samedi 29 janvier 2011

Take Me Somewhere Nice





Kumusta a vous ! Merci encore pour les quelques qui osent encore commenter par ici. Je fais appel a vos doigts pour etre plus productifs la dessus. Allez jeter un oeil a l'album photo (+600), il y a quelques nouveaux truc par la depuis quelques jours.

Mon arrivee a Manille (17 decembre) suit, comme je l'ai dis precedemment, une nuit blanche. Arrivee, par Air Asia, a l'aeroport de Clark, quelques 150 km au Nord de la capitale. Je me demerde pour trouver un bus qui pourra m'amener proche du "centre-ville" de Manille, dans le district nomme Makati City. Je dois y retrouver mon pote Matthieu, vieux compagnon de voyage rencontre il y a plus de trois ans a Montreal, et qui se trouve etre un des fameux "Driving Dummies", presents lors de mon road-trip sur la cote Est americaine en 2008.



Apres avoir traversee la campagne de l'ile de Luzon, ou les volcans sortent de nulle part, me voila dans les environs de la capitale. Manille est une aire urbaine gigantesque de 15 millions d'habitants qui s'entassent sur une etendue de beton que je n'avais je pense encore jamais vue auparavant. Bienvenue aux Philippines, le pays le plus pauvre d'Asie du Sud-Est, probablement le moins sur du coin et celui ou la misere (surtout en zone urbaine manillaise) est la plus criante et choquante.

Une heure de car et une discussion avec le chauffeur filipino me mene a etre largue au milieu d'une concrete jungle improbable. Il paraitrait que c'est plus simple pour moi. Oui mais me voila avec moi meme, un vendredi soir ou le trafic manillais est horrible, a ne pas savoir ou je suis. Je fais signe au flic le plus proche qui tente de reguler ce merdier circulatoire. Il me dit de prendre un tacos, mais a cette heure la, ils sont tous pleins. Alors je finis par trouver un bus de ville et, arrivant a me faire comprendre puisque tous les Filipinos parlent anglais (ancien protectorat americain), l'adresse de Matthieu dans la poche, je me rapproche tout doucement de mon but. Je me fais encore larguer dans un endroit inconnu. M'adressant aux locaux que je crois dans la rue, je cherche la fameuse Yague Street, et on me dit de prendre finalement un jeepney pour finir ce trajet.

San Miguel, biere locale Philippine


Alors un jeepney, c'est un transport philippin tout a fait typique. Lorsque les americains ont reconquis l'archipel des griffes nippones et ont gagne la guerre 39-45, ils ont laisse un paquet de Jeep Willis militaires, que les Filipinos n'ont pas tarde a recuperer et a modifier pour les transformer en genre de mini-bus et en faire des transports en commun. Depuis, l'utilisation de ces engins ultra-inconfortables mais o-combien robustes s'est generalise dans tout le pays et est rentre dans l'usage courant de tout et chacun ! Pour comprendre le systeme des jeepney a Manille, je vous souhaite cependant bon courage. Moi je n'ai rien capte...Mais en posant les bonnes questions au bon moment, il est tout a fait possible de s'en sortir, la preuve : je suis vivant.

Busuanga @ dusk.


Je retrouve donc, sans trop de galeres finalement, mon pote Matthieu, qui bosse. Il est volontaire dans une ONG francaise qui s'appelle Virlanie et qui travaille notamment a receuillir les enfants des rues de Manille. Et il y a du boulot. Et le boulot est tres, tres rude. Je ne serais pas capable d'endurer la vue de tout ce que ces volontaires peuvent voir comme horreurs avec ces gosses de moins de 10 ans, qui se violent entre eux, mangent dans les ordures, n'ont jamais eu de parents, j'en passe....aussi je tire mon chapeau a ces groupes de jeunes qui vont la-bas pour tremper les mains dans le cambouis...et par extension a tous ceux qui ont les tripes de faire de l'humanitaire dans des endroits si sombres, en sachant parfois y extraire des petits moments de lumieres et de bonheur. "Big up" a eux.

Le temps de se poser dans une des maisons de volontaires, en plein dans le quartiers des enfants paumes, une gorsse sieste (nuit blanche oblige) permettant de se faire devorer par l'armee de moustiques ultra-agressifs qui trainent, une grosse discussion en regle avec le Matthieu, depuis le temps...



Les maisons de volontaires, super sympa, sont des collocations remplies de francais qui bossent et vivent ensemble. Vu l'insecurite et le risque eleve de cambriolage en regle dans ces coins de Manille, toute les maisons sont de veritables forteresses, aux enceintes couvertes de barbeles et aux portes a triple verou ! Quand il ne sont pas sur du taf administratif de bureau, les volontaires bossent dans une prison pour enfants (oui, vous avez bien lu) ou les gamins des rues, ramasses le soir apres le couvre feu, sont entasses en cellule commune, et vivent litteralement dans la merde.

Le soir venu, apres la sieste et apres l'apero qui a suivi, on se rend avec le Matt, a l'aeroport de Manille, ou doit arriver la joly Malie (ou jolie Maly c'est au choix), venue de Hong Kong. J'aurais, mais surtout elle aura, l'honneur de m'accompagner pendant ce trip Philippin, seulement moi (et elle du coup).... 
Bref, vous m'avez compris ! Maly je la connais depuis un petit moment, puisque c'est (a ce moment precis) une fiere pote de promo de l'INSA de Rouen. Maintenant qu'elle est devenue une business woman a temps plein en expatriation a HK, elle ne peut pas se permettre le meme genre de trip que moi alors nous allons limiter l'experience a une petite dizaine de jours. Je vais donc la laisser gerer le choix des destinations et du temps a y passer, puisque moi, hein, j'ai le temps et je suis un gars ouvert a toute proposition.



Le lendemain, rebelotte a l'aeroport manillais, toujours a l'arrache et en sprintant comme des sagouins. Maly et moi prenons l'avion (via PAL Express) direction l'ile de Busuanga, petite ile au Nord de sa tres grande soeur Palawan, situees au Sud-Ouest de l'archipel philippins, a une petite heure de vol environ de Manille. La gueule de l'aeroport principal de Busuanga donne de suite le ton : on sait qu'on est sur une petite ile. Tant mieux ! On negocie un peu le transport jusqu'a la principale agglomeration, Coron Town au Sud, a environ 30 minutes de brousse a travers cette ile qui semble magnifique.
Dans sa grande preparation de voyage, Maly avait reserve dans des petits cottages une chambre pour deux. "Que nenni", je lui sort. "On va trouver un truc en arrivant la-bas".

Alors pour info, Coron Town est une petite ville dont l'activite principale se concentre sur le port, d'ou partent les differentes "bangka", ces bateaux a balanciers dedies a la peche, a la plongee ou le "island hopping" (activite touristique visant a sauter d'ile en ile dans la journee avec un bateau mene par des cuyas filipinos). N'esperez pas trouver de plages magnifiques sur Busuanga : il y en a peu ou pas. Par contre vous pouvez vous tenter les sources chaudes ou encore monter sur la colline qui se trouve au dessus de la ville et d'ou l'on devrait pouvoir avoir une sacree vue sur la baie Apres avoir trouve un petit hotel sympa sur le port, le L&MP Guesthouse, bien plus accueillant que l'usine d'a cote (SeaDivers, qui comme son nom l'indique est aussi un gros centre de plongee), nous louons une becane et allons trouver une petite plage a 45 minutes de la pour faire trempette un peu. Je n'avais pas mis les pieds dans l'eau depuis Koh Phangan en Thailande, vous imaginez le bonheur que de me retrouver a nouveau dans une flotte a 29 degres.

Vue de la piaule, L&MP, Coron Town


Nous faisons connaissance avec le patron de L&MP, Williams, un sino-americain de 60 ans, tres sympa, accueillant, chaleureux, plein d'entrein et de ressources, et un pur cuisinier en prime. Il nous branche avec un centre de plongee local, dirige par un instructeur suedois dont la copine vit dans l'hotel. Le but pour Maly etant de passer son premier degre de plongee, le but pour moi etant d'assoir un peu plus mon experience des plongees sur epaves et a "bonne profondeur".
Car la plongee sur Coron est avant tout reputee pour ses nombreuses epaves, vestiges de navires militaires de support japonais, coules en 1945 par l'aeronavale americaine. Il y en a 15 dans les environs, pour a peu pres tous les niveaux. La meilleure plongee sur epave du coin, le navire Irako, etant situee dans la zone des 30-45 metres de profondeur, est plutot difficile et reservee a des plongeurs experimentes. Ce qui pour le coup l'a pas mal preservee des pillages divers que les Philippins ont pu operer sur les autres depuis les annees 70.



