dimanche 24 octobre 2010

Unicorn

Selamat Siang !


Salut et vous et merci pour les retours. De retour, nous parlons en effet car me voici a Ubud au centre de Bali, arrivant tout juste des iles Nusa Lembongan et Nusa Ceningan.

Faisant partie (avec leur plus grande soeur Nusa Penida) d'un archipel de 3 iles a deux heures de bateau a l'Est de Bali, elles sont assez minuscules (Lembongan, la plus grande des deux visitees, fait 5 km de long pour deux de large).

A l'origine prevu pour une journee et la nuitee, ce petit periple a en effet dure 3 jours, tant j'ai adore cette petite ile, sont ambiance posee, la gentillesse de ses habitants, l'abscence de tourisme de masse (a cette periode de l'annee), la cote conserve d'un Bali tropical, calme, insulaire, qu'on ne retrouve plus forcement dans les endroits reputes de l'ile principale. La connexion bien sympa avec un couple flamand (Marlies & Tom) ainsi que d'un vrai globetrotter surfer Sud-Af de 32 ans (Andrew, 12 ans sans rentrer chez lui, 52 pays visites...) plein d'histoires ont egalement vraiment retarde mon depart.





Il se trouve voyez-vous que les bateaux les moins chers pour partir de Bali vers Lemongan sont a Sanur, dans l'Est. 60 000 roupies (5 euros) pour le premier bateau public, a 8h le matin, se transforme bien vite en 80 000 pour le suivant, etc. Ces filous ont en effet compris que peu de touristes se levent tot ! Dans l'apres-midi, heure a laquelle je suis arrive depuis Padang-Padang, les seuls prix disponibles pour partir frolaient les 200 000. J'ai donc decide de passer la nuit a Sanur, charmante bourgade du bord de mer, prisee des artistes occidentaux de la premiere heure (1930's) visitant Bali, tres touristique en haute saison. C'est aussi une place tres venteuse, qui fait le bonheur des petits commes des grands (kite surf, un grand festival annuel de cerf-volants avec des truc assez impressionnant [15m] volant a des altitudes qui font flipper les pilotes).

Alors par contre, heureusement que j'ai pu avoir acces a Internet pendant cette soiree tellement c'etait mort (et oui, la saison des pluies approchant maintenant a grands pas, les armadas d'Americains retraites, et de Japonais improbables ne sont plus presentes, meme si malgre tout je puis affirmer qu'il y a encore bien trop de touristes actuellement).
A 21h le soir, toutes les terrasses donnant sur la plage, meme celles des hotels etant closes, je me suis retrouve absolument tout seul comme un gland, Jalan-Jalan. J'ai donc ete engager la conversation avec deux serveurs indos qui se faisaient chier puisqu'ils attendaient 22h30 la fin de service. On a parle foot....vous rigolez mais ca m'a fait ma soiree pour le coup (bien sur il y a bien un taksi qui a reussi a me proposer deux filles pour un boum-boum reglementaire) !

D'ailleurs, puisqu'on parle de foot, sachez que mes divers passages sous le Soleil (celui dans le ciel, hein, parce que j'en ai d'autres) m'ont fait assez brunir. On m'a donne plusieurs surnoms a cause de ca, parmi d'autres : le rebeu, le peruvien, le gipsy, le gitan, l'indien et j'en passe. Bientot, viendra "l'Indo" mais en attendant sachez qu'on m'a recemment pris pour un Italien....non mais attends. On a meme essaye de me vendre un maillot contrefait d'Andreas Pirlo ! La squadra azzura !On tombe dans des trefonds absolus quand meme. C'est dingue ces gens quand-meme.

