tard. Cela faisait pas une heure que j'avais mis les pieds a White Beach que j'avais deja envie de repartir.

Entre les nombreuses banklas qui essaient de rameuter les males, les putes, ces jeunes filipinas au regard vide qui mangent en compagnie d'un gros occidental riche, ces bars sur la plage a la musique douteuse, j'aurais pu me croire de retours dans certains endroits de Phucket, Thailande, comme Patong ou Kata.



J'avais deja decrete que White Beach serait probablement dans mon top 3 personnel des pires lieu que j'auvais vu jusqu'a ce moment de mon voyage.

C'est un mec.
La plupart des filles (toujours les memes que la veille d'ailleurs) sont rentres plus tot se coucher. Avec Pianine (francaise), Anne (une belge) et Matthieu nous sommes restes plus longtemps pour tenter de laisser une derniere chanse a cet endroit qui, d'un point de vue unanime, ne nous plaisait pas. Apres avoir tente en vain de trouver un bar a shishas ou un bar reggae, nous nous rendons compte que malgre tout, cet endroit est desert, et denue de toute vie. Nous avons bataille avec un tricycle pour nous ramener a la Bamboo House. Il ne veut pas descendre ses prix, il est le seul sur le marche et donc en position de force. La pluie commence a tomber qui plus est.

La soiree avait ete pourrie, mais elle a tourne a tellement pourrie que c'en est devenu drole. Alors que le tricycle, hors de prix, nous ramene, la pluie est insistante. Il s'aventure sur un chemin de terre puis, en face d'un petit cours d'eau qu'il n'avait apparemment pas prevu et qu'il fallait traverser en roulant dedans, il nous demande de descendre et nous dit que notre bamboo house est a 200m dans cette direction. Il repart aussi sec, nous laissant, a 2h du mat, dans la nuit noire sous la pluie. Pianine a une lampe torche et part devant traversant le petit ruisseau (30 cm de profondeur, 5 metre de large). Je la suis.
Une fois arrive de l'autre cote, je me rend compte qu'en fait je viens de patauger au milieu d'etrons gigantesques et virils probablement d'origine humaine. Superbe !! De plus Pianine, devant, annonce que c'est une voie sans issue : il nous faut donc retraverser ce qui semble etre une sortie d'egout. Magnifique !! (Anne et Matthieu s'etaient abstenu de traverser).



Nous savions que nous n'etions pas loin de la piaule, mais il nous fallait faire le grand tour (15-20 minutes de marche). La pluie n'avait pas cesse de tomber, et la temperature etait sous les 20 degres, donc comme vous l'imaginez, on ne crevait pas de chaud. C'est alors que nous avons prix la pire douche que j'avais vu depuis la Thailande. Nous sommes trempes, et sur le chemin du de l'hotel nous croisons une chevre qui gueule en pleine rue, toute seule dans la nuit, animal qui nous a paru tellement irreel en ces circonstances qu'on s'est encore tape une barre de rire.

On a fini par retrouve l'hotel, et a se coucher avant le debut de la tempete tropicale qui allait frapper Mindoro pour les heures suivantes et qui remettait en question notre retour par bateau le lendemain vers Manille. Une soiree bien foireuse comme on les aime !

Heureusement, le lendemain, tout c'etait a peu pres calme, et nous avons pu faire route vers la capitale dans l'apres-midi, apres une matinee tranquille. Une derniere soiree calme a la maison des volontaires Virlanie de La Paz. Et je me leve tot le lendemain pour prendre un taxi direction l'aeroport...ce ne fut trop la course ou le stress pour avoir mon avion direction Hong Kong.



Alors, pour vous dressez un (petit) bilan de mes impressions philippines, je vous dirais qu'en tant que voyageur, vous avez plutot interet a passer le moins de temps possible a Manille et de vous envoler fissa pour des destinations plus sympa. Rien qu'en restant sur Luzon, les rizieres en terrasse de Banaue (que je n'ai pas vu) sont semble-t-il parmi les pus belles au monde. Pour ce qui est des plages de reves, vous en avez partout dans l'archipel, de Cebu a Palawan (dont l'interet est diminue si vous  ne plongez pas) en passant par Boracay (dans un style plus festif). Les surfeurs trouvons une vague superbe en saison hivernale au spot de Nine Clouds, vers Cebu. Beaucoup, des milliers, d'autres endroits que je ne connais pas.