Du a un emploi du temps charge, Kris, le fameux plongeur suedois/beau gosse/semi-celibataire/la trentaine bien passee, ne peut nous faire plonger que le sur-lendemain. La journee du lendemain serait donc libre de toute activite pour Maly et moi. On a donc profite pour larver serieusement, et se mettre a faire du island-hopping avec notre nouveau capitaine rencontre sur le port : June.






Au programme : plages et lagons sur Coron Island, juste en face de Coron Town. Alors, premiere surprise, c'est pas cher certes mais cela reste payant, et le bon June avait bien oublie de nous le dire. En effet quels que soient les petites iles ou les plages ou les lagons ou les grottes ou les trous de balles auxquels vous irez, ils ont tous -ou presque- ete restitues aux tribus locales par le gouvernement et sont desormais prives. Donc a chaque fois vous verrez une petite paillote ou une famille de gens vieux (tout le monde est vieux) vous regarde passer tout en continuant son train-train, et attendra le paiement de la dime quand vous repartirez.



Par contre, vous allez vous en prendre plein la vue. Les Twin Lagoons, et leurs eaux chaudes jaillissant des prodondeurs sont a faire absolument ! Dans un style tout a fait different, ces alentours de Coron n'ont absolument rien a envier aux plus belles iles du Sud de la Thailande. C'est a couper le souffle. Et, a la difference de la Thailande, les touristes sont relativement peu nombreux et les endroits restent, pour la plupart, completement sauvages et deserts. Un bonheur pur et dur. La journee nous a paru courte, mais on s'est regale.

Coron Island


Premier vrai contact avec les autochtones. Ils sont toujours tres types "Asie Sud-Est" (soit austroasiatiques, soit australonesiens pour les barres d'ethnologie), d'ailleurs Maly est prise pour une filipina les trois-quarts du temps. Ils sont chretiens (car les Philippines sont une ancienne colonie espagnole), parlent le tagalog qui a justement des similitude avec le parler de leur anciens colonisateurs (sans oublier qu'il existe 15 000 dialectes different dans le pays). Beaucoup, beaucoup d'enfants. Leur jeu principal ? Lancer des petards partout et tout le temps. C'est assez flippant parfois, genant au debut, puis apres on y porte plus trop d'attention (jusqu'a ce qu'un mioche en balance un gros a deux metres de vous).

Twin Lagoons

D'autant plus que nous sommes ici en periode de Noel, fete que les Philippins preparent depuis le mois de Septembre.
Tout le monde dans la rue va vous lancer un "Merry Christmas" (ah oui j'oubliais, ils parlent et comprenent tous l'anglais, car les americains sont restes dans le coin un moment), des enfants aux adultes. Malgre le soleil et la chaleur qui rendent la chose irreelle, le soir venu les gens chantent des chansons de Noel dans les rues, les gamins se baladent a moitie a poil avec des instruments de fortune faits de boites de conserve, et chantent 'Feliz Navidad' de partout. Ce sont des moments privilegies, au milieu de la population locale et de ses festivites de Noel, sur une ile du bout du monde, qui me resteront graves dans le coeur. J'ai adore.



L'autre truc marrant a signaler a propos des locaux, et que le sport national filipino est le karaoke. C'est une institution, un moment priviligie pour se retrouver, auquel absolument tout le monde aux Philippines participe. Ca chante souvent si mal que ca decolle presque les peintures des murs, mais personne ne se moque de personne et chacun supporte (si tant est qu'ils aient l'oreille pour entendre), reste assis et ecoute sans sourciller. C'est pris tres au serieux.
Le repertoire de chansons en contient des locales ou occidentales. On reste neanmoins dans le slow demode, la chanson triste vieillie, et dans des trucs has-been a l'occidentale (Celine Dion est particulierement reprise et appreciee pour ses chansons d'amour melancoliques et mievres). Une fois passee la surprise au niveau de la justesse du chant (qui m'a fait mourir de rire, mais pas autant que le concert de reggae foireux de Koh Lanta avec Lee et Jen), l'ecoute est deprimante (mais cet aspect reste drole).


Coron, port.


Le lendemain est consacre a la plongee. Maly se retrouve donc avec Kris en binome pour sa formation, et je me retrouve avec Lola, une guide francaise de plongee, saisonniere, qui bosse a Shanghai le reste de l'annee (et qui a une voix incroyable au chant). Ils avaient tellement envie de faire rentrer la pepette que Kris et Lola s'etaient enchaine 3 semaines non-stop avec 3 ou 4 plongees par jour (ce qui commencait a peser sur serieusement l'organisme, surplus d'azote sanguin aidant). Tout cela est devenu tellement bordelique que je me suis meme retrouve a plonger seul, ou alors en tant que guide avec un seul partenaire d'un certificat plus faible.
Ce partenaire, et c'est une rencontre de voyage comme on les aime, est un mec d'environ 25 balais dont nous ne pouvions retenir le nom, mais juste la sonorite. Par simplification et analogie, il nous etait connu sous le nom pompeux de "Bongo".
Bongo est un tres bon plongeur (qui faisaient la formation pour atteindre le meme niveau que moi) venu de turquie, mais qui (parlant mandarin) bosse en Chine. Il est sympatique, cheveux longs boucles noirs, poilu, souriant, parle fort et tout le temps.  Une gueule si grande qu'on l'aurait pris pour un rital, mais toujours super gentil. C'etait un bon partenaire, mais probablement jamais ne serait-il devenu mon pote ! Retenez bien ce nom : "Bongo".

Deux plongees, puis trois plongees le lendemain.
La deuxieme journee de plongee (21 decembre) fut tout a fait exceptionnelle. Outre le fait que Maly torchait aisement sa formation de plongee, au point d'en impressionner le moniteur (qui l'a donc emmene sur des plongees plus complexes) [il faut dire qu'elle a eu un bon formateur theorique nldr], j'ai realise la fameuse plongee sur l'Irako.

Plongeurs !


Avec Kris qui, cette fois, au vu de la plongee plutot tendue (descente a 45m dans une epave, visibilite reduite avec risque d'ivresse des profondeur), ne deconnait plus trop. Lui, Bongo et moi pour l'epave de la mort qui tue. 42 minutes a 45metres (l'air se consomme plus vite en profondeur). Bonne, tres bonne plongee dans un bateau de 147m intact, auquel les bombes ont laisse des trou sur le pont. Memorable.

Enfin, l'autre plongee memorable de la journee fut celle du Barracuda Lake. C'est un lac d'eau sale situe a l'interieur d'une ile, il faut donc grimper un peu les parois de roche au travers desquelles un pauvre escalier de bois se faufile dans une faille, avant de redescendre de l'autre cote. Avec tout le barda de plongee sur le dos, c'est assez sportif ! La particularite de Barracuda Lake est son thermocline impressionant, puisque lorsque vous descendez en dessous des 10 metres, l'eau passe de 25 a 40 degre d'un seul coup (volcanisme). Quelle sensation bonnarde !! Meme pas besoin de combinaison ! La difference de temperature est d'ailleurs visible a l'oeil nu (enfin, avec un masque quand meme!) entre deux couches de flotte. C'est une plongee tout a fait sympa pour cet aspect mais en revanche il n'y a aucune faune ou flore a apercevoir (il y aurait cependant un baracuda qui traine mais qui du coup doit crever la dalle), du a la temperature tres elevee. On peut par contre tenter de s'enfoncer completement dans l'epaisse couche de vase qui recouvre le fond (25m).

