mercredi 23 mars 2011

Crystalline Whirl







Xin chao a tous toujours. Merci pour les retours. Vous avez baisse en frequentation sur le mois de fevrier mes loulous. Vous vous laissez aller. C'est le ski qui vous epuise les poignets ? Et sur les commentaires, je veux pas dire, mais heureusement qu'il y a certains !

Deuxieme publi sur ce gros gros voyage au Viet Nam. La fois derniere nous etions dans un bus reliant Hue a Hoi An. Encore un bus ou on est allonge (meme si en plein apres-midi) pour les 3-4 heures de trajet vers le Sud. Arrivee a Hoi An avec le bon vieux Will et, en galere de piaule, nous marchons environ 2 Km afin de nous rapprocher un temps soit peu du "centre", ou plutot de l'animation de cet endroit.



Hoi An, c'est en fait une petite ville, situe au bord d'une riviere, a 4 Km de la plage. Pas mal de touristes, mais l'ambiance est decontractee et le coin est plutot calme, puisqu'apres 9-10 heures le soir tout (restaurants, commerces en tout genre) est ferme. Exceptes quelques rares bars bien planques dont le fameux Sun Bar (de l'autre cote de la riviere).  Pas de gros resorts et hotels degeulasses bousillant le paysage, on est dans une vieille ville toute petite toute mignone, avec son petit pont par dessus la riviere (15 metre de large), ses petits bateaux de peches amarres par-ci par-la. Un autre petit pont japonais egalement...et bien sur, puisque nous sommes toujours en periode de Tet, des jolies decorations flottantes lumineuses sur la riviere.



Hoi An degage une ambiance de farniente jusque la inedite dans mon voyage. Cela reste une petite ville, mais on est loin, tres loin de l'urbanisation d'un Hue ou du chaos d'un Hanoi. Si vous voulez vous  essayer au maniement de la motobecane en milieu asiatique, c'est l'endroit ideal.

Arrivee donc avec Will dans le guesthouse Hop Yen, sur la rue Hai Ba Trung (reference aux deux soeurs Trung, heroines nationales en repoussant a trois reprises les envahisseurs chinois, mortes en 43 ap.JC, oui ca remonte un peu). C'est probablement le guesthouse le moins cher de toute la ville. Pour rajouter des chambres, ils ont rajoute des etages en bois a l'immeuble. Inedit ! Et Will et moi terminons a nous partager a deux une boite a chaussure pour 4$ chacun la nuit au dernier etage sous les toit. Il fait une chaleur a crever dans cette cellule, mais on s'en fout on y est jamais que pour dormir.



On s'en fout d'autant plus qu'on est venu dans le Sud (bien que Hoi An ne soit pas veritablement le Sud du Viet Nam techniquement parlant) pour justement gouter a la chaleur. On est toujours pas en mode tropiques FM et noix de coco, mais enfin on s'en rapproche bien. On peut desormais se balader en t-shirt/tongs la nuit.

Enfin, on s'en fout vraiment parce que dans la cellule d'a cote, se trouvent 3 loustiques avec qui on va bien tripper. Partageant notre salle de bains, ils s'appellent Kelly (Anglaise), Marika (Hollande), Peter (Victoria - Australie). Ce sont tous des voyageurs solo qui se sont rencontres quelque part au Cambodge, une semaine plus tot.  Nous voila donc un bon groupe de cinq pour se faire notre premier diner ensemble, le soir de notre arrivee a Hoi An.

Sun Bar, Hoi An


Apres bouffer, les filles vont se coucher alors que Peter, Will et moi decidons d'aller au Sun Bar pour une "derniere biere". Le Sun Bar, c'est un peu le bar-tabac-PMU de Hoi An pour nous, voyez-vous. On y est passe presque tous les soirs, vu que l'happy hour est plutot interessant sur les bieres vietnamiennes. Le billard, point central de l'animation du bar, est squatte par quelques viets, dont un local d'environ 17 ans parfaitement effemine jouant comme un pro, et draguant Peter pratiquement ouvertement, tout en lui sucrant un paquet de dongs vietnamiens qu'il parvient a lui extorquer a coup de victoires aux 9-balls.

"I'm too sexy for my shirt, too sexy for my shirt, so sexy it hurts !"



On deconne, on boit un coup. Puis deux. Will tente une nouvelle fois de draguer une vietnamienne, avec un succes certes mitige, mais au rendez-vous.


Le lendemain, Lundi 7 fevrier, nous avons motive les troupes pour une vraie excursion touristique. Consistant donc a louer des motos pour nous rendre 40 Km vers l'Ouest, sur les ruines de My Son (prononcez mi-sonne). Ce sont de tres vieilles ruines dont l'architecture peut rappeler certains temples du complexe d'Angkor, au Cambodge. Vous me direz que ca tombe bien vu que ce sont les meme genre de mecs qui les ont fait !



My Son, c'est en effet plutot vieux comme ruines, et ca se voit ! Plus vieux qu'Angkor, mais rien a voir dans le nombre de temples, dans la distance qui les separe et dans leur taille. Rien a voir non plus dans la finesse du taillage de la pierre qu'on retrouve sur les temples cambodgiens. Mais tout cela reste interessant, au milieu d'une campagne magnifique d'un Vietnam aux paysages encore differents de ce que nous avions trouve jusqu'a presents.



  Plutot que de s'entasser dans un des (tres) nombreux autocars touristiques hors de prix qui relient Hoi An ou les gros resorts de Danang aux ruines, le choix des becanes s'est impose directement, ce qui nous a permis de visiter aisement le coin en prenant notre temps, sous un soleil magnifique. Etant un nombre impair, j'etais seul sur ma becane, et devait diriger toutes les troupes puisque j'etais le plus habitue a conduire en milieu chaotique (exacerbe au Viet Nam) et que j'avais semble-t-il le meilleur sens de l'orientation parmi tout ce beau monde. J'avais donc la pression, d'autant plus que d'autres occidentaux sur des becanes se sont joint a notre groupes car ils etaient completement paumes.






