mercredi 6 avril 2011

Why So Serious ?


Xin chao a vous tous. Merci encore pour les comments, et nous voila donc repartis vers cette troisieme partie de cette aventure viet. Je vous previens, cet article est consequent !

Arrivee sur Da Lat. Capitale de la province du Lam Dong. Je n'y avais pas mis les pieds depuis la chute de Saigon en 75.
Sale guerre, croyez-moi.

C'est une ville mise en place lors de l'epoque coloniale francaise. Les colons  avaient en effet besoin de s'eloigner de la chaleur et/ou de l'humidite de la plaine et de la cote durant certaines saisons et avaient du coup beaucoup de maisons secondaires sur les collines, coteaux et montagnes entourant Da Lat.

Da Lat est depuis devenue une vraie ville. Certes difficile d'acces et enclavee dans les montagnes, mais tout y est. Le trafic est, comme dans toute ville viet qui se respecte, chaotique (sans approcher un Hanoi, on s'entend). Alors comprenons nous bien, Da Lat n'a pas eu le succes escompte pour ma part. En ce qui concerne la ville elle-meme, en tout cas, que je n'ai pas trouvee extraordinaire, alors que beaucoup de retours de voyageurs m'en avaient fait grand eloge.

Chutes de l'Elephant, proche Da Lat


On est en effet dans une banale ville comme on peut en croiser plein d'autres. Neanmoins, certains aspects dus notamment a l'environnement montagnard redonne un peu d'originalite a Da Lat. 
Vous avez de jolies etendues vertes au loin, une terre rougeoyante, quelques parcs, un lac (en bas de la ville) sur lequel se deplacent d'enormes pedalos en forme de cygnes (romantique autant que "cheesy"), un marche consequent vendant des produits frais de tres bonne facture ma chere Josette. Dont probablement la meilleure confiture de fraises que j'ai pu gouter dans ma vie. Et je n'ai pas encore parle du cafe vietnamien (le Viet Nam est le deuxieme plus gros exportateur de cafe au monde derriere le Bresil), souvent servi dans cette petites cafetieres individuelles que l'on place au dessus de la tasse, qui est un veritable enchantement pour l'amateur de kawa que je suis (ca nous change de certains cafes indonesiens).

En arrivant a Da Lat, le petit (ils sont tous petits) chauffeur de tacos qui nous conduisait depuis 3h entre Na Thang et Da Lat pour 50$, nous remercie chaleureusement pour la course. C'est comme si nous lui avions fait sa journee.

Les deux medecins argentins, en voyage pour 1 mois avec certainement un bon paquet de pognon, ont reserve un hotel a 40 euros la nuit, loin, tres loin de mes capacites budgetaires (et de celles de Eric).

Eric semble vouloir rester avec moi et me propose que nous cherchions un hotel ensemble. Pour etre tout a fait honnete, j'etais relativement retissent a cette idee. Sans tout de suite taper dans le negatif, Eric represente un archetype du celibataire de 38 ans reserve, raisonnable et pose (parfois avec des vannes a la con), qui contrastebruyamment avec le Will, de mon age, brule, que avec qui j'avais passe 15 jours et que je n'avais quitte que quelques heures auparavant.

Mais c'est ainsi, les voyages nous font partager des moments avec des gens de tous profils et de tous horizons, c'est ce qui fait la richesse de ce Jalan Jalan et qui permet de s'ouvrir l'esprit.
Mais la transition de compagnon est rude. Ce qui ne m'empeche pas, loin de la,
de tripper avec lui. 

Etant donne qu'il m'annonce que je ferais mieux de prendre une autre chambre que la sienne du a ses ronflements improbables, je me retrouve dans ma propre chambre gigantesque. Cela faisait depuis Kuala Lumpur (presque 2 mois plus tot) que je ne m'etait passe retrouve dans un espace solo (hormis peut-etre chez Minda a El Nido, mais c'est particulier). Ca fait bizarre, vous pouvez me croire.