Bongo


La plongee creve, la plupart de nos soiree se sont limitees a du calme (juste trouble par les petards et les tromblons chantant du karaoke). Tous les gens rencontres etaient aussi des couples, et a par Bongo (avec qui on avait deja plonger deux jours) les rencontres furent peu nombeuses. Kris et Lola, bien que sympa, on ne les a pas revu. Il faut dire que Kris commencait un peu a nous les brouter avec son lunatisme, tout beau gosse/trentaine/semi-celibataire etc.
Avec toute cette histoire de plongees, Maly et moi preparions deja tranquillement le depart de Coron vers la prochain destination : El Nido, situe a l'extremite Nord de l'ile principale de Palawan.
Pour si rentre, 9 heures de bangka sans nourriture ni eau, en plein cagnard, sont necessaires. Cela prend donc la journee, mais si vous ne craignez ni le soleil, ni la chaleur, vous pouvez vous mettre sur le toit et admirer le paysage tout en respirant l'air marin. Tres sympa.
Qui retrouve-t-on sur la bangka en aprtance pour El Nido ? Le Bongo en personne. Il ne nous lache plus.
Mais la rencontre la plus marquante de ce voyage fut sans doute la version philippine d'Antoine.

ATOOOOOOOOLL Les opticiens !!!!!


Nous voila donc en route pour El Nido, et j'arreterai la mon billet, pour laisser la deuxieme partie du recit filipino pour plus tard. Prenez soin de vous, et merci pour vos comments.

Peace, Love, Xiao Long Bao.



mercredi 19 janvier 2011

Kafir !




Selamat Sore a tous !

Oui, arrivee en Malaisie et retour au Bahasa Malaysia, qui n'est autre qu'une langue tres proche de l'indonesien !
Si vous vous imaginez que nous voila repartis pour une grande aventure malaise, comparable avec l'aventure thai, vous vous fourez le doigt dans l'oeil.

Comprenez, sur la Malaisie peninsulaire ou se trouve Kuala Lumpur (KL), on est en plein dans la saison des pluies en ce moment.  L'autre partie du pays etant sur l'ile de Borneo et pour le coup, la-bas la saison est seche, mais c'est un peu loin la.... J'avais donc evite de faire quelconque plan dans ce pays dans l'immediat. D'autant plus que j'avais rendez-vous a Manille, aux Philippines, cinq jours plus tard. Oui, c'est vraiment relou comme voyage.

Mais bon, en ce 12 decembre 2010 ou je touche le sol malais, mon but est uniquement de faire des economies d'avion en prenant la compagnie Air Asia, qui a place son hub dans le terminal low-cost (LCCT) de KL, situe a 45 minutes du centre. Il s'agit donc pour moi d'une connexion, uniquement, pour Manille. Je vous coupe le truc tout de suite : je me suis fait chier a KL. Ca y est, c'est dit, le mot est lache. Cet article prend maintenant tout sa subversivite car oui, je vais critiquer KL, et oui j'en ai ete decu.

Je me rapelle encore de Gayle et Saskya, qui a Gili Trawangan un mois plus tot, me couinaient de partout que KL "c'etait trop bien, trop hype, le clubbing est ge-nial. Et je connais tous les DJ de KL". Vous prononcez cela en insistant sur le "KL" (kay-elle), un accent british (en anglais) abominable, la bouche en cul-de-poule, un sac a main pendu au coude et vous saupoudrez  le tout d'un rire de greluche ivre. Vous avez a peu pres ce que j'ai eu comme premier retour.

On ne deconne pas avec la religion, bordel.


Pourquoi donc cinq jours a KL ? La premiere raison vient de mon depassement de visa qui m'empechait de rester plus longtemps en Thailande. La seconde, vient du fait que j'avais des retours tres mitiges de Manille (l'etape suivante) et qu'on me conseillait d'eviter de passer une semaine la-bas : ce qui implique donc plus de temps en Malaisie.

J'avais eventuellement comme projet d'aller sur l'ile de Penang (3h30 de route vers le Nord-Ouest) ou vers Melaka (station balneaire a 1h30 au Sud-Ouest), histoire de me sortir un peu de l'environnement urbain lourd, mais j'ai plutot squatte a mon hotel, histoire de reposer un peu la carte bancaire apres la frenesie Thai des semaines precedentes. Le choc climatique aussi a joue, car bien que peu pluvieux, le temps fut tres gris et la chaleur, autrement plus elevee qu'en Thailande (davantage comparable a l'Indonesie).

Si vous etes en backpack et que vous cherchez un endroit pas cher, Chinatown, Sud-Ouest du centre ville, est votre unique recours. On y arrive par le metro, en lachant la rame a la station Pasar Seni. Vous pourrez trouver des choses dans la moyenne que je connais (a savoir 5-6 euros la nuit), mais attention ou vous tombez...




Ma premiere piaule de KL fut certainement la plus horrible que j'avais eu depuis le debut. Six metres carres grand max, pas de fenetre, et un lit simple tres tres moyen. Ma nuit (arrivant de Bangkok ou je faisais encore la bringue a 3h du mat') avait ete courte, j'ai donc lance une sieste sur les coups de 15h. Ce n'est que quelques minutes plus tard que j'ai ete reveille par des blattes gigantesques (environ 6 cm) qui  me couraient decu m'ont fait faire un joli bond et failli avoir une crise cardiaque. Mes mouvements affolant encore plus les bestiaux qui cherchaient a tout prix a quitter la piaule fissa, je finissai par les tuer avec la frenesie d'un meurtrier.
Pour me reveiller un peu plus calmement, je decide d'aller prendre une douche. Mon entree dans la douche commune fait fuir un gros rat gris degeulasse qui file dans le couloir des chambres...Bon j'aime bien les rats, a la base. Parce que j'avais des potes qui en avaient un comme animal de compagnie. Mais des modeles gros-gris-degeulasses-dans-la-douche, la je suis moins fan.
Ma decision de foutre le camps de cette guesthouse miteuse de Chinatown (situee a droite du Reggae Bar) s'est confirme lorsque j'ai fait "connaissance" avec mes "voisins" de "palier" (c'est pas Houellebecq qui disait que l'utilisation abusive de guillemets masque des lacunes de vocabulaire ?). En fait j'etais le seul gars occidental du coin. Le reste, c'etaient tantot des ouvriers locaux, des putes du quartier qui logeaient la (ladyboys inclus), tantot des crackomanes louches, tantot des blanc-becs anorexiques interlopes qui trainent les savattes dans mon couloir et squattent devant ma porte, rotant, flatulant, se cherchant glaviots en fond de trachee...

Jalan Petaling, Chinatown, de nuit. C'est Bagdad la journee.


Je suis finalement allez, quelques dizaines de metres plus loin, toujours a Chinatown, dans une petite auberge de jeunesse geniale, dans un dortoir de 18 personnes ou j'ai fait plein de petites rencontres ponctuelles. Ils s'appellent Monkey Inn  (sur Jalan Sultan) et vu les petits services qu'ils offrent et leur sympathie, je pense qu'il est juste de leur faire une petite pub !

Seul endroit apparemment sympa ET abordable pour sortir dans tout KL : le Reggae Bar situe au beau milieu de...Chinatown, sur Jalan Tun HS Lee. Je dis abordable, car c'est surement le bar le moins cher de la ville, mais vous vous faites crever quand meme. Ici, on n'est pas dans un etat laique, et on est plutot du genre "islam" au niveau politique. Donc, alcool, on tolere (parce que vu le nombre d'occidentaux, on est oblige), mais on fait raquer severe pour compenser.
C'est un bar reggae sympa, ou les DJ ne connaissent pas de groupe de reggae a part les Wailers (comme souvent), ou ils ont mis un dancefloor (mouahaha) et ou ils passent de la house banale, du ragga dancehall pour petasses tremoussantes et un genre de dubstep insipide, entre deux "are you ready" gueules par le mec aux platines ...Si vous y allez pour ecouter du gros roots, lachez l'affaire. Vous y rencontrerez neanmoins pas mal de voyageurs "roots" de passage, qui discutent entre eux de la mediocrite de KL, et qui se refilent des tuyaux pour foutre le camps au plus vite.

J'ai passe mes deux premieres soirees a ce Reggae Bar, ou j'ai pu rencontrer un couple anglais : Jessica et Danny, en mode baroodage en Asie du Sud-Est et qui faisait route vers chez les kangourous.