Car les Philippines c'est grand, tres grand. Il y a plus de 10 000 iles la-bas. On est un peu en mode Indonesie de ce point de vue la, vu que chaque ile a sa culture, son dialecte, et son accueil insulaire legendaire. Voyager d'une ile vers une autre peut prendre plusieurs jours aussi, la plupart des voyageurs qui ne font qu'un passage dans le pays ont plutot interet a se concentrer sur un nombre tres restreint d'ile, afin d'eviter de passer la moitie de leur experience filipina dans les bangkas bruyantes et autres bus (ou un pervers toucheur de burnes peut toujours surgir). D'autant plus que 9 fois sur 10 une connexion via Manille sera necessaire.


Ensuite, d'un point de vue purement humain, je dirais que les Philippins, par rapport aux autres pays que j'ai vu avant, ont du mal a assoir une culture et une identite forte. La cuisine locale n'a rien d'extraordinaire et n'appellera pas a des souvenirs imperissables.
Mis a part le catholicisme federateur, on a des difficultes, meme apres, a se faire une image typique des Philippins et de leur mode de vie. La presence americaine jusque dans les annees 50, la religion chretienne omnipresente et omnipotente comme l'influence occidentale en general ont joue un role la-dessus, c'est incontestable. Et c'est cet aspect qui, je pense, differencie clairement les Philippines de l'image typique que l'ont peut avoir de l'Asie du Sud-Est continentale (elles se rapprocherait plus, toutes proportions gardees, de l'Indonesie ici aussi).


De fait, l'etat d'esprit des Philippins, tout comme leur mode et leur philosophie de vie, change des Thais par exemple, par le simple fait qu'ils ne soient pas bouddhistes (mais pas que, je ne suis pas sociologue). Ils n'en restent pas moins des insulaires extremement sympa, a la cool et accueillants, toujours tres timides mais curieux des choses. Ils sont attachants. J'ai eu enormement de plaisir a rentrer en contact avec ces gens, qui restent extremement pauvres, mais plus heureux que beaucoup de mes compatriotes.

Enfin, pour revenir sur la destination de voyage pure et dure, vous trouverez au Philippines beaucoup de chose que vous cherchez ailleurs en Asie du S-E. A savoir de belles plages, de belles jungles, de belles montagnes, de belles rencontres, de belles rizieres, de belles putes, de belles experiences. La reputation difficile des Philippines (au niveau securite notamment) jusqu'a il y a peu pour le moment preserve le pays du tourisme de masse et des mega-resorts mega moches. C'est beau, c'est sauvage, c'est desert (parfois). Pourvu que cela dure.

Nous sommes le 3 janvier 2011, je n'ai plus de carte bleue, juste un peu de liquide grace a Matthieu, et je me rends vers chez Maly. C'est la fin de mon aventure filipina, mais c'est pareil pour ici : je reviendrai.

Peace, Love, Chunc Mung Nam Oi!



jeudi 3 février 2011

Suspended Time



Kumusta a tous. Merci pour vos commentaires, vos souhaits d'anniversaire (tres nombreux sur Facebook), vos bisous et tout et tout :D Continuez !

Je m'attaque alors a la seconde et probablement derniere partie de l'aventure philippine.
Si vous vous rappelez bien, je suis sur le bateau reliant Coron Town a El Nido, a partager le toit avec Maly (qui s'endort entre midi et deux en plein cagnard directement au soleil sur le bateau) et le "Antoine" filipino. Alors que Maly est joyeusement en train de cramer et que je la regarde avec des yeux doux mais inquiets, tout en ecoutant je-ne-sais quelle chanson de La Rue Ketanou, les iles desertes du coin (ou est censee se cacher la fameuse plage de La Plage) defilent lentement. Nous descendons vers le Sud et sommes le 22 decembre.

Je traine un peu la patte en marchant car ma blessure a la cheville s'etait infectee, et creusee avec l'eau de mer. Je m'etait en effet brule au troisieme degre sur le pot d'echappement sur la mopette louee le premier jour a Coron Town, quelques jours auparavant, en essayant de la redemarrer au kick. En contrepartie ce jour-la nous avions traverse des villages locaux extremement pauvres mais tout a fait depaysants et non denues de charme. Fin de parenthese.

Gosses a El Nido, 27 ecembre.