Da Lat, proche centre-ville


La premiere journee donc, suivant la nuit de bus depuis Hoi An, est assez posee. C'est l'occasion pour une petite balade en ville avec Eric et de se sustenter quelque peu. Eric est un de ces voyageurs que j'appellerai le "Lonely Pilgrim". C'est en effet quelqu'un qui va considerer ce guide de voyage comme une vraie bible. "Tout y est et c'est exhaustif".


Quelle erreur de considerer ainsi le Lonely. C'est un guide tout a fait respectable, j'en ai un moi-meme (le fameux "South-East Asia on a shoestring")cet constitue un bon plan lorsqu'on debarque dans un endroit sans connaitre et avoir au moins un point de depart. Mais considerer ce bouquin comme le chemin a suivre vous, nous, me, te, fera rater enormement de trucs. Probablement l'essentiel d'ailleurs...

Eric le canadien, qui a la dalle, se balade donc en ville le Lonely Planet degaine, ratant tous les petites bouffes locales, pas cheres/declicieuses dans sa quete improbable du restau avec l'enseigne "Recommande par le Lonely". Vous me direz que c'est quand meme en general gage de qualite, ce que je ne nie pas, mais c'est aussi gage de prix plus eleves, et pour cause.

C'est donc devant le restaurant Wild Sun Flower de Da Lat (donc dans le bouquin) que notre devolu se porte. On rencontre une Israelienne voyageant solo. Impossible aujourd'hui de me rappeler de son prenom...appelons la Monique (c'est pas tres sympa mais bon).



Elle mange avec nous et va etre notre compagnon rapide de Da Lat. Elle est plutot jeune, Monique (19 ans ?) et a tous les prejuges et la fermeture d'esprit typique de la jeune Israelienne originaire de Tel Aviv qu'elle est. Oh tu sais, ce n'est pas une critique de la population israeli que je fais veritablement. Mais des que l'on en vient a discuter de la situation geopolitique de (ce que je considere) l'aberrhation que constitue leur pays, on a rapidement (et souvent) affaire a des ignares manipules par leur gouvernement.

Ils sont toujours sur la defensive, considerent comme terroriste potentiels (ou soutenant ideologiquement son bienfonde) toute personne allant a l'encontre des interets du peuple juif d'Israel. Se reposant sans discontinuer sur les grands drames du peuple juif (de l'Holocauste aux Intifadas) pour justifier les actions meurtrieres et les manquements aux droits de l'Homme perpetres par leur pays, on a meme pas l'impression, en entendant parler cette jeune Israeli (tout juste sortie de son service militaire a sein de Tsahal - obligatoire egalement pour les femmes), qu'elle se rend compte de la realite que d'autres personnes vivent dans son pays a cause de cette guerre.

Voila, c'etait mon petit coup de sang. Eric, qui est un activiste politique plutot feroce, affirmant avec fierte ses velleite communistes et altermondialistes, et avec qui la discussion a trop souvent tendance a tourner vers le geopolique et sur la dictature du Grand Capital (mais il est renseigne) n'a bien sur pas hesite a torpiller Monique sur la question. Declenchant ainsi une conversation et un discours cote Israeli qui m'a davantage debecte qu'autre chose, j'ai prefere m'exclure de la conversation.

Lors de ce diner le premier soir avec Monique et Eric, un autre gars, australien, est venu partager le repas. Ephemere mais sympatique rencontre !

Le lendemain, avec Eric nous avions decide de louer des becanes et j'avais aussi la mission d'aller chercher Monique avec la mienne afin de l'emmener pour la journee. Evidemment, nous avons un peu pris notre temps le matin, ce qui fait que nous partons vers 11h uniquement. Dans les alentours de Da Lat, il y a quelques petits trucs a faire : pagodes, parcs, chutes d'eau etc.

La petite balade en telecabine vers la pagode Truc Lam est assez poilante a faire ; Et les bonzes qui vivent la, ne s'emmerdent pas franchement, avec une vue magnifique sur un lac de montagne en contre-bas.