40 Km de Hoi An, mais pratiquement trois heures plus tard (la route n'etait pas evidentes, et les indications contradictoires des locaux n'aidant pas), arrivee aux ruines de My Son. C'est beau, ca a de la classe, ca appelle a de l'humilite. Pas grand monde non plus, d'ailleurs, ce qui est plaisant. Ah merde, j'ai parle trop vite, voila un bus de chinois qui debarque. On leur a tous mit des chapeaux pointus sur la tetes histoire de reperer quand il y a un mouton qui s'eloigne du troupeau. Ils ont l'air un peu ridicules du coup. Mais enfin ca ne gene pas trop. Ce qui gene plus c'est de les voir debarquer  en nombre, de lutter pour prendre une photo ou ils n'apparaissent pas. C'est aussi lourd que de les voir debarquer au milieu des ruines de temples en gueulant comme des vaches avec leurs packs de bieres sous le bras. Mais ou est passe le respect des autres, et du lieu ? Hein ?



"Ca lui couperait une couille d'arreter  de couiner, au noich ?"

Bref, nous on s'en fout parce qu'avec Will, Marika, Kelly et Peter, on est des fous et on delire bien. Certes on galere un peu a trouver la route mais on se marre. On a bien apprecie notre petite viree dans le Viet Nam, le vrai. Mais on a tellement perdu de temps sur la route que le plan d'enchainer sur la plage proche d'Hoi An est tombe a l'eau. C'est qu'en ce debut fevrier dans Hoi An, qui est quand meme pas le grand Sud du pays, "le fond de l'air est frais" lorsqu'il commence a faire sombre. Une petite laine se revelle meme necessaire pour cacher ses tetons sur la moto en fin de journee.



L'experience de prendre la becane au Viet Nam est dangereuse sur les routes de campagne. Les Vietnamiens roulent comme des branques, les autobus se doublent dans les virages, ne laissant que quelques centimetres aux mopettes arrivant en face. Quelques belles frayeurs, pour nous meme, ainsi que pour d'autres personnes. Personne n'utilise le frein, mais d'avantage le klaxon pour dire "pousse-toi j'arrive". Beaucoup, beaucoup d'accidents. Ca calme un peu car avec ces 125cc sur ce genre de route on a toujours tendance a se faire plaisir.

Kelly, moi, Will, Peter, Marika. La bande de Hoi An.
Ils m'appelent le "Green Devil Crazy Frenchman" depuis. Toujours devant, toujours a fond :)


Encore une soiree ou ca picole. Mais gentilment pour moi car je cherche aussi a faire attention au budget. Et faire des soiree arrosees, ca vous bouffe du budget severe, meme dans un pays ou cela ne coute rien. La "Fresh Beer" vietnamienne, sortie du fut, coute environ 0.6 euro le litre. C'est la que vous voyez que le Sun Bar, n'est pas le tabac-PMU du coin de la rue en France. Mais quand meme, a ces prix la on a tendance a se laisser aller, et il est vrai qu'on boit en alcool l'equivalent de ce qu'on paierait pour 4 ou 5 repas dans un boui-boui.


Au niveau de la bouffe, Hoi An est un enchantement. La specialite du coin etant evidemment les fruits de mer, puisque son petit port de peche est en plein centre du bourg. Il y a bien sur quelques coins a touristes/expats, a la bouffe occidentale, pas mauvaise du tout mais hors de prix.
Et vous avez, ce petit coin paume de l'autre cote de la riviere, avec plusieurs petits restaus locaux qui vous servent une bouffe divine pour pas grand chose. Mention speciale au plat local Cau Lau (c'est assez similaire a un Pad Thai), notamment sur le boui-boui de "Miss Hoa". Dans ce dernier, rencontre avec une locale, debut vingtaine, qui bosse la. D'une intelligence remarquable, elle parle Viet, Thai, Anglais et Francais de maniere tout a fait incroyable. Elle m'a surpris par sa vivacite d'esprit, sa culture et sa gentillesse. Si je devais repasser par Hoi An, j'irai certainement lui passer un coucou. Et ca ne mange pas de pain de lui faire de la pub, bien que mon influence soit limitee...

El Peter


La plage, 4 km du centre de Hoi An. En regardant vers le Nord, la plage de sable, deserte, s'etend jusqu'a la grosse Danang sur une trentaine de kilometres. En fin d'annee, cette plage gigantesque peut abriter quelques vagues sympa qui alimentent sa petite reputation de spot de surf sous l'incomprehensible nom de China Beach. Pour vous faire un peu l'histoire du coin, lors de la guerre du Viet Nam, Hoi An etait un lieu de repos et d'amusement pour les soldats Americains retires temporairement du "front". China Beach est egalement le lieu ou ces jeunes tetes blondes ont debarque la premiere fois pour venir en aide au Viet Nam Sud.

Les guibolles de Marika etaient dans le champs


Si, au niveau le plus proche de Hoi An, la plage est quand meme frequentee, c'est en tres large majorite par la population locale. Ce qui est une enorme surprise.
Il y a bien quelques occidentaux qui trainent, mais globalement, des que les "horaires" de travail sont finis, les Viets debarquent en nombre. Comme a leur habitude, ils partagent des moments communs autour d'un repas, mais cette fois-ci sur des nattes de paille sur la plage. Chaque secteur de la plage devant le "parking" est d'ailleurs decoupe en couleurs de nattes definissant quel "restaurant" a l'autorite sur la parcelle. Globalement la nourriture est la meme, et typiquement Sud-est asiatique. Les prix, evidemment, un peu plus eleves.