Jessica, Emily
 J'ai rencontre aussi un autre couple, australien cette fois, compose de deux personnes. (...) Emily et "Ruke" qui partaient vers la Thailande.

Danny, Ruke


Danny, petite sceance de tatouage au bamboo apres le petit dej'.



Pour la petit anecdote, "Ruke" est un surnom pour "Luke". Il a ete appele comme cela part un pere fanatique de Star Wars, et porte cette petite tresse de cheveux derriere l'oreille caracteristique des chevaliers Jedi. Ca ne deconne pas dans la famille.



J'ai partage deux soirees avec ce petit monde, et je dois avoues que la deuxieme etait plus "detendue" que la premiere. J'avais tantot l'histoire des blattes a raconter, tantot l'histoire de l'arnaque.

Deuxieme soiree au Reggae Bar de KL, plus "detendue".

Car apres une bonne nuit de sommeil dans mon trou a rat, j'ai ete la cible d'une arnaque organisee visant a me piquer du fric de la plus douce des manieres.


Je vous en raconte les faits mais vous devez garder a l'esprit que, meme si certaines choses peuvent sentir l'arnaque a plein nez a posteriori, je vous garanti que je n'ai rien senti sur le moment. On y va ?

Premiere vraie journee a KL. Direction les tours Petronas. "Oooh, aaaah, superbe !", tic-tac-photos (je reste en bas), puis je me pose un peu . Une bonne femme, a ma gauche, engage la conversation en me demandant ou ai-je achete mes pendentifs. Un dialogue sympa debute, et j'apprends que cette femme locale, environ 45-50 ans, est institutrice et qu'elle s'appelle Anna.

J'en vient a dire que je suis français, et justement, par chance comme de par hasard, sa petite soeur est infirmiere et vient d'avoir un contrat d'un an en France, a Marseille ("ouille, pas de chance", pensai-je). Elle a 25 ans, n'a jamais voyage, est tres anxieuse sur sa future vie en France, etc. Au bout de quelques minutes, Anna ne passe pas par quatre chemin, et me demande si elle peut "emprunter un peu de mon temps" pour que je puisse rencontrer sa soeur et repondre a certains questionnements qu'elle pourrait avoir sur sa vie prochaine dans la cite phoceene. En clair : elle veut me ramener chez elle. J'accepte, par sympathie pour cette femme plus que par gout pour l'aventure.



Apres un leger coup de fil sur son portable, elle me montre quand meme sont "chez elle" qui se trouve en dehors de ma carte de KL, quelque part dans la proche banlieue Nord-Est. Puis nous nous retrouvons dans un taxi.  Durant le trajet, il me pose enormement de questions sur la France, qui me suprenent un peu considerant le fait qu'elle soit institutrice. Je la trouve "trop" ignorante pour avoir une soeur qui part prochainement une annee la-bas. J'augmente sans m’affoler mon niveau de mefiance. Elle n'est deja pas au courant que le Canada et la France sont sur deux continents distincts, ou que notre monnaie est le "Saint Euro"... Le taxi.nous depose devant un petit pavillon. Ce n'est pas une villa non plus, mais enfin cela ne respire pas la misere, loin de la. Je la laisse payer le tacos (je lui rend deja service, il ne manquait plus que je raque le transport), et me retrouve sur ce qui semble etre chez elle.

Je rencontre deux nouvelles personnes en rentrant, une jeune fille qui s'eclipse rapidement (non, ce n'est donc pas la soeur en question), et un homme d'un certain age semblant etre le mari de Anna. Nous l'appelerons Theophile (pour la deconne). L'accueil est excellent, on dirait que Theophile et Anna n'attendaient depuis des mois. On m'offre a boire, on m'assoit dans un salon, et Theophile me tape la tchatche. Il s'etonne anxieusement de m'entendre demander et remercier en bahasa, mais son anxiete est vite calmee en voyant que oui, j'etais effectivement une grosse buse dans cette langue.

Vu que la soeur en question n'est pas encore rentree, nous discutons quelques minutes, je parle de mon aventure et tout...Il me dit qu'il a voyage aussi, Bali, Monaco et Las Vegas sortent du lot. En fait il est croupier dans un casino de KL et l'a ete dans beaucoup de casinos du monde, et c'est son jour de conge aujourd'hui. (Je dois etre une proie facile pour gober tout ca). Bref, toujours est-il qu'on se met a parler "cartes", Texas Hold'Em, Gin Rami et Blackjack, et il me dit qu'il est pret me montrer une technique de triche infaillible a ce dernier jeu. Curieux, j'accepte et nous changeons de pieces dans la barraque (je prend avec moi mon coca et mon sac). Anna nous suit et s'assoie a cote de moi, en face de Theophile, devant une table munie de jetons, d'un tapis de cartes et de tout le bouzin pour jouer. Cela fait approximativement 7 minutes que j'ai foutu les pieds dans cet endroit...

Couchant, vu de Bukit Bintang.


Theophile me montre donc sa tricherie. Efficace mais inutile en pratique vu que le croupier doit etre complice...Toujours est-il qu'apres quelques minutes, s'assurant que j'ai bien assimile la technique, il me dit :
- "T'es un bon gars.
- Merci. (qu'est-ce qu'il me veut?)
- L'autre jour tu sais, j'etais croupier a une table et un mec tres riche des Emirats Arabes Unis s'est fait 45 000 dollars US au blackjack. Il n'a pas joue avec sa tete, il a juste eu de la chance, et moi j'aime pas trop ce genre de joueur. Tu vois, ce mec reviens jouer chez un ami demain soir, et je serai croupier. J'aimerais que tu soit a la table, qu'on joue ensemble et que tu le plumes. Les mises sont a 10 000 $ US."


Whoa, whoa, whoa. Ca fait pas vingt minutes que je suis la, et deja le mec insiste pour que je foute 10 000$ sur une table de cartes, et que je vole un riche industriel petrolier des Emirats en trichant au Blackjack dans une partie clandestine. Non mais il m'a regarde ce con ? Et Anna qui en rajoute a cote de moi : "Ca ne t'interesse pas de gagner beaucoup d'argent facilement ?". Non, desole, cela ne m'interesse pas en tout cas de me les faire comme cela non. Je leur explique que je suis un backpacker a la con et que de toute facon je n'ai pas ce genre d'argent avec moi. Ils insistent encore un peu, toujours je refuse.

A partir de la, tout va tres vite. Theophile passe un rapide coup de telephone, lache un truc a Anna en bahasa, et me dit qu'il faut que je parte, et que finisse mon coca rapidement. Anna me dit que sa soeur ne viendra pas, et qu'il ne sert a rien de me faire perdre mon temps. Son "chauffeur", inconnu au bataillon, fait son apparition dans ce "film". Anna et le chauffeur vont me ramener a la plus proche station de metro (alors qu'elle m'avait dit qu'elle me gererait le retour aux Petronas en tacos). Aux revoirs precipites a Theophile, et il me fout litteralement dehors. Dans la voiture de retour, Anna me demande de l'argent pour l'essence (50 ringgits, 12 euros, du vol) vu qu'elle n'en a pas sur elle et qu'elle doit aller voir sa mere malade a l'hopital (et la marmotte...). Ayant pris soin de planquer mes billets avant, je racle ma mitraille et lui file environ 2 ringgits (0.5 euro). Elle fait la gueule mais les prends quand meme. Elle me jete a une station de train de banlieue paumee, m'explique comment retourner au centre-ville, et fout le camps sur les chapeaux de route.

C'est en fumant une clope devant cette meme station, que j'analysais avec attention l'heure et demie qui venait de se passer. Je me rememorais tous les signes qui m'avaient paru bizarres et essayais de trouver des articulations entre tous ces faits. Je suis finalement arrive a la terrible conclusion : on avait tres probablement essaye de m'arnaquer. Et j'avais compte 4 personnes dans le coup qui jouaient necessairement la comedie. Ces personnes, dans un grand scenario mais finalement au travers de l'appat d'un gain eleve aux cartes, voulaient m'amenaient a me balader avec une grosse somme d'argent sur moi (10 000 $US au moins), pour soit, me la voler avec perte et fracas, soit me l'extorquer d'une quelconque maniere que ce soit, ou encore (plus subtilement) de me la faire perdre aux cartes face a d'autres complices...