Un peu plus loin, en redescendant vers le Sud, vous pourrez vous faire une session de "luges a roulettes", sympa mais j'ai ete un peu dessus par la petitesse du parcours, ainsi que par les Viets, completement appeures, qui la realisent a 2 km/h (on ne peut pas doubler en luge a roulettes je vous signale). Tous ces petits machins que vous avez dans les montagnes dans un rayon de 15 Km de Da Lat sont des attrape-touristes. Il faut le savoir. On vous fait evidemment payer le parking 2-roues, puis la moindre entree pour voir une chute d'eau est payante (et chere d'un point de vue vietnamien).

Mais le temps est magnifique (comme souvent depuis Hue), ce qui permet d'aller se balader sur les sympatiques routes de campagnes dans les forets de sapins. Ce qui nous permet de pousser et d'aller bouffer un pho dans un petit village a une
quarantaine de bornes de la, ou se trouve egalement la Chute de l'Elephant (plutot sympa a voir),quelques ateliers de tissage tenues par des femmes issues des minorites ethniques des montagnes.

Les photos de Da Lat ne sont pas de moi
Vous pourrez aussi croiser des ateliers de confection de veritable soie vietnamienne, ou tout le processus est mis en oeuvre, depuis la culture des vers jusqu'a l'extraction du textile et enfin le tissage.

Personnellement, j'ai trouve cela plutot interessant. J'ai egalement ete surpris de voir les femmes des minorites,
qui sont clairement differentes des vietnamiennes que l'on croise regulierement par ailleurs. Outre

bien sur des vetements traditionnels caracteristiques, leur visage, leurs yeux, leur sourires sont differents. Je n'ai malheureusement pas pu m'attarder d'avantage sur ces minorites ethniques viets, ce qui est reellement un regret de ce mois a traverser le pays...Vous remarquerez egalement que je n'ai aucune photo,mais si vous etes vraiment attentif a ce que j'ecris, vous savez que j'ai boussille mon appareil photo numerique a Hoi An et que par consequent je n'ai plus rien pour prendre des cliches (cela ne tardera pas cela dit).



Retour apres le coucher du soleil a Da Lat. On se les gele sur les becanes car la nuit est plutot fraiche dans ces montagnes. Petite bouffe et soiree bar/billard avec Eric et Monique. Cette derniere a rencontre un australien et un americain de San Francisco bien sympa (ils sont toujours autant avantgardistes ces Frisco) qui me rencarde sur une plage roots au Cambodge. La seule chose qui me gene reste Monique, qui nous sort d'emblee qu'il est juif. Ce qui au demeurant ne me gene pas. C'est juste l'affirmer
dans les premieres secondes, a la maniere d'un status social auquel on doit s'identifier, qui me gene (et qui gene egalement l'interesse qui ne voit pas en quoi cela change quelque chose ou doit interesser particulierement les gens). Bref.

A part vous faire des balades en becane solo (ce qui n'est pas tres top quand meme), vous pouvez louer un guide a becane qui vous emmenera derriere lui dans la journee dans tous les petits bons coins autour de Da Lat.

Les champions en la matiere sont les mecs de chez "Easy Riders". Ils connaissent bien la region, ont de tres bonnes becanes, sont sympatiques comme pas deux, mais sont chers et pas forcement exempts d'avoir des accidents (temoignages sanglants a l'appui) car ils roulent "a la Viet". Mefiance aussi a tous ceux qui se font passer pour les "fameux Easy Riders"...

Da Lat, la "ville des fleurs, de l'Amour, du brouillard etc." etant quand meme une ville grandement basee sur l'activite touristique montagnarde, les tours operateurs vont vous sauter dessus en vous proposant diverses activites. Cela va de la simple rando, au trek de 3 jours, au mountain bike, au canyoning, a la varappe, et tout ce que vous pourrez trouver dans nos montagnes francaises l'ete. En moins cher evidemment, bien que tout cela represente une somme consequente dans un long trip au Viet Nam (trop cher pour moi dans ce Jalan Jalan).