El Nido ("Le Nid") est une toute petite ville cotiere du Nord de Palawan, encastree sous les collines et les falaises. Plutot calme mais pourtant la deuxieme ou troisieme destination touristique de toutes les Philippines (ex-aecqo avec Cebu mais derriere Boracay). C'est donc une destination plutot chere, dans laquelle la vie nocture est quasi-inexistante. L'interet principal d'El Nido etant le island hopping dans l'archipel de Bacuit situe a proximite, ainsi que la plage de El Nido.
On avait vendu El Nido a Maly comme une plage paradisiaque. Autant vous le dire de suite : il n'en est rien. Il s'agit d'une belle plage certes, mais bordee de beton et de petits bungalows qui s'entassent les uns a cote des autres sur toute la longueur de la plage (environ 400-500 metres). La plage est peu large et disparait des la maree haute, et toute la crique qui entoure El Nido est remplie d'une multitude de bangkas au mouillage.

Nous debarquons directement sur le sable avec notre barda, notre but etant de negliger la reservation d'hotel directement sur la plage pour se trouver un petit nid tranquille un peu plus loin sur la cote. En quittant la plage et en longeant la cote vers le Nord, on trouve un petit chemin uniquement empruntable en moto ou a pied. En marchant dix-quinze minutes dans cette direction, apres avoir passe le cimetiere, s'etre enfonce dans les champs et traverse un petit village peuple uniquement de locaux qui s'amusent a torturer un cochon (qu'on entend hurler a 1 Km a la ronde) on finit par trouver une ribambelle de bungalow isoles dans une palmeraie au bord de la mer. C'est Lola a Coron, qui nous avait passe le tuyau.

El Nido

"huuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiaaaaaaaarrr" (extrait de cri de cochon philippin, ma personne etant toujours a votre service pour vous rapporter des perles inestimables venu du bout du monde)

Pas de plage a cet endroit la, juste de la caillaisse, mais l'endroit, bien qu'eloigne de tout service (magasin, bouffe, etc.) et du village de El Nido, est superbe. Parmi la palanquee de cottages dispos, vous en avez pour tous les prix...le moins cher que nous ayons trouve etant la paillotte basique mais bien, pour 600 pesos (10 euros) la nuit. Ce qui reste cher pour la region, mais tres raisonnable pour El Nido. L'endroit, bien planque pour le coup, s'appelle Hadefe's Resort. La toute petite matriarche "mamacita" qui n'a plus d'age, et dont le poireau sous la bouche hantera mes nuits longtemps, est quand meme gentille, malgre son anglais approximatif. Elle nous a vire le lendemain de notre cottage (a cause d'une reservation dans celui-ci) et nous reinstallant dans un cottage juste au bord de l'eau (en fait le meilleur qu'il y ait de dispo) en nous baissant le prix a 400 pesos en prime ! Les autres occupants de "l'hotel" etaient un peu degoutes..."C'est ainsi et puis il faut dire qu'on a des bonnes gueules".


Vue de la piaule, de nuit.




La meteo sur El Nido n'est pas aussi sympa qu'esperee. Cela reste beau mais de nombreux nuages viennent un peu gacher la fete, et les prevision ne prevoient pas d'amelioration pour la periode ou nous seront sur place. Il faut dire d'autant plus qu'El Nido Beach est orientee Nord-Ouest et qu'elle est enclavee sous des falaises, ce qui fait que le soleil ne chauffe pas toujours la place. En parlant de fete, Noel est maintenant plutot proche, et nous commencons a envisager avec Maly de nous faire un petit repas a deux. Les restos du coin proposant des repas de Noel (a base de buffet pour certains) beaucoup trop onereux pour notre budget modeste.

Mais, Maly fraichement certifiee de son premier degre de plongee, plus moi qui ne dit jamais non a une occasion de me la jouer scaphandrier, nous souhaitions profiter de notre passage a El Nido pour faire une petite session sous l'eau. Ca tombe bien. J'avais degotte un bar a shisha dans le village grace au site TravBuddy, le Habibi, dont j'avais eu de bons retours de la part de voyageurs. Le patron du Habibi s'appelle Ronny,  allemand d'une quarantaine d'annee super-sympa qui se trouve etre aussi un des instructeurs de plongee du Seadog Divers, le principal centre de plongee du village. En prevision des retours en avion, (en particulier celui de Maly), nous devons plonger rapidement, ce qui fait que nous reservons notre journee du lendemain a cette activite.