Je n'ai perdu que 50 centimes d'euros dans l'histoire, et eux, un peu plus (les transports, le coca et le manque a gagner d'avoir rate). Mais, en discutant avec mes collegues aux Reggae Bar le soir meme, j'ai appris que cette arnaque, et d'autres tres similaires, sont monnaies courante a KL, et les cibles sont tres souvent les voyageurs solo. Meme le Lonely Planet en fait l'echo...Bref, je m'en suis bien sorti,mais je pense qu'en face ils n'ont pas ete tres bons...Voila pour l'anecdote.


Les jours suivants ont donc davantage ete consacres a du posage en regle ainsi que quelques petites visites par-ci par-la. Jalan jalan.

Alors premiere visite, de KL : la magnifique petite mosquee de Masjid Jamek. Je vous la conseille, son calme en plein centre-ville fait du bienJe me balade en djellaba, a la cool, alors qu'un imam m'appelle pour que je m'assois avec lui. Il me prend pour un rebeu, et me parle en arabe. Donc je ne capte rien. Des qu'il eut change sa langue a "l'anglais", je ne captais pas beaucoup plus. Une belle claque dans la gueule, alors que je m'attendais, avec un homme occupant cette position, a un dialogue interessant sur la vie, la mort et la derniere version d'Adobe Reader (c'est pourquoi j'avais acquis a sa requete), il ne lui a pas fallu une minute pour me demander du pognon pour sa mosquee. Je l'ai envoye chier et me suis barre sans lui montrer un soupcon de respect. Avec ce genre de personnes, il y a vraiment de quoi etre degoute de la race humaine. Que meme, ici dans un KL ou la misere n'est pas marquee, un imam dans une mosquee me prenne encore pour un portefeuille ambulant, c'est a se taper sur les cuisses !



A la sortie, quand meme, je discute avec un vendeur (d'objets en rapport avec le culte musulman), Abdul. Il me parle un peu de sa religion, mais n'ecoute pas. Il ne concoit pas une seconde qu'il puisse y avoir une possibilite qu'autre chose que le Coran puisse etre recevable. Et pourtant il est cultive...mais pas de la maniere qui lui ouvrirait l'esprit. Il me parle  "d'infideles"... Je le quitte, une nouvelle fois decu, en me disant que je comprenais de moins en moins le concept des religions (apres discussions avec cathos, musulmans, hindous ou bouddhistes) et que ces dernieres etaient finalement tout sauf tournees vers l'Homme...

Pour finir sur la section "Islam", vous pourrez aussi aller jeter un oeil a la gigantesque mosquee nationale, probablement la plus grande d'Asie du Sud-Est. Comme c'est interdit aux touristes et que cela avait l'air de bien faire marrer le mec a l'entree, je n'ai pas pu rentrer pour prendre des photos. Mais, en toute honnetete, cette mosquee ressemble plus a un grand "bunker a prieres" qu'a un joyau culturel ou architectural.



Si vous etes en mode nature, vous pourrez vous balader, non loin de Chinatown, vers le parc de Tasik Perdana. Vous y trouverez le parc ornithologique (KL Birdpark) connu pour avoir la plus grand voliere au monde (genial), ainsi que le lac Lake Gardens, le jardin des hibiscus et un planetarium (il y a quelques autres trucs egalement dans le coin). Je ne sais pas par quelle magie tout cela etait ferme quand je me suis pointe, mais j'ai reussi a rentrer dans le parc et me suis retrouve completement solo au milieu des fleurs (c'est mon petit cote sentimental). J'ai pris quelques photos.



Pas loin, vous avez LE symbole historique de KL : Dataran Merdeka. C'est en fait une grosse etendue d'herbe, ancien terrain de cricket de l'epoque coloniale britannique. Ca fait longtemps que je n'avais vu d'aussi belle pelouse sur une telle etendue. Qu'est-ce qu'elle etait belle cette pelouse...

Cette pelouse...putain je m'en remets pas.


Si vous etes moins "pelouse" que moi et plus "gratte-ciels", vous avez deux gros choix a KL. Les magnifiques tours jumelles Petronas (478m, anciennement plus hautes tours du monde, battues en 2004 par Taipei 101), qui sont le QG de la boite nationale richissime-petroliere (ou petroliere-richissime, ou petrochissime). C'est un piege a nigauds. Le nombre de places pour monter par jour est limite, et la vente arrete a 8h le matin. Ensuite, vous faites deux heures de queue, vous montez sur le skybridge (la passerelle entre les deux buildings), vous avez 10 minutes pour prendre des cliches et on vous fout dehors. C'est a dire que vous n'allez pas du tout en haut, vous allez "au milieu", ce qui fait que la vue n'est pas geniale.




Si vous voulez avoir une bonne et grosse vue qui tache, montez a la tour KL Tower qui se trouve un peu plus au Sud des Petronas. Vous pourrez avoir une bien meilleure vue que ces dernieres, et meme les prendre en photos (de nuit c'est assez exceptionnel).

Enfin, vous pouvez vous balader dans le centre des affaires de KL, appele Bukit Bintang ("la colline de l'etoile"), ou vous trouverez soit des restos locaux pas trop cher, soit des bars/restos hors de prix pour les expatries qui se sustentent avant de sortir dans leurs endroits attitres.


Le haut de la KL Tower (le bas est sans interet)



Alors, pour que je vous file un peu mon interpretation d'ici, Kuala Lumpur se divise en quatre grandes categories ethniques /sociales :

1- les Malais, dont l'absence quasi-totale de culture propre (hormi l'islam tres marque) est effarante. Ils sont completement noyes dans la nasse des immigrants (auxquels ils doivent leur survie)...
2- les Chinois, tres nombreux et en meutes comme a leur habitude, s'entassent dans divers quartiers de KL (selon leur region chinoise d'orignie, vu qu'ils ont du mal a se sentir entre eux), et notamment donc sur le petit Chinatown local, dont le marche est assez bordelique.
3- les Indiens, eux aussi super nombreux comme d'hab, se trouvent partout aussi mais surtout vers Little India. Ils gerent toutes sortes de petits commerces, notamment de telephones portable, ainsi que des restos D'ailleurs, c'est par la bas que j'ai trouve les meilleurs bouis-bouis au niveau rapport qualite/prix. Dependant evidemment du fait que vous soyez prets a vous peter le bide avec de la vraie bonne bouffe indienne pour 1.5 euros le repas...
4-Les "expats". Ah !! Ce sont les meilleurs a observer pour avoir un apercu de la decadence "a l'occidentale". Typiquement de jeunes blancs (les plus ages sont differents), soit en costard, soit des vetements de marque mi-luxe oriente "bobo decontract' des villes". On les calcule d'emblee car ils se ressemblent tous, ont tous la meme attitude, font tous les memes choses et se deplacent de la meme facon. Le mot "business" est celui qui sort le plus. Je vous promets que c'est vrai ! Et il y en a meme un certain nombre a KL. La population locale n'a evidemment aucune estime ou quelconque respect a leur egard, mais elle tolere leur presence car ils ont du pognon. Et ils aiment bien montrer qu'ils en ont, et du coup ils le flambent de partout, notamment dans des soirees ou ils se retrouvent tous, puisque de toute facon ils sont les seuls a avoir les moyens d'y aller (et qu'il n'est pas question de faire des trucs avec les locaux).





Tous ces ingredients auraient pu faire de Kuala Lumpur un lieu hautement interessant. Mais j'ai eu cette sensation que la chimie n'operait pas, qu'on forceait le mariage, que le melange de cultures etait artificiel et tout sauf spontane. Les Malais peinent a donner une ame a cette ville, une particularite, une identite. KL est victime, comme beaucoup de grandes ville modernes, du manque d'humanite de toute cette masse, de tous ces gens qui se desinteressent profondement de l'Autre.

Apres mes 5 jours la-bas, j'avais plutot hâte de faire route vers Manille. Non que mon sejour a KL soit denue de toute experience enrichissante, loin de la. Mais je ne vois pas, quand on est en backpack, l'interet de passer plus de deux jours a KL.