L'eau. Elle est fraiche encore. Je la juge a 20 degres. 21 a tout peter. Et j'ai l'habitude de jauger la chose. Je suis aussi cense avoir l'habitude de cette temperature pour l'Ocean. Biarritzeko euskaldun oblige quand meme. Mais la Mer de Chine du Sud que j'ai en face de moi me parait un temps soit peu frisquette.

"Arf, ca y est je suis blase des choses". Moi.

Non, tres cher lecteur a l'oeil vif et au poil brillant non-crepu, je ne suis pas blase. Comme tu as pu t'en douter dans ce Jalan Jalan, si tu as malencontreusement suivi ce blog, je reviens toujours a la Mer. Je l'avais annonce au premier post. Et quel bonheur pour moi d'enfin, alors que je ne m'etais pas trempe les roupettes dans du sale depuis les Islas Filipinas, d'enfin me jeter a corps perdu dans les 30 cm de vagues que j'avais en face de moi. Au diable la temperature, il n'y a qu'un footballeur pour avoir les fouettes de cela.



C'est a ce moment la que mon appareil photo etanche (Canon D10)...a pris l'eau. Ce qui est "ballot" pour un appareil etanche vous en conviendrez. Surement un joint au niveau d'une trappe de la connectique qui a deconne. Le truc a rapidement rendu l'ame apres 4 mois de service. J'etais blase de chez blase. Je deconseille d'ailleurs desormais l'achat de ce genre de truc, dont l'etancheite finit tot ou tard par avoir une faille...Preferez un vrai boitier etanche, bien plus fiable mais bien plus cher.

Pete & Will, session bodysurf.


Franchement, alors que pendant ce temps la certains se les pelent a Paris (ou a la Grande Motte) a attendre leur bus ou a degivrer leur pare-brise (aaaah ne gueulez pas, j'ai fait 2 ans a Montreal, j'en ai chie plus que vous les parigots ! ndlr), je profitais dignement du soleil et de la plage qui s'offraient a moi.



La densite de pellerins sur la plage de Hoi An decroit exponentiellement a mesure que l'on s'eloigne de l'acces principal. A 500 m sur la gauche, plus personne. Quelques bateaux de peches et autres basket boats (ces minuscules bateau ronds de deux metres de diametre ressemblant a des paniers en osier et servant a la peche) trainent sur la plage, temoins de l'activite nocturne de certains locaux du coin.



De retour a Hoi An, on est quand meme loin de l'environnnement roots non-urbain. Certes ce n'est pas tres grand, mais c'est quand meme la ville. Le marche, le long de la riviere, est vraiment sympa a faire, bien que le chalant occidental soit constamment solicite a l'achat. Le fameux "Hello you buy ?!" des  Vietnamiennes, virtuosement imite par l'ami australien Peter, resonera dans ma tete de la meme facon que le "Hello massage special for you" des petites Thais a Phucket.
Au passage, d'un point de vue purement hormonal-bidoche-crue, les Vietnamiennes sont de tres jolies filles. Peut-etre pas au niveau des Thais, mais avec une concentration de ladyboys bien plus faible.

Balade en becane avec Pete, Will et Kelly




Hoi An, proche de la plage @ dusk


Mais l'ambiance generale de la ville est tres calme et posee. Ce qui fait que les voyageurs qu'on rencontre ont tous un bon esprit. Il est vrai aussi qu'on recroise regulierement des gens qui suivent typiquement le meme circuit vers le Sud que nous et que nous avions deja croise a Hanoi. C'est le cas de Daniel, un des rares Italiens que j'ai rencontre. Hyper sympa, il a neanmoins un temps limite sur certains pays d'Asie du Sud-Est, et trace sa route plus vite que nous, en empruntant aussi les vols interieurs (aux tarifs interessants). C'est aussi le cas de cet Israelien, que j'appelerai Moshe, qui ne parle pas des masses, n'est pas trop verse dans la rencontre et dans le social, mais qui est en voyage backpacker pour 1 an.

Les jours s'ecoulent doucement sur Hoi An. Les soirees aussi. Alors qu'une Australienne de 29 ans rencontre dans le coin se retrouvait (vecu en direct) definitivement coincee au pays des perches apres avoir ingurgite un cacheton de MDMA, alors que ce bar rempli d'occidentaux cherchait a ecouler son stock de vodka frelatee ignoble en offrant des shots gratuits a volonte (et qui m'a fait vomir au deuxieme), nous pensions deja a l'apres.

Peter est un pilote prudent.

Will est un pilote agressif.


Les relations de Kelly, Will, Peter et moi avec Marika se sont un peu deteriorees, vu qu'elle a commence a se comporter telle une chieuse improbable (je vous passe les details triviaux et inutiles). Marika a d'ailleurs fini par avancer son depart pour effectivement reprendre sa route solo vers le Laos.


Ceci a effectivement fait reflechir tout le monde sur le temps que nous devions passer encore sur Hoi An. Kelly, qui a plein de temps devant elle, veut rejoindre des amies a elles et faire route vers Hanoi dans le Nord. Will, bien qu'ayant de la marge, doit maintenant se depecher pour visiter le Sud avant de rentrer au Cambodge puis en Thailande ou il a rendez vous avec des potes le 24 fevrier. Peter, l'adorable fermier australien, n'a "que" 2 mois de voyage au total, et veut prendre la route directement vers le Laos, en particulier le fameux endroit de fete Vang Vieng.
Moi, j'ai encore un peu de temps, j'aime le pays alors j'hesite.

Soiree in Hoi An. Marika est la blonde. On apercoit le rital Daniel en debardeur noir.


En ce Jeudi 10 fevrier, le lendemain du depart impromptu de Marika, c'est au tour de Peter de s'engager pour un voyage en bus de 28 heures vers Vang Vieng. Kelly est partie le jours d'apres en train vers Hanoi (a l'heure ou j'ecris ces lignes, soit fin Mars, elle est toujours en backpacking solo quelque part en Thailande). Nous avions decide avec Will de prendre un bus vers le Sud ce meme jour en soiree pour arriver le matin a notre destination.