Les deux plongees du lendemain 23 decembre sont realisees de sorte que Maly et moi nous retrouvions dans la meme palanquee (une premiere) et furent assez faciles. Ce fut notamment des plongees peu profondes sur recif ou nous avons pu apercevoir, entre autres, des seiches, des poissons-perroquet assez gros et certains ont meme vu trainer quelques requins pointe-noire. Encore une fois, pas de chance pour ma part, car je n'en ai jamais vu en plus de 200 plongees...mais enfin tant pis. Il y a toute une ribambelles de spots de plongee interessante dans les environ d'El Nido. Au niveau des prix, c'est encore raisonnable : 3000 pesos (50 euros) par personne pour la journee sur le bateau, deux immersions, matos, guide et repas compris .

Route vers le Hadefe's Resort


La journee de plongee etait bien sympa. Devinez qui on a retrouve pour plonger ce jour-la ? L'eternel et irreductible Bongo (cf. le billet precedant). On l'avait deja croise a plusieurs reprises a El Nido, mais la c'est trop ! Il y a des fois dans ces voyages ou vous retombez toujours sur la meme personne a differents endroit. L'instructeur-chef du centre de plongee, Barrington de son prenom, est un baroudeur gallois super sympa d'environ soixante ans marie a une locale et reste dans le coin. Il a une grosse experience en la matiere (40 ans de plongee, c'est assez honorable) et toute la collection de diplomes PADI imaginable. Il fut notre chef de palanquee pour les deux sorties de la journee, entre-coupee d'un repas delicieux sur une plage isole de l'archipel. On a ressenti, d'emblee au niveau des Seadog Divers, un serieux sur la maniere de diriger des plongees qu'il n'y avait pas avec les plongeurs de Coron Town (avec qui on a eu plus d'affinite neamoins), qui etaient bien cool mais completement a l'arrache. Bien que super sympa, Ronny a toujours ce cote "allemand" qui fait que tout doit etre regle comme du papier a musique.

J'entreprend de rester en contact avec Ronny, dans mon projet de passer mon brevet de DiveMaster PADI. J'ai bon contact avec lui et l'endroit peut-etre interessant pour travailler.

"Have you seen the shark ? Have you seen the turtle ??" Bongo.





La journee du 24 (comme celle du 25) seront plutot calmes, a dormir (...), a se balader en ville, a regarder les modestes festivites religieuses (ils sont a fond la-dessus), a trainer sur le Net et a faire quelques courses. Il n'y a pas d'electricite a El Nido entre 2h et 14h, c'est toujours bon a savoir. La meteo ne nous invite pas a de plus amples activites. J'ai entendu neanmoins dire qu'on pouvait faire un peu de trekking dans les environs et qu'il est meme possible de faire de la varappe dans les falaises environnantes. Aussi, si vous cherchez une belle plage dans les environs, louez une becane et demandez aux locaux, il y a un secret spot a environ 40 minutes de route...


"J'ai encore pete mes tongs!"

24 decembre au soir. Nous nous sommes trouve un petit banc devant la mer, achete une bouteille de rouge dans un des rares endroit d'El Nido ou nous pouvions en trouver (et qui n'etait pas si mauvaise que cela). Enfin Maly avait eu la bonne idee de ramener une petite boite de foie gras Labeyrie qui etait un peu en mode "pate a tartiner" vu la chaleur mais dont le gout restait un enchantement pour mes papilles qui n'etaient plus habituees a la bouffe francaise. Le pain qui va avec, et c'est tout. Il ne nous en fallait pas plus pour apprecier le moment a sa juste valeur, dans toute sa simplicite, de nuit, devant la Mer, une douce brise pour donner une temperature parfaite. Ouaip, c'etait juste parfait.
Vu qu'on a un peu traine sur l'aperitif de Noel et que toutes les cuisines sont fermees apres 22h, on parvient quand meme a se faire cuisiner une pizza au Habibi par la femme de Ronny...ca fait quand meme plaisir ! La celebration de Noel pour nous fut donc tout a fait modeste, mais o combien apreciee.