Bref, me voila donc solo dans un petit losmen de Sanur que j'ai pu avoir pour 100 000 la nuit par chance grace a un malentendu avec un obscur tour operateur rencontre par hasard entre des chiottes publiques a la turque et des poubelles (ce qu'il faisait assis la, ne me concerne pas). En revanche, le losmen etait etonnament super bien, serviettes, savons, tout neuf, vraiment de la gueule (>Gustav Bali). Le lendemain me voila dans le rustique bateau public a balanciers tout de bois construit,  pret pour faire la traversee d'une grosse heure et demie vers Lembongan. Ce premier bateau etant celui de l'approvisionnement, j'aurais du partager ma place avec un melon (le fruit bande de lecteurs a l'esprit mal tourne !), mais sous les conseils du sage serveur indonesien rencontre la veille, j'ai demande au captain si je pouvais aller me caler sur le toit, afin de profiter du soleil matinal, de la brise marine et de la vue sur le Gunung Batur, le plus haut volcan balinais, qui n'est degage que tot le matin.


Le "okaaaaay" balance par le vieux capitaine, la bouche pleine d'une mangue bien fraiche, restera longtemps dans mes oreilles.

Prenant le large, j'ai vite compris en regardant le ciel qu'etre sur le toit du bateau avec tout mon barda n'etait peut-etre pas une bonne idee. Le temps s'est vite couvert, et la saucee tropicale n'a pas bien tarde derriere ! Branle-bas de combat sur le navire ! J'ai reussi a trouver une place a l'abri avec mon sac a deux metres des 4 moteurs de 50 chevaux. Reposant pour finir sa nuit.

J'arrive a Lembongan, ou il ne pleuvait pas (encore), a peine avais-je saute du bateau, les pieds encore dans la flotte, qu'un mec vient me voir. Il s'appelle Aldi, comme les supermarches. Je sens d'emblee le mec d'une gentillesse et d'une douceur que je n'avais decelee chez aucun balinais avant. Je lui annonce que je cherche un losmen sur l'ile et mes prix. Tout se regle en deux minutes, et il m'emmene sur son scooter (a toute berzingues sur des routes etroites et cahoteuse, sans casque evidemment, la police est presque inexistante ici) au Wahyu, un losmen bien sympa au nord de Jungutbatu (un des deux bleds de Lembongan), pas cher et pas loin de la plage.

Ayant loue un scooter au desormais fameux Aldi, je laisse l'averse tropicale passer tout en bouffant un petit dej' au losman (un pancake a la banane, une specialite locale, pas degeu du tout), je rencontre quelques surfers autraliens et anglais qui me parlent des break de surf de l'ile : Shipwrecks, Lacerations (petit clin d'oeil aux blessures laissees par les coraux), Playgrounds et Ceningan Point. Je decide d'aller voir ce dernier, vu qu'il est a l'oppose, ce qui me donne l'occasion de traverser et de visiter les deux petites iles, reliees entre elle par une passerelle en bois incertaine qui passe au dessus du lagon, mais praticable en becane (les locaux y vont comme des porcs !).

Tres rapidement, en m'enfoncant dans l'ile, je me rend compte que je ne croise plus beaucoup d'occidentaux, la plupart des fortunes restant cantonnees dans leur grands hotels, et les surfeurs sur leur planche. Pour le coup je suis vraiment dans le wild. Entre jungle, plage, route de 2 metres de large avec des nids-de-poule partout, j'atteris en pleine ceremonie indoue sur le minuscule port du tout aussi grand village de Lembongan (deuxieme bled de l'ile). Je me pose la, avec ma becane, observant le rituel, les femmes portant des trucs gigantesques sur leur tete (de la bouffe, des fruits, des poireaux) destines aux offrandes aux dieux. Au milieu des fruits des batons d'enscens qui embaument l'air... J'essaye d'approcher un local pour qu'il m'explique un peu la raison de tout ce grabuge, mais aucun ne parle un anglais suffisant. Ils restent neanmoins vraiment gentils, souriants et serviables.

Avant de continuer ma route, j'observe ces trois jeunes femmes americaines,  a moitie obeses, gueulant partout les mains pleines de billets de banque (plusieurs fois le salaire mensuel [environ 50 euros ici] des gens tout autour) se faire arnaquer severement par des chauffeurs de ojek (ces taxis-moto qui prenent un passager). Les autres balinais comme moi, observant la scene, le sourire au levres, ne s'empechant de lacher un "hinhinhin" sinique.