Lui, voulait voir la station balneaire de fete/gigantesque par excellence, la star tropicale du Viet Nam : a savoir Na Thrang. Moi, je voulais l'eviter, et partir dans les montagnes du Centre-Sud pour effectivement voir autre chose et tenter de croiser quelques minorites ethniques dans les alentours de Da Lat.


A notre grande mais bonne surprise, Will et moi nous retrouvons dans le meme bus. Moshe est la aussi, mais ne dit rien, le pauvre. J'en deduis par la que je vais faire une escale a Na Thrang (12 heures de trajet depuis Hoi An) avant de repartir vers Da Lat (4 heures supplementaires).  Les 12 heures dans le bus-couchette a cote de Moshe sont rudes car la clim', petee, souffle de l'air a 17 degres en plein sur moi et est  impossible a obstruer. Je suis egalement tout a fait a l'arriere ce qui me permet de sentir le moindre trou de la route. J'aime autant vous dire qu'au Viet Nam, des trous sur la route, il y en a. Sommeil quasi-impossible.



Arrivee donc a Na Thrang  a 6 heures du matin en ce 12 fevrier. C'est le moment ou, avec Will, nos routes se separent apres environ deux semaines de trip commun. Comme je le disais au billet precedant, Will est une des rencontres les plus marquantes de ce Jalan Jalan. Nous avons atteint un niveau de connexion mutuelle digne de potes de 10 ans, car nous avions l'esprit et la desinvolture orientes dans les memes directions. Neanmoins, les conditions de notre rencontre nous invitaient aussi a garder a l'esprit que le but etait le voyage, solo s'il le fallait. Jamais nous n'avons eu un seul souci a partager toutes ces choses et toujours nous allions naturellement dans le meme sens.

La consecration de ce trip avec lui est bien sur l'experience Hoi An. Au dela du fait que cette ville est geniale (probablement le meilleur endroit que j'ai fait sur tout mon trip Vietnamien, et je ne suis pas le seul a en avoir cette impression), le vrai facteur fut la rencontre avec Marika, mais en particulier avec Kelly et Peter, qui sont des personnes incroyables et qui m'ont appris beaucoup (dans leur totale deconne et leur difference vis-a-vis de moi). Big up & respect mates !


Une page se tourne donc. Me revoila seul. Na Thrang, a premiere vue c'est une grosse ville betonnee devant une grosse plage de sable. Ca ne m'attire pas et ca tombe bien car je n'y reste pas. Le mec de la compagnie de bus me dirige vers le bureau de l'agence ou je suis cense attendre la connexion pour Da Lat.



Je m'assoit. Puis je me leve, et pose la question au pauvre gazier du bureau qui bosse la.
- "Bonjour. A quelle heure est le bus pour Da Lat.
- "14h probablement.  [je jete un coup d'oeil a l'horloge : 06h25]
- Dans 8 heures ?
- Oui.  [je pense a la nuit blanche que je viens de passer...]
- Il n'y en pas un avant ?
- Non.
- Ce n'est pas ce qu'on m'a vendu a Hoi An. On m'a vendu un trajet direct vers Da Lat, avec 16h de voyage au total. On ne m'a jamais parle de connexion, encore moins de 8 heures a Na Thrang.
- Tant mieux pour vous. Moi je vous dis qu'il n'y a pas de bus avant 14h. Le billet qu'on vous a vendu ne me concerne pas.
- Vous etes responsable des voyageurs qui sont vos clients. Vous etes l'interlocuteur. Vous ne pensez pas qu'il y a un probleme la ?
- C'est votre probleme, et personnellement je n'en ai absolument rien a foutre" [il me fait signe avec la main de me barrer].

Je demande le remboursement du trajet Na Thrang-Da Lat (qui m'est bien sur refuse), puis n'insiste pas avec ce connard borne a peine foutu d'attacher des feuilles ensemble avec un trombone (ce qui doit constituer sa tache principale de la journee).

Hoi An, proche du marche


Quelques minutes plus tard d'autres occidentaux debarquent (de Hoi An mais d'un bus different) en connexion pour Da Lat. Idem. Le connard veritable certifie de derriere le bureau sort le meme discours, mais le ton monte puisque maintenant on est 4 dans le meme bateau : un couple d'Argentin, un Canadien et moi.

Personnellement je ne gueule pas, m'eloigne de ces histoires et entreprend de recoudre tant bien que mal la bandouliere de ma musette (le sac, pas l'accordeon, je ne l'ai pas emmene) avec du matos emprunte a un couple de retraites suedois en transit dans l'agence egalement.

Au bout d'une heure de tension palpable entre les voyageurs et les responsables voyagistes, la decision de prendre un taxi tous les 4 nous vient a l'esprit. Les voyagistes proposent en solution un trajet a 150 dollars US par personne pour les 3h de trajet qui menent a Da Lat, alors que les taxis normaux peuvent accepter 50$ au total. Mais les responsables de l'agence s'emploient a dissuader en Viet les taxis que nous stoppons, de nous prendre. Ils nous menacent meme d'appeler la police si nous les court-circuitons la-dessus (il y en a meme un qui s'est pris pour un juriste dans le lot).

Finalement, on arrive a s'en sortir et a  convaincre un tacos. C'est sans un regard ni un mot que nous avons pris nos affaires et avons foutu le camps sous les yeux malsains du puant personnel de l'agence de bus de Na Thrang.


La route pour monter dans les montagnes a Da Lat est en tres mauvais etat. Et prend trois heures ce qui nous permet de faire connaissance, entre le couple de deux medecins de 30 ans argentins, et Eric, un canadien celibataire de 38 ans, originaire de Victoria sur l'ile de Vancouver, qui bosse comme prof d'anglais en Coree du Sud (idem que Will) depuis 5 ans et qui voyage seul au Viet Nam pour un mois.