Lendemain, Lundi 14 fevrier 2011. Monique avait decide de bouger ce matin la vers Mui Ne, sur la cote un peu plus au Sud. J'apprend aussi par Internet que Will, mon ex-pote de voyage, avait egalement decide de se bouger ce jour la de Na Thrang directement vers Phnom Penh au Cambodge, brulant ainsi toutes nos chances de nous recroiser plus tard au "Nam".

Je reste donc a Da Lat avec Eric pour cette deuxieme grosse journee. Nous avons reloue des becane et cette fois-ci nous sommes attaques aux regions Nord de la ville. Eric avait lu dans son sempiternel Lonely que la "Valley of Love" etait a faire.

Ca tombe bien, c'est la St Valentin. Alors comment vous decrire cette "Valley of Love". C'est un espece de parc gigantesque payant, avec un lac au milieu, et pas mal d'infrastructures faites pour les amoureux(des bancs sous un saule pleureur, des pedalos en forme de signe, des vespas pour se prendre en photo a deux dessus,
des sextoys jetables a pile -pas besoin d'electricite-, des balancoires pour deux,etc.).

On atteint la, la quintessence absolue du mievre degoulinant. Vu le nom on pouvait s'y attendre ! On passe du kitch de mauvais gout au "too much".C'est presque aussi lourdingue que les paroles de 90% des chansons des Beatles.
Tiens, d'ailleurs, vous pouvez meme vous prendre pour Cupidon et faire du tir a l'arc sur des cibles en forme de coeur. Dans la plus pure tradition du nian-nian asiatique (les Japonais et les Sud-Coreens en etant les precurseurs), voila ou le Vietnamien sans trop d'idee peut emmener sa copine un jour de St Valentin. Pour se bouffer a deux, main dans la main, une barbe-a-papa ou quelques trippes de porcs (a la mode de Caen). Attention, on veille quand meme a conserver la bienseance a la Sud-Est Asiat' : Personne ne se suce le nougat en public par ici...



Eric avait l'air content. Moi ca m'a vite brise les valseuses de voir tout cet etalage de coeurs,de love etc. Non mais sans deconner ! Cela peut etre marrant et sympatique a decouvrir, mais pas trop longtemps et pas avec un canadien celibataire de 38 ans (je ne parle pas pour vous Mesdames).

Heureusement on a fini par partir, apres une bonne heure la-dedans quand meme
(c'est que c'est grand comme truc). Direction a environ une demie-heure de route de Da Lat.

Le Lang Biang. Il s'agit du point culminant de la region. Typiquement les tours operateurs vous le vendent hors de prix, mais c'est une randonnee plutot simple et la presence d'un guide est parfaitement inutile.

Il y a deux sommets. Un avec une batterie d'antennes satellites ou terrestre (1700m) et un autre (2160 m), avec rien dessus. Nous avons tente le second, dont la vue semblait plus sympatique. Cela rajoute environ 45minutes de montee plutot raide (Eric accusait severement le coup), au milieu d'un sentier qui nous rappelle certains passages de Platoon, d'Apocalypse Now ou de Full Metal Jacket.

Si les alentours et meme Da Lat ont globalement ete epargnes par les combats et les violences durant la derniere guerre du Viet Nam, d'autres endroits du pays ne l'ont pas ete (fatalement) et ce sont encore des milliers de personnes par an qui meurent de toutes les munitions non-explosees pour la plupart americaines, ainsi que des nombreux pieges poses par le Vietcong dans la partie Sud du pays. Les randonneurs sont donc mis en garde de ne pas s'eloigner des sentiers dans certaines regions.

"Priere de ne toucher les mines antipersonnel"

L'arrivee au sommet, apres environ 2h30 de marche (tres correct) sur les coup de 15h30 est vraiment cool. On se retrouve tout seul,sur un petit lopin de pelouse, a 2000m d'altitude, pouvant contempler l'horizon sur 360 degres, jusqu'au Cambodge a l'Ouest.

Le temps est globalement beau, meme si des cumulonimbus a pluie sont presents a une proximite inquietante. Nous partageons une plaquette de chocolat au sommet, et nous ne nous y attardons qu'une vingtaine de minutes pour minimiser nos chancesd'avoir la pluie sur la partie raide de la redescente.