Maly, repas de Noel


Au passage, et apres 4 mois de barooooodage, je peux quand meme affirmer que la bouffe asiat', bien qu'excellente en Asie du Sud-Est, reste encore tres loin derriere la bouffe francaise, dans la variete de ses gouts. En temps que gros chauvin, il m'est d'avis que nous possedons en effet la meilleure cuisine, de maniere generale, au monde. Voila, la polemique est lancee...battez-vous.

Retournement de situation. Les plans initiaux de Maly etaient de quitter El Nido le 26 decembre en prenant directement un avion (cher) pour Manille, puis de passer la journee suivante la-bas chez Matthieu avant de rentrer a Hong Kong le 27 au soir. Pour probleme thechnique, et probablement un petit coup de pouce de la providence, la petite compagnie (1 avion) realisant le El Nido - Manille a annule ses vols du 26 et l'a annonce par courriel la veille. Maly parvient a s'en sortir en achetant un billet pour Manille en date du 27, ce qui ne lui laisse qu'une apres-midi a visiter la capitale, mais qui en revanche lui permet de passer une journee supplementaire en ma compagnie a El Nido. Personne ne crache dessus.

Village  non loin d'El Nido


Cette journee du 26 serait donc consacree (toujours malgre le temps capricieux) a de l'island hopping.

Nous nous retrouvons sur une petite bangka qui nous emmene faire un tour dans l'archipel environnant. Nous sommes en compagnie d'un couple australien assez sympa mais le courant ne passe qu'a moitie. Il y a aussi deux filipinos a bord, dont Anton le capitaine. Il se trouve que le capitaine que nous devions avoir initialement s'etait bourre la gueule la veille et n'etait pas reveille a 9h le matin....Anton n'etait que l'interimaire.
Le temps est relativement froid (20 degres) et le ciel voile, ce qui avec les embrunts, le vent, et la pluie qui s'est mise a tombe assez serieusement, a rendu l'experience parfois frustrante. Cependant nous avons fait plusieurs arrets dans differentes plages grottes et iles superbes. Le repas du midi, prepare sur la plage par les filipinos, au barbecue, etait un vrai festin de poulet, de poisson grille et de volupte...



Sur la derniere ile, alors que les autres font du snorkeling sur un recif qui ne me paraissait pas valloir le coup pour aller me les cailler dans l'eau, j'explore un peu les environs solo et essaie de grimper sur les rochers non loin de la plage. Pour le coup ils tranchent comme des rasoirs, et vu que je n'arrete pas de me faire mal ces derniers temps, j'abandonne vite. Je tombe sur une rimbambelle de gamins et adolescents locaux qui me regarde avec curiosite, se foutent certainement un peu de ma gueule, mais sont tres curieux sur mon piercing a l'arcade ainsi que sur mon appareil photo. Ils ne parlent pas anglais, ou tres peu, ce qui fait que le dialogue est limite, mais on trippe quelques minutes a prendre des photos, ce qui les amuse beaucoup. Une fille me sort meme "you are very handsome mister" ! Je prends le compliment...

En plus de l'island hopping vous pouvez vous faire de "l'island dropping". En gros, vous payez (sans blague?), on vous file du matos de camping et de la bouffe, on vous lache sur une plage d'une ile deserte, et on repasse vous chercher 2-3 jours plus tard. Franchement, ca a l'air enorme, mais on n'a pas eu le temps de le faire. Desole.



Il faut dire que l'archipel de Bacuit est un endroit incroyable. Il doit y avoir des dizaines de petites iles et plages magnifiques et desertes, en forme de limestones, a la Thailandaise (same same, but different). Vous avez donc de gros cailloux et de grosses falaises qui sortent de l'eau de partout. Comme je le disais pour Coron, vous n'avez rien a envier a la Thailande du Sud si vous etes ici et si vous recherchez du calme plutot que la fete et les rencontres pseudo-sociales alcoolisees. Nous sommes dans le roots le plus intense par ici. Et le tourisme de masse n'a pas encore frappe dans cette region du globe. Ca n'est qu'une question de temps malheureusement...



On passe devant une ile isole, avec un espece de resort bizarre dessus, ce qui m'a rappele celle du Docteur Moreau (pour ceux qui ont lu le livre ou vu le film avec Marlon Brando). Un frisson me parcourt l'echine, soit a cause de cette pensee, soit parceque ca caille velu.