Je continue ma route dans cette ile ou la nature est encore tellement conservee. Presque aucune voiture sur l'ile, trafic inexistant, le panard. Ca change de la route Uluwatu-Kuta ! Je trouve finalement la fameuse passerelle qui me permet d'aller a Nusa Ceningan. Tout en suivant l'unique et pourrie route de l'ile (2 km de long tout au plus), je tombe sur des villages de pecheurs et d'aquaculteurs tres pauvres qui moisonnent des algues pour en extraire un emulsifiant utilise notamment dans les glaces qu'on bouffe devant la tele en France a 22h devant Josephine Ange-Gardien (ndlr : la population de Lembongan-Ceningan s'eleve a 7000 ames, dont 10% seulement travaillent dans le tourisme, le reste bossant dans l'agriculture ou touchant les assedics). Assez atypiques que sont aussi ces panneaux rouges indiquant la direction vers laquelle fuir en cas de tsunami !

Je suis absolument tout seul.

La petite route se termine sur le spot de surf cite plus haut. Des petites vagues (des droites seulement) petent a fleur de recif (50 cm de profondeur tout au plus), et le lineup est extremement facile a atteindre (presque pas besoin de ramer). Trois pelerins a l'eau : un indo local et deux australiens. Je decide d'aller nager la dedans et de me placer (a genoux) au niveau du recif coralien afin de prendre des photos des surfers en action. Vous avez certains resultats dans le Picasa Web associe au blog.



Les surfeurs indo font la loi sur leur territoire. Le localisme de merde caracterisant le surf, en somme.  Ils sont assez nombreux, paradoxalement avec la croyance balinaise : les balinais ont traditionellement peur de l'eau et ont une hantise absolue de la Mer, qu'ils considerent comme malsaine, impure et mauvaise. Les surfeurs ayant un short vert comme moi sont inexistants, car la legende raconte qu'une deesse oceanique prend avec elle les jeunes hommes se baignant de vert vetus. Qu'elle vienne.

Rentrant tranquillement vers mon losmen avec ma mopette,j'ai repris la passerelle vers Nusa Lembongan, et ai continue ma route sur le reste du chemin qui fait le tour de l'ile. Les quelques gens que je croise sont vraiment souriants et me font toujours un signe amical. Je me retrouve rapidement au Nord-Est de l'ile, se caracterisant par une epaisse mangrove (ou ca peche le crabe parait-il). Le soleil se couche doucement, l'activite de l'ile, deja pas bien frenetique, ralentit doucement. La temperature est un pur bonheur, a moitie a poil sur ma becane, j'apprecie bien le truc (et ca permet d'eviter les moustiques qui ne volent pas encore assez vite).
La vue sur Bali a l'Ouest pour le crepuscule est magnifique, malgre la presence de nuages menacants (oui, je pense qu'on ne s'en debarassera plus dans ce chapitre indonesien).

Le soir venu, je bouffe dans un petit warung isole, avec mes trois compagnons presentes au debut, les pieds dans l'eau, un pur repas, du thon peche de l'aprem prepare au barbecue devant nous, du riz, des legumes frais...et bien sur une petite Bintang pour faire passer. Les hotes nous ont meme paye des beignets a la banane (un truc de fou). Se peter le bide avec de la bouffe de qualite, dans un endroit sans touristes, en bord de plage, sans prise de tete, faire plaisir a toute une famille (petiots compris) qui s'affaire pour faire de ton repas un bon moment, vraiment heureux de te voir...c'est peut-etre aussi ca la simplicite du bonheur, et du partage.

Les jours suivants a Lembongan (3 jours en tout) se sont resumes a faire du snorkeling (cf. les photos) et a regarder le temps passer, au soleil, penard...je n'ai pas surfe du coup.




Je suis reparti un peu a contre-coeur car j'aurais pu rester facilement un mois dans ce petit coin de paradis. Mais ma route doit se poursuivre. Il y a temps de choses a voir que deja le temps va me manquer. L'etape suivante fut Ubud. Retour sur Bali donc, dans la capitale culturelle et artistique de l'ile.

Ce sera l'objet de mon prochain post.

Merci pour vos commentaires. Je tente de faire au mieux !