Champs, environs de Da Lat


Pas le temps de faire la fameuse "Crazy House" pas loin du centre de Da Lat. C'est un hotel/restos qui represententun musee en lui-meme de part sont architecture...hum...disons "sylvestre".

Le soir, le centre-ville de Da Lat se transforme en zone pietonne autour du marche et des "halles". Il ya de l'animation du coup, et on peut bouffer dans la rue, sous la grande antenne hertzienne qui fait office d'imitation de la tour Eiffel. Mais nous vous meprenez pas, la ville est morte passes 21h le soir. Les quelques bars encore ouverts sont soit vides soit occupes par quelques occidentaux. Le type de tourisme
ici ne vise pas une clientele qui sort, mais la clientele sportive montagnarde qui dort et se leve tot. De toutes facons, le Viet Nam marche a ce rythme la, avec une journee debutant avant 6h, et avec tout le monde au lit apres 22h.

Les seules veritables exceptions notables pour ma part furent evidemment les mastodontes Hanoi et Ho Chi Minh Ville (et Mui Ne).

Da Lat, marche



J'avais decide de faire route vers Mui Ne le lendemain, sur le bus de midi. Eric, qui etait en fin de sejour, avait encore 2-3 jours a tuer avant de se rendre a Ho Chi Minh Ville (HCMV) pour retourner en Coree.

Donc il decide de me suivre.

La route entre Da Lat et Mui Ne est rude, dure 4h (le mini-bus a aussi des problemes de freins, ce qui en route de montagne peut se reveler problematique), mais est magnifique. Outres les montagnes du Centre-Sud, on se retrouve vite dans une plaine aride, pratiquement denuee de relief et qui rapelle un melange entre les etendues Andalouses (Sud de l'Espagne)et certaines savanes d'Afrique australe. Enfin c'est mon interpretation de Basque foireux, mais c'est a couper le souffle !

Le bus s'arrete a mi-chemin, au milieu de ce desert improbable, sous un soleil de plomb, a un boui-boui Viet qui nous sert des thes glaces. Sympa, innatendu et irreel de ce retrouver dans un tel endroit.

Nous atteignons la cote. Mui Ne m'avait ete conseille par plusieurs voyageurs comme un petit coin relax avec une belle plage. J'etais peu renseigne sur l'endroit, a part qu'il y avait un micro-climat creant beaucoup de vent et que l'activite touristique principale de Mui Ne qui en resultait etait le kitesurf.

Deja, ma premiere surprise fut la taille de Mui Ne. C'est une petite ville cotiere qui s'etend sur l'unique route longeant la cote. Mais elle s'etend ainsi sur les 7 ou 8 kilometres de littoral que representent la baie de Mui Ne. Ne pensez pas vous y deplacer a pied, les distances peuvent etre tres vites pesantes.

Mui Ne est un endroit tres touristique. Ce n'est pas du gros tourisme de masse a la Na Thrang ou Danang, mais il y a du monde et les occidentaux sont de tres loin les plus nombreux. La majeure partie de la baie est d'ailleurs bordee par divers resorts ou bungalows de chaque cote de la route. Les restos a touristes sont legion, et quelques gros bars de plages se remplissent salement apres 23h.

En remontant le "Fairy Stream", Mui Ne


La plage est magnifique, certes, mais construite. C'est venteux, et quand les conditions sont reunies, ce sont des centaines de kitesurfers et windsurfers qui se partagent l'espace de la baie. C'est un peu l'autoroute, mais le marche est juteux.

Nous arrivons avec Eric a trouver des bungalows (10$, assez cher, mais les moins chers etaient pleins). Nous y rencontrons Teri, une americaine d'une quarantaine d'annees voyageant seule. Je rencontre aussi mes voisins de piaule,

Gaelle et Didier, un couple franco-belge originaire des Landes (!) qui est en voyage six mois (comme tous les ans) a faire du kitesurf. Ils sont poses a Mui Ne pour environ 3 semaines.