J'ai donc pris mon avion pour Manille, enfin pas Manille, "Clark" (a une heure et demie de route). Je suis parti a 3h du matin de mon hotel, car il me falait enormement de marge de manoeuvre. C'est donc apres avoir discute toute la soiree avec ma voisine (allemande) de dortoir, jusqu'a 3h, que j'ai directement mis les voiles sans meme ferme l'oeil.

Prochaine etape, Philippines. Je vous avais prevenus que toute cette aventure malaise allait etre courte.

Peace, Love, Tét.

mardi 11 janvier 2011

Ordo Ab Chao




Salut a vous. Merci toujours pour vos commentaires. Continuez a me faire bénéficier de vos impressions les plus vraies concernant le contenu et le contenant de ce weblog. Il est vrai que le nombre de commentaires baisse toujours sensiblement, en opposition avec la tendance generale des visites, ce qui est un peu decevant. Certains d'entre vous m'ont fait la remarque d'un dernier biller (Usual Crap) plus sombre et moins "fais nous rever". Je suis donc au regret de vous informer que je ne suis pas la pour ensoleiller vos coeurs rabougris par un hiver long et rigoureux, ni vous promettre une annee 2011 meilleure que la precedente (bien que je vous la souhaite goulûment), ce grace a de  perpetuels recits de plages de reve et de filles magnifiques aux seins nus. Non. La decouverte d'environnements urbains, voire sombres, voire crades, voire pire est egalement preponderante dans ce voyage, peut-etre moins "glamour" certes, mais c'est ainsi.

Bangkok fut notamment la premiere vraie grande ville visitee dans ce voyage. C'est une sacre métropole. Centre névralgique de toutes les communications en Asie du Sud-Est, ce n'est pourtant pas une ville qui se caracterise par la richesse de ses habitants. Si l'agglomération en elle-même est bien trop grande pour que mes 4 jours sur le terrain me permettent de l'explorer, le "centre ville" est lui meme gigantesque et ne sera surement pas couvert pendant cette période.





Cela est d'autant plus vrai que mes 3 semaines precedantes a backpacker dans le Sud de la Thailande, et notamment les différentes plongées, ont attaque quelque peu le budget (le Sud du pays n'est quand meme pas donne, surtout des que l'on veut faire quelque activité).

Je parlais dans mon dernier post de ma deuxième journée a Bangkok. C'est en fait la première vraie journée étant donne que la precedante était minée par la nuit de bus. J'en profitait pour me rendre avec mon pote Micahal a l'ambassade du Royaume-Uni pour que le gazier puisse se récupérer un passeport tout neuf.

Depuis Thanon Khao San, peu de tuk-tuk veulent vous prendre pour vous amener jusque la-bas, étant donne la grande distance entre Banglamphu et cet endroit (situe entre les quartiers de Siam Square et de Sukhumvit).

Attention aux touristes qui prenent un tuk-tuk, voire meme un taxi sur Bangkok. Très souvent, ils ne vous amèneront pas a la destination voulue. Ils vous déposeront proche d'un magasin (bijoux, tailleurs de costards…) dans lesquels vous devrez rentrer si vous vouluez continuer la course, et ou l'on vous mettra une pression importante afin que vous consentiez a l'achat. Le tuk-tuk ou le taxi prend une recompense a chaque fois de la part de ces magasin pour leur rabattre de force des clients.



Tour ce système doit rentrer en compte de la négociation des prix réalisée au préalable avec le chauffeur. "Un arrêt, OK, mais alors je veux une réduction de tarif". C'est précisément ce que nous avons fait avec Micahal. Le mec s'est arrêté chez un tailleur de costard d'origine népalaise, super bien sape comme vous vous en doutez, qui m'a pris entre quatre yeux, m'a offert a boire et, entre gentlemen, m'a décrit pourquoi je voulais absolument un costard complet taille sur-mesure en Cachemire pour une cinquantaine d'euros.

Argumentaire auquel j'ai répondu que bien que je respectais plus qu'a l'accoutumée son travail et sa personne, et que je le remerciais par ailleurs du rafraichissement offert, ce n'était pas du tout dans mes plans initiaux de me retrouver dans sa boutique, bien au contraire d'ailleurs. J'ai rebondis la-dessus en lui disant que je n'appréciais pas ses manieres de rabattage de client, et que cela posait pour le coup un sérieux doute quant a la qualité réelle de son travail et la véridicité de son discours de vente. Nous sommes donc, entre gentlemen, tombes plus ou moins d'accord sur le fait qu'il n'était pas une personne de confiance, bien que je n'avais pas le mot "charlatan" dans mon vocabulaire anglophone pour le placer en épithète.
J'ai pris congé et j'ai poursuivi ma route.

Apres avoir attendu une vingtaine de minutes que Michahal ressorte de l'ambassade, il s'est barre de son cote. Jouant un peu les mecs irrespectueux de leur compagnie (comme le coup de la blonde la nuit qui a suivi, cf. le post Usual Crap, je met cela sur le compte de son  immaturité), il a pris le premier tacos et je me suis retrouve seul.



Qu'importe ! Je me retrouve dans les alentours de Siam Square, en passant par le skywalk (une voie piétonne aérienne, située sous le Sky Train, qui est un métro aérien aussi). Je tombe dans un premier centre commercial, ultra moderne. Quel choc, quel contraste avec la rue ! Des boui-bouis de trottoir on passe sur des enchevêtrements d'escalators, de magasins Prada, de fontaines intérieures, et meme un groupe de musique et cantatrice au piano qui chante des chansons d'amour (ou alors elle parle sensuellement en Thai des saucisses de Francfort en promotion au rayon charcuterie) . A la  rigueur on pourrait se croire dans n'importe quel centre commercial luxueux d'une grande ville occidentale. D'ailleurs, Siam Square est un peu-beaucoup le quartier des affaires de BKK. On croise des Thais en costard cintres, et d'autres Thai magnifiques en tailleurs des plus aguichants. Tels des new-yorkais, ils ne regardent pas autour d'eux, sont toujours au telephone, et se déplacent d'un pas presse et égoïste, des dossiers importants dans la main. On ne plaisante pas avec ces choses la. L'oppulence et le consumérisme impertinents condenses dans ces quelques etages gigantesques. Tout le monde parle anglais ici, et on ne se retourne pas sur le passage d'un occidental : on cherche a lui ressembler a tout point de vue. Nous sommes dans le Bangkok moderne, tourne vers l'avenir, qui ne se preoccupe guère des réels problème sociaux du pays, celui des jeunes cadres dynamiques, fils de riches, de l'illusion notoire d'une Thailande en progrès.

Democracy Monument at dusk - Ratchadamnoen Klang Rd.


Car la Thailande est actuellement en proie a des dissensions politiques graves (c'est le 7eme pays au monde ou les risques d'attentat sont les plus eleves) concernant le système monarchique. Les Thais, qui fêtent l'anniversaire de leur roi le 6 décembre, viennent en nombre a Bangkok pour célébrer cet événement. Car beaucoup de Thais adulent leur monarque réputé proche de son peuple (et dont le regne, dépassant 60 ans, est le plus long actuellement en cours) : chaque maison doit avoir un portrait de celui-ci, les billets de banque ne doivent jamais être poses de sorte a ce que sa face soit vers le sol, etc…

En opposition a cette omniprésence du roi, de ses symboles, armoiries et portraits partout dans les rues et maisons du pays, des voix ont deja commence a s'élever.  Aux "chemises jaunes", fervents défenseurs du Roi et de sa dynastie, font face les "chemises rouges", féroces partisants de l'abolition de la monarchie pour un régime parlementaire. Ces derniers sont de plus en plus nombreux en Thailande et exercent une influence croissante a Bangkok, en utilisant s'il le faut la violence (attentats, émeutes…) pour soutenir leurs positions. Etant donne que le roi, encore très populaire dans son pays, est maintenant agé de 84 ans et très malade, ce n'est qu'une question de peu de temps avant que le prince héritier ne finisse sur le trône. Or celu-ci, a la différence de son père, est très désavoué parmi la population Thai. On redoute donc, a la mort du roi actuel, que la Thailande sombre dans le chaos et qu'un coup d'état se produise menant vers une guerre civile et/ou un régime totalitaire…Des émeutes importantes ont eu lieu ces derniers mois a Bangkok, ce qui a poussé le gouvernement a imposer la loi martiale, et un couvre-feu municipal maintenu par la présence de nombreux militaires en armes partout dans la ville.