Peace, Love, Unity, Gongonzola !

lundi 18 octobre 2010

Seventh Wave

Salut chacun, et merci pour les retours sur cette page !


Vous n'avez pas idee le mal de chien que j'ai eu a vous poster ce qui suit. Les connexions ici, a moins de payer plus cher (mais vraiment), c'est Jurassic Park. En plus des claviers foireux, le temps que je peux mettre a taper un billet est effroyable, ceci sans parler des photos en 2000 pixels qui sont pratiquement impossible a uploader. Enfin...je tacherai de faire plus court la prochaine fois. Ce qui va suivre n'est donc pas tres a jour puisque ca fait deja une semaine que j'ai commence sa redaction.

Et bien, voyez-vous, j'écris ces lignes posé sur un coussin dans une paillote devant une piscine à débordement, la divinité Ganesh (à gueule d'éléphant) à mes côtés, le soleil se couchant (18h et des bananes), toujours une trentaine de degrés au compteur.



Une partie de la villa
Ah on est pas emmerdé !

Je suis donc actuellement à Seminyak Nord (Kerobokan), station balnéaire extrêmement touristique de la côte Ouest balinaise, dans la villa Senang : une villa magnifique louée par ma mère et des amis à elles pour la semaine. Piscines à 29°, chambres magnifiques avec salles de bains extérieures, des gens qui te préparent le p'tit dèj, eau potable, éviers en inox. Bref, tout le confort moderne et agréable issu de notre civilisation occidentale...et à 200m de la mer, que demande le peuple !


Pour l'anecdote, la trisement célèbre prison de Kerobokan (réputée pour accueillir presque uniquement des occidentaux pour trafic de drogue, dont le français Mickaël Blanc, qui a pris perpète en 2000 à 28 ans pour 3,8 kg de hashish dans des bouteilles de plongées), n'est qu'à quelques centaines de mètres d'ici.

Mais l'arrivée en ce lieu n'a pas été de tout repos. Le départ d'Anglet, côte Basque, s'est fait dans le speed et dans le stress. Mon sac à dos (7 kilogrammes) n'étant pas -du tout- prêt une heure avant le décollage de l'avion, j'aime autant vous dire que les hôtesses de l'aéroport m'ont vu arriver dans un état d'énervement et de sueur avancés ! Mon arrivée à Paris m'a vu par contre éclater de rire en voyant que mon sac (que je pouvais emporter en cabine mais que j'ai machinalement mis en soute) était resté à Biarritz !

Heureusement que mon vol pour Singapour décollait uniquement le lendemain soir, ce qui leur a permis de me livrer le sac chez mon pote Fethi, qui m'accueillais dans sa colloc du 6ème arrondissement. Une soirée avec quelques potes aux Vendanges de Monmartre (où nous avons pu "goûter" quelques effoyables mais néanmoins subtiles piquettes), une gueule de bois qui ferait passer Pinocchio pour un vrai petit garçon et une petite journée sur les quais de la Seine dans un Paris sous le soleil, je prenais finalement les airs vers l'Asie (non sans avoir galéré pour rejoindre Roissy et failli manquer l'avion à cause de travaux sur le RER).

La connexion à Singapour, quelques douze heures plus tars, me faisait déjà sentir la chaleur humide tropicale. Trois petites heures qui m'ont permis la rencontre d'une turque revenant de Bali, d'acheter mes billets d'avions pour le futur trip en Thaïlande, et un petit passage sur le Net. Le port de Singapour, un des deux plus grand ports commerciaux du monde, m'a fait apercevoir par avion le plus grand nombre de super-tanker et porte-containers que j'avais vu de ma vie, au mouillage. Incroyable.

C'est dans mon estafette Air Asia direction Denpasar que j'ai rencontré Kathy, une baroudeuse française originaire de Hossegor, connaissant Bali depuis une quinzaine d'années, et y habitant depuis deux ans. J'ai l'impression que cette nana-là a passé sa vie à bosser à droite à gauche dans divers pays du monde...des potes à Bali, en Thaïlande, à Singapour, à St Martin...Deux heures de discussion avec elle, quelques tuyaux et adresses plus tard, me voilà en Indonésie.