L'accroche passe direct avec Teri qui connait pas mal de monde a Mui Ne. La plupart des gens qu'elle me fait rencontrer dans mes premieres heures la-bas sont des moniteurs de kitesurf. Ils sont originaires d'Espagne, Irlande, Australie...la totalite d'entre eux sont des mecs, leur age variant de 17 a 50 balais. Les autres sont des voyageurs lambda comme moi, un couple de Suisses bien sympa notamment.

Le premier soir de notre arrivee, nous nous retrouvons, avec Eric, Teri et tout ce beau monde sur une grosse tablee d'un restaurant indien. Delicieux au passage. En allant au restau je croise Monique l'Israelienne. Elle est avec l'australien de l'autre soir a Da Lat. Elle m'invite a les rejoindre un peu plus tard dans la soiree, mais je decline, preferant de loin faire connaissance avec les kitesurfers.

Mui Ne a beau etre un endroit tres prise par les touristes, beaucoup d'entre eux sont des kitesurfers, des windsurfers, ou meme des surfers tout court (il peut y avoir quelques vagues qui trainent sur certains spots). Les gens sont de ce fait peut-etre plus respectueux de l'element marin.

un peu trop bu ?


Il y a donc cette ambiance "glisse/sport extreme" qui permet de garder un lieu
"a la cool" avec une ambiance tres detendue qui reste bien agreable.

Seule exception au tableau, la presence en grand nombre des Russes, qui sont dans une optique beaucoup plus festive/debauche. Une grande partie du Sud de Mui Ne est en effet appelee "Little Russia" car ne concerne que des etablissements (restos, bars, boites, hotels) possedes par des Russes. Le personnel comme la clientele sont 99% originaires de Russie, les menus et cartes sont en russe, et l'anglais n'est quasiment pas utilise.

Connaissant le niveau de corruption en Russie, il y a tres probablement quelques magouilles qui trainent. D'autant plus que les Russes n'ont pas besoin de visa au Viet Nam, ils viennent a Mui Ne en nombre sans avoir besoin d'apprendre l'anglais.

Malgre ce tres fort communautarisme des Russes a Mui Ne, j'ai pu rencontrer Dimitri, un backpacker moscovite bien trippants parlant francais, qui trainait avec Teri et avec qui j'ai pu delirer quelque peu.

Les moniteurs de kitesurf autour de la table sont bien trippants, car ils sont pour la pluparttres jeunes, s'eclatent entre eux, ont la meme passion et ne savent pas encore combien de temps ils vont rester dans le coin. Ils ne sont pas a proprement parler des backpackers car ils ne se deplacent pas. Ils ont juste atteri a Mui Ne avec tout leur attirail de kitesurf, bossent,et claquent leur flouze en s'amusant dans un endroit qui pour eux est le paradis. Certains sontla depuis plusieurs annees et n'ont reellement aucune visibilite sur le futur a court terme. D'autre, par contre ont la cinquantaine et sont restes bloques dans une vie sans projets a force d'avoir un peu trop force sur la coke en soiree.



"Another day in paradise" James, 24 ans, Irlande, Instructeur de kitesurf, devant la baie de Mui Ne, 17/02/11.

Tous ont une histoire differente a raconter. Tous ont le point commun de vivre leur vie a 100%, ne se souciant guere des problemes de leurs pays respectifs, ne se souciant guere des problemes d'impots ou de retraites. Leur vie rendrait probablement des millions de personnes jalouses en France...

Bref, j'ai bien trippe avec eux. Eric, lui etait du coup un peu a la ramasse, mais s'est amuse egalement. Teri ma prete son appareil photo de sorte a ce que je fasse quelques cliches, mais rien de transcendental.

Le lendemain, 16 fevrier, nous decidons avec Eric de louer des moto et d'aller a 15 kilometres au Nord de Mui Ne pour voir les "dunes blanches". C'est une des originalites de Mui Ne, le littoral tres sablonneux etant soumis a de jolies brises, des dunes impressionnantes se sont formees. Il parait qu'elles sont surnommees "le Sahara du Viet Nam". Derriere ce nom pompeux se cachent en fait des lieux incroyables et magnifiques. Les "dunes blanches" (il est possible d'y louer des quads ou des...autruches) ne sont pas tres etendues mais on se croit presque dans le desert. Bon il y a un lac magnifique juste au bord, avec du coup un peu de verdure qui pousse au bord malgre l'aridite. On a qu'a voir cela comme une oasis !