La route est magnifique et les paysages sont a couper le souffle. Le climat se rafraichit egalement en comparaison avec Hoi An ou Na Thrang. Du coup, les cultures changent egalement. Finies les rizieres a perte de vue, le climat montagnard ensoleille a cette saison mais plus frais qu'en bas permet de faire pousser a peu pres n'importe quoi. Sous les serres inombrables, des champs de fraises, de laitues ou des vignes s'etendent.

La meteo est egalement parfaite, et c'est en fin de matinee, qu'apres toutes ces peripeties, nous posons le pied a Da Lat (a l'heure que nous avions tous initialement prevu de le faire, mais a la perte de 12 dollars chacun, ce qui est tres acceptable compte tenu de la nuit de bus precedente).

Je m'arrete la. Je laisse mon experience, courte, des montagne viets du Centre-Sud pour le prochain billet, ainsi que mon retour une fois de plus, a la Mer, avec l'etape tres interessante de Mui Ne. Laquelle fut, la derniere avant d'atteindre la plus grosse ville du Viet Nam : Ho Chi Minh Ville.

Prenez soin de vous, et a tres vite pour le prochain.

Peace, Love, Bombaklatt !

mercredi 2 mars 2011

Freezing Moon



Xin chao a tous. Merci pour les comments et les visites. Vous baissez toujours en productivite, mais vous etes une cinquantaine chaque jour a passer par ici, alors merci pour vos soutiens ! On y va :

Apres ces 3 semaines de pause hongkongaise, me voila reparti sur les routes solo, direction Hanoi. J'ai opte pour la solution "avion", etant donne que le passage par la Chine en train (HK-Schenzen-Guanghzou-Nanning-Hanoi), etait plus long et plus onereux (sans parler du visa chinois a obtenir en sus du vietnamien).

Petit desagrement a l'aeroport de HK. Les gens a l'enregistrement ne veulent pas me laisser monter dans l'avion etant donne que je n'ai pas de billet (avion, bus, train) me permettant de sortir du territoire vietnamien apres mon sejour. Ils me proposent donc de me vendre a chaud un billet d'avion (retour vers HK ou alors vers Phnom Penh au Cambodge). Hors de prix, evidemment. Ils affirment que je suis susceptible d'avoir des problemes avec l'immigration viet si je n'ai pas de preuve que je vais effectivement quitter le territoire. Dans ces cas la c'est la compagnie aerienne qui est responsable donc ils sont intraitables. Je leur demande de me faire un papier qui les decharge de cette responsabilite et la met sur mes epaules. Apres tout qu'est-ce que je risque ?

"Je ne peux pas vous affirmer avec certitude qu'ils vous jeterons en prison, mais vous pourrez payer une lourde amende ainsi qu'etre expulse du territoire"...que le mec de chez Cathay Pacific/Vietnam Airlines me sort. Je m'etais deja fait avoir de la meme maniere par Air Asia lors de mon vol reliant Kuala Lumpur a Manille, mi-Decembre, et j'avais perdu un billet d'avion dans l'entourloupe...pour rien. Vu que l'immigration filipina n'a jamais controle si j'avais des billet pour ressortir de la. J'ai donc decide de prendre le risque de me mesurer aux agents d'immigration vietnamiens. Et j'ai eu raison. J'ai eu beau serrer fort les fesses au moment de mon passage devant le service vietnamien (qui n'est pas des plus sympatiques), jamais n'a ete controle si j'avais un moyen de sortie du Viet Nam. Ce controle, n'est que theorique...
J'en deduis par-la qu'il s'agit d'une technique largement utilisee par des compagnies aeriennes sur de tels pays, pour mettre la pression sur le passager afin de lui vendre en urgence et sous la pression (ils le font patienter jusqu'a la derniere minute de l'embarquement) un billet d'avion extremement cher qu'il n'avait aucunement prevu d'acheter.



Hanoi, la capitale vietnamienne. 1h d'attente pour les bagages. 1h d'attente pour que le bus (30000 dongs = 1 euro) se remplisse et parte. 1h de bus, 1h de recherche d'hotel. Durant le trajet je rencontre un japonais, Maza, cuisinier dans un resto italien a Tokyo, tres sympa. Il n'est a Hanoi que pour un jour, puisqu'il n'a que quatre jours de vacances et les realise "a la japonaise", c'est a dire en parvenant a visiter durant ce laps de temps le Vietnam et le Cambodge (!). On se retrouve dans le Green Backpackers, qu'on m'avait conseille lorsque j'etait encore en Thailande. Dortoir, 4 euros la nuit, petit dej' et une biere inclus. Proche du centre, du lac Hoan Kiem et du vieux-quartier, le personnel viet super sympa et serviable. Franchement, mais que demande le peuple ?

Mon premier repas vietnamien fut un hotpot, avec un allemand et une estonienne rencontres le premier soir et dont je n'ai meme pas pris la peine de retenir les prenoms. Le hotpot, c'est un truc
pas mal a la mode dans les coins frisquets d'Asie qui consiste en un petit barbeuk que tu pose sur la table et avec lequel tu fais cuire ta bidoche (boeuf, poulet, chevre) ainsi que pas mal de legumes. C'est super bon, et c'est la grosse folie a Hanoi. Tu manges cela sur les trottoirs, sur des tout petits tabourets sur une table basse, en compagnie de plein d'autres vietnamiens qui font de meme.