Pourtant jamais et nulle part dans cette ville je ne me suis senti en insécurité. Je n'ai jamais réellement pu être témoin de signes de tensions internes de quelque sorte. La vie a Bangkok, frénétique, poursuit son chemin. Car les Thais sont pauvres, l'argent ne rentrant pas tout seul dans les bourses, ils se remettent consciencieusement a bosser.

Une ruelle dans Chinatown vers Thanon Yaowarat


Je me retrouve dans l'énorme complexe commercial MBK (qui n'a rien a voir avec la marque "Motobecane"), qui est un labyrinthe de milliers de magasins, sans carte pour se diriger. Je me retrouve au milieu de centaines de petits magasins vendant tous la même chose : de l'électronique. Des téléphones portables et tous les accessoires associés. Des iPhone, vrais et au même prix qu'en France, et des copies, vingt fois moins chères, estampillées "imitation officielle Apple", dont la durée de vie ne dépassera pas un mois. Je fais quelques amplettes de faible importance pecuniere, mais grande par l'utilité dans mon voyage (adaptateurs notamment…).



Etant donné que seul le taxi permet de se rendre au bercail directement, je décide de prendre le skytrain et de descendre toute la rue Thanon Silom, d'environ trois kilometres jusqu'au fleuve, et ou se trouvent les quartiers indiens, indous, africains, musulmans. Comme on peut s'y attendre, on croise des indiens, et des noirs (ce qui parait logique). Car Bangkok, bien évidemment, c'est une capitale et comme toute capitale qui se respecte, une mixitude de populations et de cultures s'y trouve : le quartier hébreu, le quartier arabe (qui ne sont pas a coté), le quartier "putes", le quartier nigerian, indien, chinois, népalais, etc…Certains quartiers, ceux fréquentés par les touristes (optionellement sexuels), Thanon Khao San et Thanon Sukhumvit notamment, semblent exemptés de couvre-feu et continuent a bouger pas mal jusque très tard dans la nuit.

Arrivant sur le fleuve Phraya, de nombreux bateaux font la navettes et partent dans tous les sens. "La Venise de l'Orient". Le système est austère en tout premier lieu mais quand on l'a compris c'est très simple et pratique pour pouvoir se déplacer en ville. Car il faut absolument éviter les transports utilisant la route durant la journée tant le trafic peu être infernal en ville. On s'en sortira pour moins cher, on ne se fera pas arnaquer, on mettra moins de temps, on se stressera moins en utilisant les réseaux ferrés ou les bateaux-navettes, pour peu qu'on utilise un peu plus ses jambes dans les connexions. Aucun réseau ferré ne reliant le "vrai Centre" de Bangkok au quartier de Banglamphu, la seule solution reste soit le taxi (a proscrire donc en journée), soit le bateau avec 15 minutes de marche derrière. A noter aussi qu'il est possible de faire des tours touristiques de Bangkok a travers les quelques canaux qui sillonent la ville, sur un longtail boat, toujours tres bruyant ; cela fait partie du folklore.



J'avais ete, deja la veille au Ratchadamnoen Boxing Stadium pas trop loin de Banglamphu  pour effectivement me rendre compte que les prix pour aller voir un vrai combat de muay thai depassaient de loin mon budget de backpacker foireux (environ 50 euros). Cela dit, cela reste un bon moyen de se fondre dans la culture et la population locale, tant ce sport provoque une ferveur au travers tout le pays. Autre truc aussi a faire (mais que je n'ai pas fait) est d'aller voir les snake farms (comprenez les elevages de serpents, situes aux alentours du croisement de Silom et Thanon Rama IV) ou vous pourrez voir du snake boxing, comprenez un truc de furieux ou des Thais bourres d'opium dansent et jouent avec un cobra royal pas commode. La grande marrade etant quand meme d'aller l'embrasser sur la tete (!). La ou ca devient encore plus poilant c'est de voir sortir un Thai tout bleme de l'elevage et de se poser la question si son etat vient de l'opium ou du neurotoxique injecte par une morsure.

Bangkok, il faut se le rappeler reste la Thailande, et rappelons-nous aussi que la Thailande, c'est tres religieux. Voire pire : bouddhiste. Si le Sud de la Thailande, Phucket, Koh Phi-Phi et Pattaya en tete, ne se preoccupe que peu des esbrouffes liees au Bouddhisme et ses pratiques au profit d'une industrie touristique, du sexe, du flouze et de la fete ; Si d'autre part les villes du Nord comme Chiang Rai, Pai, ou Chiang Mai dans leurs paisibles montagnes et rizieres  sont elles, tres tournees vers leurs pratiques religieuses ; Bangkok, se trouve alors dans un juste milieu.


Bangkok, entre traditions et modernite.


Bangkok est une enorme ville ou la diversite et le cosmopolitisme sont les maitres mots. Elle joue un role politique preponderant mais n'en oublie par pour autant ce que le pays, ce que la monarchie Thai doivent a la religion bouddhiste. Aussi, comme dans les somptueuses villes du Nord, vous avez des temples partout. Et comme dans les villes du Nord, ils se ressemblent tous pour le profane. Deux stars incontestees dans les temples bangkokiens : le superbe Wat Arun ("Temple de l'Aube"), et le gigantesque Grand Palace qui est un ensemble de temples ainsi que l'ancienne residence royale, clou inegale de tout circuit touristique a Bangkok qui se respecte.

Mon circuit touristique a moi ne se respectait visiblement pas, car -et vous allez vous foutre de moi- je n'ai mis les pieds ni dans l'un ni dans l'autre. On m'avait bien prevenu que le Grand Palace etait le lieu d'arnaque des touristes par excellence, qu'il y avait du monde tout le temps, etc. Et j'y suis alle. A huit heures et demie  le matin en ce 11 decembre j'etais devant le bouzin, a regarder avec stupefaction ces colonnes gigantesques de touristes chinois s'entasser comme du betail dans des files d'attente. Parmi ces quelques tonnes de viande s'agglutinant sous un soleil deja aggressif, d'autres nationalites en minorite et moi (encore plus minoritaire). Moi qui observe completement etourdit par le truc. Et par le prix d'entree (equivalent a deux nuits dans l'hotel ou j'etais, certes basique)...

"C'est comme l'encierro a Pampelune, faut se pointer a 5h si tu veux eviter le bouillon." un basque anonyme.

Les groupes touristiques chinois se font des photos souvenirs au Grand Palace.

J'ai fui, sans avoir vu le Grand Palace et son Bouddha d'emeraude qui a une tres longue et interessante histoire. Mais qui n'est pas en emeraude (en jade, ndlr). J'ai couru tout ce que j'ai pu loin des attraits touristiques, des bus climatises et appareils photos par milliers, repris un bateau sur le Phraya et me suis enfonce profondement dans l'enorme quartier chinois de Bangkok.

Alors la pour le coup, plus de touristes, plus d'occidentaux, plus de langue anglaise. Un dedale de ruelles sombres ou se trouvent des commerces aux activites parfois sujettes a questions. Mais tout le monde vit, travaille, cree, procree et meurt dans ces enchevetrements de beton ou le soleil ne vient jamais. Les installations electriques surprenent de marcher encore, et les blattes geantes courent en liberte dans les caniveaux avec la meme allégresse que les mustangs sur les plaines du Wisconsin.
Je me perd, et c'est fait expres. J'ai tout de meme toujours une carte avec moi, au cas ou, mais je prend plaisir a improviser ma route dans ce labyrinthe qu'est le Chinatown local. Je trouve un temple taoiste, bien planque pour le coup !