This is real now. Minuit et demie, je sors de l'aéroport et me fais assaillir par les taxis. Toujours pas d'endroit où loger...je décide de tenter la villa Senang où se trouvait ma mère.Après 30 minutes de course, impossible pour le taksi local de trouver l'adresse. Je sais pourtant que je suis dans la bonne Gang (comprenez "ruelle" en Bahasa Indonesia) mais la numérotation est incohérente. Au bout d'un moment, vu qu'il n'y mettait pas du sien, je lui demande de me larguer. Je le paye, il m'entube, normal j'ai pas encore l'habitude !

Une heure et demie du matin, je me retrouve donc seul dans un chemin de terre pourri, dans le noir complet, à chercher une villa de luxe (dans un lieu qui ne semble pas du tout propice à la présence d'un tel bâtiment tant certaines bâtisses sont pauvres et pourries). La présence de plus en plus nombreuse de chiens errants me gueulant dessus me fais sortir ma lampe torche. Les clebs commencent à se comporter en meute, et deviennent plus agressifs à mesure que je me déplace...ils deviennent vraiment trop nombreux pour le coup(une belle dizaine). Quinze minutes plus tard, un baton d'une main, la lampe torche de l'autre, je vois un mec qui sors dans le chemin, certainement alerté par les aboiements incessants depuis un petit moment. Celui-ci parvient à me renseigner sur ce que je cherchais...finalement je n'étais plus qu'à 150 mètres.

Je suis finalement rendu à bon port sur les coups de deux heures, faisant halluciner le gardien balinais  de la villa en arrivant à pied. Au bon moment d'ailleurs car la pluie tropicale drue n'a pas tarde à tomber, et quand ça tombe ici, ça ne plaisante pas.

A part glandouiller dans la villa, mes deux jours suivants se sont resumes a me jeter dans la nasse. Autant vous dire que pour une premiere experience asiatique, ca m'a fait drole. Encore sous le coup du solide decalage horaire, je me suis retrouve dans les rues chaotiques de Seminyak, en tout temps remplies d'un nombre incalculable de scooters et de deux roues. Les bagnoles sont en tres large minorites,  malgre de nombreux taxis qui m'appellent pour me proposer une course. Un bordel sans non, une pollution impressionnante...Les indonesiens roulent vraiment n'importe comment, le code de la route est presque inexistant, ca part dans tous les sens, les feux tricolores sont ignores...Cela doit etre cela le plus dangereux ici en Indonesie : ne pas se faire tuer par un scooter recalcitrant qui arrive a fond dans une gang.  A part comprendre que ca roule a gauche et qu'il faut klaxonner pour prendre la priorite, il n'y a rien a savoir. Dans les rues les plus empruntees, c'est un chaos total...mais ils s'en sortent !

Apres quelques jours dans la zone de Kuta / Legian / Seminyak, j'en ai eu marre de cette frenesie. De ces milliers d'australiens alcoolises qui ne sont la que pour une semaine afin de surfer et de picoler, sans respecter pour un sou les locaux, beugleant comme des sauvages apres la moindre paire de fesse. Marre d'etre sollicite tous les cinq metres a Jalan Legian (sans exagerer), pour un transport, un massage, un t-shirt. Sollicitations qui d'ailleurs changent avec la nuit tombee : nos chers taksi prenent egalement la casquette de proxenete ("you want boom-boom nice ass ?"), et de dealer, pour faire dans le complet ("you want magic mushrooms ? Cannabis-Cannabis ?).

Le temps de louer un petehume (gascon pour mobylette, quoi que celle-la va a 130 km/h) et je me mesure au trafic indonesien au coeur de l'action. Assez stressant au debut, on s'y fait peu a peu. Je prend le large, direction peninsule de Bukit, extremite Sud de l'ile, direction le spot legendaire de Ulu Watu, et d'autres spots de renommee mondiale dans le secteur tels que Padang-Padang ou Bingin.

Autant vous dire qu'en arrivant sur la falaise de Uluwatu au-dessus du spot, j'avais les larmes aux yeux tant le spectacle qui s'offrait a moi etait beau. Un cadre a couper le souffle, la mise a l'eau se faisant par une grotte  des petits restos, bars, reparateurs de planche, photographes (avec teleobjectifs) sur la falaise, l'eau a 28 degres, des vagues parfaites.