Les vietnamiens partagent beaucoup de moments et de repas dans la rue. Hanoi vibre grace a ces millions de viets qui boivent le the, mange un pho (le plat local le plus connu, un bouillon de nouilles de riz. Prononcez "feu" comme si vous aviez des problemes d'elocution), jouent au carte et refont le monde autour d'une biere (moins chere que l'eau minerale ici) ou de l'alcool de riz (rice wine) local : un veritable tord-boyaux a 70 degres.
On se les geles, a Hanoi. Le temps est gris et bouche, le plafond est bas, et la temperature maximale frise les 12 degres. Nous sommes en plein hiver vietnamien, qui plus est dans le Nord du pays. Ca ne plaisante pas. J'ai du racheter un gros pull a l'allemand sus-nomme pour lutter contre le froid. Malgre cela, les Hanoillais sont toujours autant dehors, dans cette ruche gigantesque ou des millions de mobylettes circulent sans fin.




Rencontre avec Munkh, le premier Mongol que je croise dans ma vie. Sans surprise, originaire d'Oulan-Bator. Il est dans le meme dortoir que moi. Initialement parti a Bangkok pour une operation des yeux, il a traverse la Chine en train, puis le Laos et la Thailande. L'operation lui a coute moins cher que prevu, donc il continue un peu son voyage, Hanoi d'abord puis Hong Kong (ou je vous disais que sa seule motivation etait de voir la statue de Bruce Lee a Kowloon). On a tout de suite sympatise. 30 ans (il en fait beaucoup moins), asiatique mais on vois immediatement qu'il n'est ni d'Asie du Sud-Est ni de Chine ni d'ailleurs. Costaud et plutot grand, les cheveux longs, plutot "endurci", on sent presque les steppes de l'Asie Centrale, et ca donne envie de se bouffer un fromage aux herbes "Tartare". On a la un fier descendant des nomades du desert de Gobi (ou pas).

Munkh et moi (je suis a gauche).

Lendemain de mon arrivee. Nous sommes le 27 janvier. Munkh et moi decidons de se faire une sortie culturelle dans Hanoi (et oui que voulez-vous,c'est plus fort que moi). Direction l'ancienne prison de Hoa Lo, devenue un musee. Utilisee initialement par les Francais pendant la periode coloniale et haut lieu de repression et de torture par les colons sur les populations locales au moment des luttes independantistes Viet Minh jusqu'en 1954, cet endroit plutot sombre est tres interessant. Le message propagandiste pro-vietnamien est aussi clair qu'un bouton d'acne sur les fesses de Madonna, et il faut etre vigilant.





Les crimes et horreurs perpetres par les francais (les torture, les executions a la guillotine, les conditions primaires de detention) sont ferocement presentes, juste avant de faire la nuance avec l'utilisation vietnamienne de la prison lorsque ce furent les Nord-Vietnamiens qui y detenaient des pilotes Americains pendant la guerre du Viet Nam contre eux (1965-1973). Dans cette derniere, le musee insiste bien sur l'aspect "cool" de la prison, du traitement humain des prisonniers de guerre yankees. Il nous font presque passer l'endroit pour un camps de vacances (on voit des pilotes jouer au volley, fumer des petards, rigoler et manger gouluement des escalopes de veau panee aux petits champignons).

Comprenez le message : Francais = mechant barbares sanguinaires. Viets =  gentils humains a la peau douce. 


C'est de bonne guerre, si vous me permettez l'expression.
On continue avec Munkh vers le musee d'histoire du Viet Nam. Plutot interessant, mais etonnament petit vu la taille apparente du batiment vu de l'exterieur ! En gros, il relate l'histoire du pays en commencant par la prehistoire  - en remontant aussi loin que l'australopithecus afarensis (!), s'attarde sur les differentes conquetes (ou tentatives) du pays par les Chinois, Mongols, Chan, Khmers ou Birmans, au travers de cartes et de multiples artefacts d'epoque, et s'arrete avant la colonisation du pays au XIXe siecle.
Comme on est super bien organise avec Munkh, on arrive au musee une demie-heure avant la fermeture. C'est donc au pas de course que nous avons termine la galerie du premier etage. Le premier musee etait de toute facon plus interessant (je prefere l'histoire comtemporaine).

Rencontre avec deux furieux hollandais (Vincent et Joost) qui voyagent pour une duree indeterminee (environ 5 ans) apres avoir demarre dans le Nord de la Chine (a la frontiere avec la Coree du Nord), ont achete des becanes pour se faire toute la descente du pays vers le Sud, se mettent des cuites tous les soirs,et ramenent toujours une fille differente. Du coup j'ai pris une sale chiste ce soir-la, au Bucket Bar du vieux Hanoi, en leur compagnie ainsi que celle du Mongol et de James, un jamaicain obese improbable qui traine depuis quelques annees dans le coin. On a joue au billard (je n'ai jamais autant joue au billard que depuis que je suis au Viet Nam. Chaque bar en est dote, on dirait que les americains ont laisse cela avant de partir).

Devant le lac Hoan Kiem, Hanoi

Lendemain, le temps est toujours le meme. Froid, gris, bouche.On se les pele jusque dans le dortoir ! Munkh et moi etions motives pour nous faire le Mausolee d'Ho Chi Minh, mais il est ferme. Il prend contact avec une amie a lui, Vietnamienne qui s'appelle Chan, et avec qui il a etudie en Chine. Rencontre donc avec une petite locale, qui nous emmene au musee d'ethnologie de Hanoi (assez loin du centre). Lorsque les deux amis parlent ensemble, ils utilisent un dialecte chinois qui est propre aux etudiants etrangers de Chine (et que le chinois lambda - le fameux- ne comprendrais pas).








Le musee d'ethnologie s'interesse aux les nombreuses minorites ethniques (une grosse cinquantaine) qui composent la population du pays. Ca parle de leur origines, de leur culture, de leur dialectes, de leur objets (outils, armes, instruments de musique), de leur artisanat. Tres interessant, en particulier l'exterieur du musee ou ils ont reconstitue tous les differents types de maisons (et de tombes) de chaque minorite. Une exposition (un peu hors sujet) sur les ravages du SIDA dans le pays, histoire de se sapper le moral avant de repartir. C'est probablement le meilleur musee a faire a Hanoi.