Une ruelle sympa - Chinatown Bangkok

Je me retrouve dans le dense marche de Sampeng situe sur Soi Wanit 1 (allez me retrouver ca !), etrique dans une ruelle de 2m de large, et blinde de Thais qui me lancent des regards tantot curieux, tantot amuses, mais qui au final sont indifferents a ma presence : ils ont d'autres chats a fouetter, voyez-vous, et je ne suis pas le premier farang a croiser leur route.

"L'ordre nait du desordre. S'il y a un ordre, on ne peut effectivement le concevoir que par la conscience meme de l'existence du desordre." philosophe de comptoir, fetes de Mauleon 2005.

Mais quel bonheur, de se meler a ce chaos organise. D'avantage je pense que d'avoir ete me coltiner des monuments (superbes certes), j'ai pu voir ce qu'etait reellement la vie d'une poignee de Bangkokiens..et  j'ai la dalle tout d'un coup. Je trouve un minuscule restau chinois dans une ruelle ou personne ne parle l'anglais, ou la carte est en mandarin, et ou le patriarche, tout a fait charismatique et suant a grosse goutes coupe des oies roties avec une machette juste devant moi, en utilisant la technique du fils du dragon bien connue chez les Maitres Kebab de la Grande Motte. J'aime autant vous dire que si vous voulez trouver quelque chose d'un temps soit peu hygienique, passez votre chemin. Moi, je me suis regale. Seul, mais quand meme.

J'ai continue tranquillement ma route vers le Nord de Chinatown, passe devant des temples super sympas, inconnus de la masse touristique et denues de toute personne. Allez, comme je suis sympa je vous donne le nom d'un de ces temples : วัดสัมพันธวงศารามวรวิหาร. C'est cadeau.





Tout ceci avant de decouvrir les quartiers indous et africains (Nigeria surtout de ce que j'en ai compris) autour de Silom, a la recherche (finalement infructueuse) d'un CD de Job 2 Do, ce fameux groupe de reggae Thai dont je vous ai parle dans le billet "Become The Ocean". 


Finalement, cela faisait deja sept ou huit heures que je crapahutait a travers Bangkok, et je decidait, grace a mon portable (aaah j'ai le Bouygues), d'appeler Cinthia. Vous savez, cette americaine de 27 ans, rencontree initialement a Ubud, Bali, et recroisee par hasard a Bangkok lors de ma premiere soiree sur Khao San. N'arrivant pas a la joindre au depart, mais sachant qu'elle habitait le coin de Thanon Sukhumvit, dans l'Est du centre-ville (assez a l'oppose de mon logement), je suis alle trainer dans les environs.



Le soleil commencait deja a salement baisser a cette heure de fin d'apres-midi et je mesuis retrouve au Sud de Sukhumvit a remonter tranquillement la grande avenue vers le Nord-Ouest. La premiere activite que vous trouverez a Sukhumvit est le tourisme sexuel. En effet, tres tot dans la soiree deja de nombreuses prostituees toutes voiles dehors sont deja aux postes dans les rues, aux comptoirs des bars ou le chalant occidental ne tardera pas a se montrer. Les filles sont tres nombreuses et racolleuses, Thai principalement, mais pas seulement : des filles d'Europe de l'Est et des africaines prennent aussi des parts de marche. Pour les amateurs attention donc, rien n'est garantit sur la tracabilite des filles de joies de Sukhumvit. Des ladyboys operees a 100% se melangent egalement au cheptel de vraies femmes (et c'est parfois facile de se faire avoir, c'est assez incroyable, la chirurgie fait des merveilles). Ils/elles ont donc un vagin artificiel, en silicone pour les plus fortune(e)s, en pneu pluie pour les plus "ric-rac"...

(pas d'illustration ici, merci)

Toujours dans le meme etat d'esprit, vous avez le coin de Patpong, qui n'est pas a confondre avec la ville glauque de Patong (dont j'ai deja fait mention) sur l'ile de Phucket, mais qui par contre se consacre au meme genre d'activite, devenue traditionnelle dans les endroits de debauche Thais : les ping-pong shows. Attention c'est cru !

Dans ces spectacles se deroulant dans des bars plus ou moins glauques, des charmantes Thai font toutes sortes de choses marrantes a l'aide de leur vulve epaisse (il faut bien varier les vocabulaires techniques, appelons un chat un chat) : s'envoyer des balles de ping-pong, jouer aux flechettes, jouer a la Wii, sortir des lames de rasoir de leur fondements, manger des chips...




Voila voila. Si jamais vous lisez ce blog et que vous etes gay (bah quoi c'est possible), d'une part je vous remercie, d'autre part je vous informe que la communaute gay thai est absolument developee et que la societe locale est super ouverte a vos pratiques sexuelles (plus que la francaise en tout cas) et que vous trouverez plein de bars de ce style vers Patpong et vers Thanon Silom.



(heureusement que certains continuent a prier pendant ce temps-la pour le salut de tous)


La seconde activite sur l'avenue, a part les echoppes de merdouilles pas chères partout le long de la rue, est le quartier moyen-oriental, "Middle East Street" vers le Soi 3, avec ses restos libanais, ses bars a shisha, ses femmes voilees et ses falafels  bon marche. C'est a cet endroit la, apres avoir bouffe un petit truc syrien que je recoit un appel de Cinthia, qui justement est dans le coin. On se retrouve donc pour aller se fumer un narguilé et faire connaissance autour d'une mousse, ou d'un the vert. Je ne sais plus. Du coup elle m'a fait decouvrir un troisieme -petit- aspect du coin de Sukhumvit : quelques bars d'expats qui n'ont rien a voir avec le tourisme sexuel, mais plus avec les matchs de football de ligue anglaise. Je pense notamment au tres connu Cheap Charlie's, aux bieres bon marche, et ouvert il y a 25 ans par une figure expatriee desormais bien connue de la communaute. Je finis chez Cinthia, pour le fameux dernier verre de la soiree, mais c'est cause perdue vu qu'elle n'a pas d'alcool. Je finis donc la bouteille de Quezac.





Et puis, il faut dire (parce que je ne vous l'ai pas encore dis) que je partage la ma derniere soiree Thailandaise. Et oui, ma navette reliant mon hotel a l'aeroport est a 5h le lendemain, avec un vol a 7h30 pour Kuala Lumpur, en Malaisie. Je ne partageais plus depuis deux jours (depuis l'anecdote de la norvegienne) l'hotel avec Micahal et sa tronche de forain, non du fait de cet episode, mais de son depart imprevu pour le Laos. J'avais donc trouve une boite a chaussure sans fenetres mais avec un lit  toujours a Banglamphu, mais un peu plus excentree par rapport a Thanon Khao San, pour les deux dernieres nuits (a Soi Rambuttri pour ceux qui ont la flemme de lire le Lonely).


C'est donc sur les coups de 3h du matin, toujours chez Cinthia l'amerloque a finir mon verre de Salvetat, que je decide de prendre un taxi (seul moyen de transport restant) pour rentrer dans ma cellule situee de l'autre cote de la ville. Je n'ai pas dormi plus de 45 minutes cette nuit la, du coup. Juste le temps de prendre une douche, de faire mon barda et de pioncer un peu.

"Mais, sacrebleu, je change de pays aujourd'hui".

J'ai rate beaucoup de choses a Bangkok. Meme des trucs touristiques (surtout), mais qui doivent valoir le detour. Je pense notamment au marche flottant ; le marche de Chatuchak, probablement un - sinon le plus grand marche au monde (prevoir une carte, de la patience, de l'eau et des guibolles avant d'y mettre les pieds) avec en moyenne 700 000 personnes par jour qui le parcourent ; la residence royale ; le temple des tigres (dans les alentours de la capitale, ou des prisonniers  moines habilles de pourpre elevent de magnifiques tigers) ; des grands parcs de la ville comme le Lumphini Park ou le Chitralada Palace. J'en passe et des meilleures.




"Bangkok, tu peux pas test."

Nous sommes le 12 decembre 2010. Deux mois jour pour jour apres mon arrivee a Bali. Mon avion pour la Malaisie decolle, j'ai une amende (encore) pour depassement de visa, et c'est le debut d'une toute autre aventure. Merci, merci la Thailande, je reviendrai, et certenement plus rapidement que tu ne le crois...

Peace, Love, Ping Pong Show...