Uluwatu est certainement le spot le plus connu de Bali (une centaine de surfers a l'eau l'apres-midi), mais il est deconseille pour apprendre a cause du reef notamment. Lorsque la houle rentre, il n'y a qu'un seul pic pouvant atteindre 6 m de haut et surfable sur 400m de long. Lorsque c'est plus petit (comme c'etait le cas lors de mon passage, environ un bon metre), le spot se separe en differentes section, de taille variable, en fonction du reef  de corail en dessous. La vague est parfaite, tubulaire, meme petite. Mais le fond coralien n'est jamais tres loin...a maree basse 45 cm de profondeur, a maree haute 1.5 m. Ne pas tomber est donc la meilleure chose a faire. Quelques surfeurs reviennent avec coupures/ouvertures et compagnie.

Uluwatu (photo : Moi)
Je rencontre du monde, un bayonnais aussi pour le coup. Quelle fierte de voir le drapeau basque flotter vaillament sur le spot balinais !...Nombre de signes montrent que de nombreux surfers basques sont deja passe par ici. J'ai vecu avec lui la meilleure session de ma vie a Uluwatu, en ce dimanche 17/10.

La peninsule de Bukit est vraiment un coin tranquille et reposant, verdoyante et toujours tournee vers l'Ocean. J'ai beaucoup aime. Pr contre ca ne bouge pas le soir  : les surfers roulent 45 minutes jusqu'a Kuta s'ils veulent picoler, sortir ou se faire des prostituees barely 18. On est alle se poser dans un bar reggae a moitie vide pres de Padang, avec un groupe de reggae jouant encore et toujours du Bob (on entend que ca ici, en dehors de la soupe de boite), boire deux-trois Bintang (la biere locale).

Belle experience aussi fut celle de ma mise a l'eau a Padang, sur la minuscule plage ou avait lieu une ceremonie indoue. Peu de vagues, mais le cadre magnifique, le coucher de soleil, et cette ceremonie ont apporte une espece de serenite......jusqu'a ce qu'un gros poisson me passe a cote, me fasse flipper et que je me mette a ramer vers le bord comme un sagouin (j'etais seul dans l'eau).

Un passage au temple Pulu Uluwatu, perche sur la falaise face a l'Indien, magnifique a 8h le matin (tout seul encore une fois). Seuls les singes (partout) et les dieux balinais de la Mer ont entendu mes prieres. Gros, gros  moment.


Pulu Uluwatu
(Mal)heureusement, mon trip a Bali ne se resume pas au surf, c'est pourquoi j'ai du prendre le large. Ce qui, au passage, a beaucoup fait rire une vingtaine de surfers bresiliens qui ne comprenait pas l'interet de Bali, mis a part le surf. Apres 2 mois a Bali, certains n'etaient meme pas au courant qu'il y avait des temples et plusieurs volcans sur l'ile....en ne faisant que picoler, surfer tous les jours et rien d'autre. Triste quand meme. Je respecte, hein, mais c'est de la connerie (ou alors on ferme sa gueule).

Et bien vouala quoi. Je vais m'arreter ici. Prochaine aventure des que je peux, desole pour le delai et a tres vite. Je pense bien a vous qui devez commencer a vous les peler tranquillou et qui enchainez les heures de taffe (ce qui vous permet, bien evidemment, de lire ce blog au lieu de bosser). Le coeur est plein.

Au moment ou vous lisez ces lignes, je suis actuellement a Sanur, Sud de la cote Est, en attente demain matin (mardi 19/10) pour un bateau qui m'emmenera a Nusa Lembongan, une toute petite ile sur laquelle je vais me la couler douce durant la journee. J'y passerai une nuit, probablement.