J'avais pour projet de me louer une moto a Hanoi et de visiter les regions montagneuses et reculees du Nord-Ouest, avec notamment un passage par la renomee Sapa, ou l'on peut faire des treks a la rencontre de certaines minorite ethniques comme les Thais blancs et ou les points de vue sur les rizieres en terrasse a flanc de montagne sont parait-il a couper le souffle. Sapa est la deuxieme destination la plus touristique du Viet Nam Nord, d'ailleurs. Malheureusement, j'avais beau verifier la meteo et esperer une amelioration du ciel ainsi qu'un rechauffement sensible, rien de meilleur a l'horizon. Sapa, plus de 2000 metres d'altitude, se retrouvait dans des temperatures restant sous les 7-8 degres, parfois passant sous le zero, le brouillard et meme la neige. Vu mon equipement, il etait hors de question de la tenter pour ma part.
Je patientais donc en priant pour que tout s'ameliore,tout en voyant revenir des backpackers de Sapa affirmant qu'ils n'avaient rien vu car perdus dans le brouillard, pataugeant dans la boue et etaient frigorifies. Ils trouvaient cela meme scandaleux que les tour operateurs de Hanoi continuent a vendre des treks de 3 jours sachant pertinemment que les conditions en cette saison ne seront jamais favorables a une telle visite.
Au dela donc de mon trip a Sapa, je voulais faire une boucle en becane dans tous le Nord-Ouest, aller jusqu'a Dien Bien  Phu (c'est l'endroit devenu connu ou les francais ont ete assieges et ont perdu la guerre d'Indochine en 54 pour ceux qui ne savaient pas) avant de revenir sur Hanoi.

Tous mes plans de la sortes dans le Nord ont ete fauches par la meteo mediocre. Je ne pensais deja pas que le temps y serait si froid et si nuageux. J'ai eu beau attendre et passer plus d'une semaine dans le coin de Hanoi, que dalle.



Rencontre avec Will, fraichement arrive de Seoul en ce matin du 29 janvier. Un anglais (moitie colombien), blond, 26 balais, il voyage un peu solo apres avoir donne des cours d'anglais pendant un an en Coree du Sud. Il se barre d'ailleurs en Colombie pour continuer la meme chose... C'est un furieux sorti a peu pres du meme fut que moi. On a donc tout de suite accroche et il allait devenir mon partenaire de voyage pendant les environ deux semaines qui suivront. Franchement, il rentre dans le top de mes rencontres jusqu'a present dans ce Jalan Jalan. On a a peu pres les memes moyens, les memes besoins, les memes ambitions de voyage au Viet Nam (descente vers le Sud), et un calendrier comparable, meme s'il est un peu plus serre que le mien. Et on delire comme des porcs !



Avec Munkh et Will, ce jour-la, nous formions un beau triplet pour enchainer sur le Complexe Ho Chi Minh. Je conseille de vous le faire en matinee car la moitie du truc est fermee l'aprem...d'ailleurs il nous a fallu sprinter pour arriver a rentrer dans le Mausolee.
Le Mausolee d'Ho Chi Minh, premiere activite de la journee, c'est a la croisee des chemins entre un stress organise et du communisme stalinien, dans toute sa grandiloquence improbable et sa froideur. En gros on te met dans un petit groupe de 10 touristes, peu importe si t'es avec tes potes ou pas, on s'en tape. Moi j'etais seul dans le mien, ce qui ma permit de taper la discussion avec un couple de neo-zelandais bien sympa. Puis, tu te fait escorter par des soldats en uniforme blanc dans le Mausolee, ou se trouve d'autres soldats encore. Personne ne bouge, c'est austero-socialiste au possible, et ca ne deconne pas du tout.






Tu passes devant la depouille du bon vieil Oncle Ho. Il est sous verre, comme certains grand dirigeants sovietiques (Lenine?), embaume avec je ne sais quel produit chimique pour le conserver. Il faut bien parce qu'il est mort en 1969, donc vous imaginez bien qu'au bout d'un moment il a fallu faire quelque chose. C'est sombre, l'ambiance est limite glauque. "Funebre", oui c'est ca.



Donc vous passez devant la depouille, mais vous ne devez pas vous arreter. Vous ne devez pas vous arreter, mettre les mains dans les poches, avoir un couvre-chef, avoir d'appareil photo (on vous le retire a l'entree), vous ne devez pas parler, non plus...et mon doigt ?! "Tu le veux mon doigt ?!".
Ca dure en tout et pour tout vingt secondes. Et vous retrouvez avec joie la lumiere du jour, avec un sentiment assez mitige. A part etre un fanatique de Trotsky et autres Lenine, pas de quoi en ressortir vraiment grandi spirituellement. Certes, respect a l'Oncle Ho, le pere de la nation et de l'independance Vietnamienne, si cherement combattue, jusqu'a la reunification de 1975. Mais le culte de la personnalite qui lui est associe est clairement desuet.

Apres, vous avez le palais presidentiel (l'ancien), que nous n'avons pas visite, la maison de travail de l'Oncle, qui avait refuse le palais pour s'installer dans un truc beaucoup plus modeste pas loin. Un homme du peuple. Un proletaire, un vrai. D'ailleurs, pour finir de me rassasier de pensee gauchisantes et revolutionnaires, nous avons fait le musee d'Ho Chi Minh, qui retrace tout le combat politique de l'Oncle depuis les annees 20, en passant par la fondation du Viet Minh, jusqu'aux guerres d'Indochine et du Viet Nam qui ont suivi. A prendre et a laisser, tant la tonalite propagandiste du Parti Communiste est presente.