Snake Island


Fin de journee, retour a El Nido. Trouver un hotel est la premiere chose a faire car du a des resas, la mamacita filipina du Hadefe's Resort nous avait foutu dehors. Non sans scrupule neanmoins, puisqu'elle nous a propose une petite piaule pour 200 pesos, que nous avons refusee car nous voulions nous rapprocher du village pour le depart de Maly le lendemain matin. Nous trouvons ce qui devrait etre le moins cher bungalow du village : le El Nido Plaza Inn, tres tres mediocre, et presque au meme prix que le Hadefe's (negocier a fond).





Le jour du depart arrive finalement. La date fatidique. Nous louons les services d'un tricycle (equivalent local du tuk-tuk asiatique) pour nous rendre a l'aeroport d'El Nido situe a une dizaine de kilometres du village. Par aeroport, il faut plutot interpreter aerodrome, puisque pour acceder au "terminal" il faut passer par la piste (et donc attendre le feu-vert de l'aeroport). Le terminal en lui-meme est une salle d'attente exterieure, avec une machine a cafe et deux-trois patisseries a acheter. La fouille des passager est 100% manuelle. Trippant ! Apres des au-revoirs plutot difficiles et le decollage de Maly vers de nouvelles aventures, me voila de nouveau seul, apres ces 10 jours de partage et de bonheur avec Maly. (Merci a toi ndlr).



Mon chauffeur de tricycle m'avait attendu tout le long (je lui avait offert une clope pour qu'il patiente), et c'est avec lui que j'engage la conversation sur le chemin de retour vers El Nido. Il s'appele Yuri (contre toute attente), ancien militaire qui fait bouffer sa famille comme il le peut avec son tricycle. On parle de nous, des femmes, de religion et tout. Je lui dis que je suis en galere d'endroit pour dormir (ce qui etait vrai, vu que le El Nido Plaza Inn ne pouvait me loger que pour une seule nuit). Yuri a donc decide de m'aider en faisant jouer ses contacts et en me trimballant a travers El Nido.



Gamins rencontres pendant le Island Hopping


Apres quelques tentatives et negociations infructueuses, je me retrouve dans une  maison. La femme qui s'en occupe est une locale divorcee de 45 ans nommee Minda. Elle vit seule dans cette grande maison avec sa toute petite fille, et "garde" la demeure pour je ne-sais-quel obscur proprietaire francais. Contre 200 pesos, elle peut me loger pour la nuit. Je la soupsonne, dans sa maniere de me parler, de ne pas vouloir que de l'argent en echange de la nuit. Mais qu'importe, elle est sympa et me sort une epine du pied, et pour par cher en plus. Pas d'eau courante, je me lave au sceau, ce qui au final je trouve n'est pas plus mal et economique. Je passe le reste de la journee a m'ennuyer un peu dans El Nido, a lire mon bouquin et a boire quelques bieres sur la plage et me laissant noye dans le noir broye. Des gamins viennent me voir et on essaient de discuter. On rigole un peu. Le soir venu, apres ma douche je passe dans le jardin de la maison, devant Minda et des amis a elle filipinos qui boivent l'apero.

Ils m'invitent a les rejoindre pour partager quelques mets locaux (genre de salade bizarre) et la boisson locale de fete, un simple rhum-coca pepare avec du Tanduay, le rhum national assez bon et pas cher (2 euros le litre). Pour le coup, ils sont super accueillants et on discute enormement de nos pays respectifs, tout en rigolant comme des baleines.
Minda est completement cuite et part se coucher aux alentours de 21h30, non sans avoir tente de m'emmener avec elle. J'ai decline l'offre. Je reste pour ma part avec le reste de ses potes (que des mecs de 35-50 ans) qui continuent a picoler joyeusement et m'arrosent volontiers ("c'est nous qui payons car nous sommes hospitaliers ici et qu'en plus en tant que locaux on paye moins cher que toi").

"Nous sommes tous pareils, tous freres.Putain je t'aime mec ! ". C'est la conclusion de mecs bourres qui decoule finalement...Lorsqu'a 23h30, apres trois heures d'aperitif et des nouveaux meilleurs amis d'El Nido, je parviens enfin a sortir du jardin, completement roti. Je vais manger, seul, au SeaSlugs, au bord de l'eau, avant de rentrer me coucher tranquillement.