Peace, Love, Respect, Barbecue.

vendredi 8 octobre 2010

Straws Pulled At Random




Mes chers concitoyens, amis, ex, concubines, directeurs de supermarché U, ingénieurs de tous styles et de tous poils, de tous horizons et de toute spécialité, ratés de la vie, étudiants picolards, marchants de rêves, mineurs de fond, charlatans de la première pluie, surfeurs du dimanche, philosophes au pastis, psychanalystes à la con, baroudeurs du bout de la rue, musicos reggaetisants et cannabisants foireux, metalleux jack danielsards trop poilus, altermondialistes écolos gauchistes corrompus, sarkozystes fascisants, concierges ex-taulards, nordistes biéreux, teuffeurs aux pupilles dilatées, cholie allemante, zonard à clebs et sa 86, lascars de banlieue, hippies dégeulasses, le Soleil en personne et sa présence qui réchauffe, la Mer en second, la mère va avec, les québécois naïfs, les québécoises comme la braise, les chinois qui ne capteront rien à ces lignes, public chéri, mon Amour.

Le blog que vous avez sous les yeux représente le moyen pour moi d'exprimer émotions, sentiments, partage, conneries, jugements hâtifs, que sais-je encore. Il est tourné vers mes voyages, mon voyage plus précisément car il s'agit ici du troisième blog que je rédige (le deuxième étant l'Orignal Man, racontant mes deux ans passés au Québec, inachevé mais je vous promets qu'il le sera un jour).

Je m'attèle à celui-là aujourd'hui car le temps presse. Ce blog n'a pas vocation d'être un carnet de voyage exhaustif, ou encore un journal de bord à la con (je lis régulièrement le blog d'un voyageur qui poste environ 200 lignes tous les 3 jours depuis dix ans, je n'ai pas prétention  d'en arriver là). Cela est d'autant plus vrai que mes occasions de le nourrir seront bien moins évidentes que mon précédent blog (dont le contenu était particulièrement lié à ma possibilité, et ma facilité à l'alimenter).
Ce blog va donc s'atteler, dès ce mois d'Octobre 2010, à vous faire suivre, tant bien que mal, mes pérégrinations dans ce qu'on appelle assez clairement l'Asie du Sud-Est. 

Je pars seul, direction l'Indonésie, Bali plus précisément, qui sera l'objet de mes convoitises curieuses, de mes envies de découverte, de mes pulsions surfeuses et mon attirance pour la Mer, de ma recherche de puissance vers les volcans, de sérénité et de spiritualité avec ses rizières, ses temples et ses nombreuses cérémonies.
Sac à dos de taille réduite, le minimum de préparation, ne sachant pas vraiment ce qui m'attend, ce que je ferai, ce que je penserai, et si je reviendrai. Ce premier mois va donc être dédié principalement aux îles de Bali et de Lombok, et un peu de Java (mais pas n’importe laquelle : la Java bleue. La Java la plus bellleeeu, celle qui ensorcèèèèleeeu). Hum…permettez.

La suite du voyage me verra remonter en Novembre vers une Thaïlande post-mousson pour quelques semaines, puis une autre partie de l'Asie du Sud-Est, ainsi que l'Océanie, qui restent encore à confirmer selon mes envies, mes rencontres, mes déboires et la vague sur laquelle je serai en train de surfer.
C'est l'Indonésie qui donne l'origine du nom de ce blog Dharma Jalan Jalan, qui peut signifier approximativement "balade-toi, flâne pour le meilleur, pour le bon". Ceci est principalement l'objet de ce voyage. Le plaisir, le changement, la libération de la contrainte occidentale, la rencontre avec des cultures, avec des gens, avec d’autres modes de vie. L'ouverture au Monde, le rapprochement avec la Nature dans ce qu'elle peut offrir du plus luxuriant, de plus beau ou avoir de plus hostile, la compréhension et le respect de ce qui me rattache à la Vie, à mon Habitat et la réflexion sur la manière dont je peux poursuivre ma voie actuelle tout en prenant en compte ces paramètres, pour le meilleur.  Ce voyage est aussi une évasion physique, psychologique, sentimentale, gastronomique, sexuelle (fini la langue de bois que diable !). 

Straws pulled at random. Nous tirons la paille la plus courte, le hasard propose, l'Homme fait le reste.