Nan mais franchement cela a vraiment de la gueule, et on peut bien voir la mer depuis la-bas.

Les "dunes blanches" sont certes magnifiques, mais j'ai prefere les "dunes rouges", juste a la sortie Nord de Mui Ne. C'est deja beaucoup moins commun de se retrouver dans du sable rouge-orange comme celui-ci. Peut-etre moins impressionnantes en taille que les blanches, les rouges sont plus proches de la mer, offrent certainement
une meilleure vue sur celle-ci et leur couleur, en particulier au coucher de soleil, offre
un spectacle hallucinant ! J'ai regrette severement de ne pas avoir d'appareil avec moi.

J'ai fait un peu le con sur les pentes des dunes (car j'aime bien me rouler dans le sable), sous l'oeil...mmmhhh...inspecteur d'Eric qui s'est bien garde de m'imiter, pretextant une tendinite je-ne-sais-ou.

Le soir, une heure avant le coucher de soleil, nous recroisons Teri a l'hotel qui nous propose de nous emmener au "Fairy Stream" (comprenez le "ruisseau feerique") pour les dernieres heures du jours. Il s'agit d'un petit court d'eau qui descend jusqu'a la mer dans du sable rouge. On peut le remonter a pieds depuis la plage, en atteignant finalement un petit canyon de pierres rouges (magnifiques avec la luminosite) et enfin une chute d'eau. J'ai pu prendre une petite douche dans cette petite cascade d'eau douce a 25 degres. La source d'eau semble se situer quelques centaines de metres au-dessus.
Franchement, c'est gratuit, cela prend une grosse demi-heure de visite, c'est beau, c'est trippant et il n'y a que peu de touristes.

James (IRL) et Steve (ALL) gerent l'agneau.

Le soir, retrouvailles avec toute la clique kitesurfeuse dans un boui-boui local qui propose des "hotpot"/BBQ individuels avec de l'agneau et des legumes a griller et des soupes de nouilles vietnamiennes a base d'agneau egalement. Une tuerie absolue. La soiree s'est poursuivie dans ce "restau" a boire de l'eau de vie de banane faite localament. J'aime autant vous dire que l'ambiance s'est quelque peu decontractee.



On a descendu un bon paquet de shooters, bien rigole, on s'est bien fait peter le vendre, puis paye 6 euros chacun a la fin...vive le Viet Nam. J'ai ramene Eric qui voulait rentrer car il devait partir le lendemain matin, puis j'ai poursuivi ma soiree en rejoignant les kitesurfers dans un bar de plage fumer une shisha et ou une americaine du Minnesota m'a drague inutilement. On a quand meme ete bouffer un "entremet" vers 4h du matin, puis je lui ai trouve un tacos qui l'a ramene chez elle car j'avais la flemme de l'emmener avec ma becane. Quel goujat quand meme...





Lendemain, evidemment, "journee poubelle".  Pas de vagues pour surfer, je la prend tranquille, je vais faire un peu de bodysurf dans la Mer de Chine du Sud (environ 24 degres), trainer sur la plage a lire et zieuter les potos kitesurfers dans leurs activites et je passe la soiree a discuter voyage et vie avec Didier et sa copine Gaelle, mes deux tres interessants voisins de chambre.


Lendemain matin, 18 fevrier, je dis au-revoir a ceux que je croise, puis je prend un bus, direction Ho Chi Minh Ville, que les anciens et les Viets du Sud appellent toujours Saigon. Trois heures de route, et une grosse impatience d'y retrouver Maly.


Je stoppe ici, c'est assez long comme ca. Bravo aux courageux qui ont tout lu je vous fait des bisous pour ca. Merci pour les encouragements !

Peace, Love, Doo Der Tam.