Gamins rencontres pendant le island hopping


Le moral n'etant pas au mieux depuis le depart de Maly, je decide de ne pas m'attarder davantage a El Nido et de faire route des le lendemain vers la "capitale" de Palawan, Puerto Princesa, situe quelque 250 Km plus au sud. Il est possible de louer une moto-cross 500cc a El Nido et de la rendre la-bas. Mais la route est longue, fatiguante et dangereuse (sans parler de la meteo et du merdier en arrivant a Puerto Princesa qui est une plus grosse ville deja...). Je decide donc de prendre un bus a 7h le matin, ce qui fait que je me leve le lendemain a 5h30. Il y a aussi des minibus climatises plus chers, mais j'avais decide de faire la route dans un bus populaire classique.

Pour les 8 heures de trajet, le bus est blinde de filipinos. Je suis le seul occidental pour le coup, mais j'ai ma place de reservee a la fenetre (il y a beaucoup de monde debout, et des gens egalement sur le toit - ce que j'aurais du faire en fait) et ma musique dans les oreilles. La route est extremement belle, et toutes vitres ouvertes, les 30 degres sont tres agreables en roulant. On traverse toute sorte de petits villages isoles, incroyablement pauvres, des montagnes, des rizieres...On entrevoit parfois la mer.

Le trajet, malgre sa longueur et le monde aurait pu etre de bout en bout parfait s'il n'y avait pas eu un pervers philippin a cote de moi pour les deux dernieres heures de trajet. Tout le monde etant serre, le mec d'a cote me collait "beaucoup". Jusque la je peux comprendre. Que sa main ou son avant bras se retrouvent toujours au niveau de mes roubignolles, malgre mon insistance pour les virer de la, commencait a serieusement me faire bouillir de l'interieur. Lorsqu'en arrivant a Puerto Princesa, le mec m'a montre son telephone avec ecrit "you like sucking?" sur l'ecran, j'ai failli exploser. Je lui aurait certainement pete le peu de dents qui lui restaient si je n'avais pas ete le seul occidental au milieu d'une cinquantaine de filipinos. Je me suis contente de l'attraper par les cheveux, de lui glisser a l'oreille quelques mots bien sentis pour l'effrayer et je n'en ai plus entendu parler par la suite...



C'est donc dans de mauvaises dispositions que j'arrive a Puerto. Une vraie bestiole. Je me dirige vers les tricycle (car la gare routiere est a 7 Km du centre) pour trouver un transport vers un backpacker que j'avais trouve dans mon Lonely. Une vraie bestiole. J'ai negocie avec rage pendant 30 minutes pour obtenir le prix que je voulais. Puis le tricycle, en galerant, a fini par me trouver mon backpacker (le mec etant sympa). Pour le coup un petit backpacker bien joli bien cool. Mais ma premiere impression de Puerto a ete mauvaise, c'est une ville polluee avec du monde. Certes en bord de mer, certes il est possible de faire du island hoppnig sur quelques iles environnante qui semblent jolies, certes on peut aussi trouver des tours pour aller visiter la riviere souterraine de Sabang (qui vaut le detour semble-t-il). Mais le moral n'est pas au plus haut, et je ne suis pas trop receptif. Je me demerde pour trouver Internet, bouffe un plat local dans un petit boui-boui sur l'avenue principale de Puerto Princesa, un coup de fil a Maly pour savoir comment elle va, et j'achete mes billets d'avion (via Cebu Pacific) pour Manille pour le lendemain.

Je ne me suis donc pas attarde a Puerto Princesa car je pense que, vu le reste de l'ile de Palawan (qui est un enchantement pur et dur), cette ville n'en vaut pas la peine. Mais je n'ai entrevu que certains aspects donc mon jugements pourait etre quelque peu fausse. Cela dit, d'autres retours de voyageurs n'ont fait que confirmer mes impressions.

Eglise, El Nido


Le lendemain donc, 29 decembre, toujours dans mon backpacker et apres ma seule nuit dans cette ville, je prend un tricycle vers l'aeroport, le partageant avec David, un prof d'anglais rosbif de la trentaine bossant a Hong Kong, avec qui j'ai bien sympatise (nous prenions le meme avion).

Direction donc la capitale, ou je rejoins encore une fois mon pote Matthieu, avec qui j'ai prevu de passer le nouvel an, sur l'ile de Mindoro...

Je laisse cette partie pour le prochain billet. Merci aux courageux d'avoir lu jusqu'ici, prenez soin de vous et a tres vite.

Peace, Love, Pho.