Au moment où je tape ces lignes, je décolle pour Paris le lendemain. Je suis comme souvent à l’arrache dans ma préparation et pourtant je trouve le temps de vous écrire cela, et je vous garantis que tout sera prêt à l’heure H. Le rythme cardiaque commence doucement à monter, l’excitation du voyage…bon dieu j’y suis presque déjà. J’y suis tellement que j’ai déjà la turista !! Youpi.

Après une soirée et la journée du dimanche 10/10 à Paname, je m’envolerai en soirée pour Singapour, où je ferai une escale de 3 heures, avant de prendre une estafette volante « Air Asia », qui m’emmènera à Denpasar, capitale de la province balinaise. J’arrive à 23h30 heure locale, et je ne sais pas encore où je crèche…oui, c’est un peu « cavalier ».

Je viens de faire un saut chez le toubib qui m’a prescrit une palanquée de médocs. C’est impressionnant autant que scandaleux, vu que c’est notre chère Sécu qui s’occupe de tout. 


Oh oui j’ai honte ! Il est hors de question que j’emporte tout ce merdier, d’une parce que j’ai l’impression d’avoir plus de médocs que de fringues, ensuite parce que je me sens comme un infirmier d’infanterie de l’armée US juste avant le débarquement en Normandie (c’est limite s’il ne voulait pas me refiler des seringues et le matériel pour me suturer, non mais attend je suis pas John Rambo, pourquoi pas de la morphine tant qu’on se la joue), que je suis présentement en train de devenir pharmacien « sur-le-tas » tellement je dois jongler avec ces produits chimiques, et que j’ai l’impression de sous-estimer complètement les capacités des pays que je visite. Enfin, me trimballer avec une telle quantité de cachetons va me faire sérer les fesses au moment des passages de douane. C’est lamentable. 

Partir avec la trouille bleue de choper un truc, c’est attirer toutes les emmerdes vers soi, par les mauvaises vibes qu’on peut dégager. Alors qu’une bonne chtouille à Bangkok, CELLE-LÀ tu vas la chercher :) !! Je plaisante évidemment (huhu, y'en a que ça ne fait pas marrer !).

Désolé de décevoir certains lecteurs qui avaient envie que je nomme ce blog « Sortez-moi de taule », mais je vais éviter de m’embrouiller avec les autorités locales pour quelques broutilles, vu qu’elles ne sont pas franchement fan de Coluche. Le « gipsy » ne ramènera pas sa caravane jusqu’à la Perle de l’Asie !
Je tenterai, autant qu'il m'est possible, d'alimeter ce blog depuis le bout du monde, et vous faire part, le mieux possible bien que souvent brièvement, de mes impressions et des mes expériences.

Je viens d'acquérir un appareil photo pour aller sous la flotte (jusqu'à 10m), et j'espère bien vous faire profiter de mes clichés également. En revanche il ne va pas dans la lave...fallait acheter un Sony pour ça, trop cher, dégouté.

Enjoy, bon courage à tous, et à bientôt sur la route.
Respect. Peace. Love.

Quelques dictons de comptoir balinais bien sentis :
1) Ne sous-estime pas tes capacités à t'adapter.
2) Ne fais pas confiance au scorpion sous ta couette.
3) Fais gaffe au corail quand tu surfes, il est très proche.
4) Le moustique est une bête qui n'a aucun intérêt biologique, mis à part de réguler la mortalité.
5) Ne prends pas part à la cérémonie de limage des dents balinaise sans avoir les avoir brossées au préalable.
6) Klaxonne tant que tu peux, car ils ne voient rien sur la route.
7) Respecte, essaie et accepte tout.
8) Une coulée pyroclastique va toujours plus vite qu'un homme qui court.
9) Montrer une banane aux singes des temples provoque toujours une émeute.
10) Les hommes restent des hommes, mais les femmes...
11) Les paraboles de base pointent toujours vers le plan équatorial.
12) Méfie-toi du temps qui passe.
13) Mieux vaut un tiens que deux tu l'auras.
14) CHC : Capote-Harissa-Capote, est la combinaison de sécurité.
15) Les sanglots longs des violons de l'automne, blessent mon cœur d'une langueur monotone.