Le pays etant encore officiellement sous doctrine communiste sovietique (bien qu'economiquement, il suit la doctrine du dirigeant chinois Deng-Xiao-Ping-Dans-Ta-Gueule qui n'est plus tres communiste), c'est donc le PC Vietnamien qui dirige le pays. Si les grands panneaux publicitaires sont encore rares au Viet Nam, c'est parce que le Parti se les approprie pour vous rabacher la face avec de grand symboles comme les sempiternels marteaux & faucilles, des portraits de l'Oncle Ho et tout un tas de gros message bien grands et bien gras pour marteler que le Parti, c'est la providence. Sur les 90 millions de Viets, seulement 2 millions sont adherents, c'est vous dire si la propagande passe bien...

J'ai failli oublier que le Complexe renferme egalement une pagode. Minuscule et sans grand interet vu le tatouin qu'on nous en fait dans les guides (a part comprendre la religion bouddhiste et le mandarin en meme temps, ce qui je pense ne revolutionne pas non plus l'interet de la chose).



Soiree au Bucket Bar du vieux quartier d'Hanoi. C'est la fessee intercontinentale. J'avais achete un seau d'un cocktail nomme "Fuck Me Up"...mais je m'en suis sorti.

30 janvier 2011. C'est le jour ou Munkh le Mongol (ca me fait bizarre d'ecrire ca) a mis les voiles en train vers Hong Kong. Will et moi decidons d'aller faire un tour dans la Baie d'Halong des le lendemain, dans un tour organise de 2 jours/1 nuit sur le bateau (negocie 60$), nous achetons aussi nos billets pour entamer la descente vers le Sud du pays, avec un bus de nuit reliant Hanoi a la ville de Hue.

Depart donc en minibus pour un trajet de 3h le jour suivant. Hanoi-Halong. Petit speech de notre guide Viet, Jenny, 1m40 et 24 ans au compteur, qui fait de son mieux pour se faire comprendre dans un anglais approximatif. Elle y met toutes ses trippes. Nous ne le savions pas encore avec Will, mais nous allions nous retrouver un tour en mode "voyage organise", avec les horaires a respecter pour se lever/manger, des vieux qui gueulent et tout le bouzin...Mais il est assez difficile de faire autrement pour la Baie d'Halong. Nous sommes un groupe d'une dizaine de personnes.

Le Saphirre, notre bateau a Halong



Le temps est encore plus frais qu'a Hanoi, et assez brumeux. Notre arrivee a Halong fut une surprise de taille. La Baie est probablement la plus grosse attraction touristique du Viet Nam Nord. Le port,rassemble des dizaines, des centaines de bateaux de croisiere en bois, tous identiques. Et sur les quais, c'est une usine a touristes. Des tonnes de personnes s'entrecroisent, tantot en fin de sejour, tantot en debut, et sont avec une vitesse impressionnante dispatches sur les differents bateaux/bus qui prennent le large.



Le temps de se poser sur le bateau (chambre partagee avec Will), le dejeuner (delicieux) servit a bord et nous pouvons enfin aller admirer le paysage sur le pont. Bon, ca pelle, et c'est nuageux, mais on parvient quand meme a distinguer les centaines d'iles aux formations karstiques (similaire aux Thailandaises) qui jalonne la Baie sur plusieurs dizaines de kilometres. C'est assez incroyable comme paysage. Ce n'est pas pour rien que c'est une carte postale bien connue du pays...Rencontre interessante avec un couple britannique ayant environ 45 balais : Kym et Vernon. Vernon en particulier avec qui je me suis tres bien entendu, est un chef de chantier anglais qui parle avec un accent du Somerset a couper au couteau, il aime le football et Iron Maiden. Bon c'est un peu reducteur quand meme (il connait deja pas mal l'Asie du S-E).


Rencontre aussi avec un couple de jeunes Suisses-Allemands, ainsi que de Georges, un anglais cinquantenaire qui a decide de voyager tout seul au travers de la Chine et du Viet Nam, vu que sa femme s'etait barre en croisiere dans les Caraibes, et que lui, la croisiere en mode paquebot, ca le branchait pas. Belle.




On accoste, et visite de la "Grotte des Surprise", gigantesque, et pas mal eclairee. Une grotte, c'est une grotte, certes, mais celle la vaut carrement le detour. Puis nous avions droit a 25 minutes de kayak sur la Baie avant de devoir retourner au bateau pour manger.

"The Bite"

A ce stade je tiens a rappeler que nous sommes le 31 janvier et que c'est par consequent mon anniversaire. Vu que les boissons n'etaient pas comprises dans le prix du tour (et que les boissons a bord etaient hors de prix), on decide avec Will d'acheter des quilles de biere pour la soiree, a des petites minettes viet qui en proposaient sur leur minuscule basket boats pour beaucoup moins cher.

Ca c'etait quelques minutes avant que notre guide Jenny nous mette en garde que nous n'avions pas le droit de les ramener a bord.

Il a donc fallu les finir en un temps record afin d'eviter toute perte. 


Ce fut donc mon aperitif d'anniversaire : vingt-cinq minutes avec Will en kayak sur la Baie d'Halong, par un magnifique soleil couchant (par je ne sais quel miracle le temps s'etait decouvert pour la premiere fois depuis 5 jours), en descendant quelques Bia Hanoi dans une douce brise marine. Memorable. Elle est pas belle la Vie des fois quand meme ?

Will et moi. 31 Janvier.


Mon seul cadeau fut un chapeau conique typique Vietnamien offert par Will, mais qui, pour votre culture, est reserve aux femmes. Vous voila renseignes.

Retour sur le bateau. Diner puis karaoke (quand je vous dit que c'est un truc organise). Le Viets sont pas mal verses dans le karaoke egalement, sans etre au niveau des Filipinos neanmoins. Jenny, la guide commence. Elle chante comme une theiere, mais ne s'entends visiblement pas. Elle n'entend pas non plus qu'elle a 8 secondes d'avance sur la chanson. Elle s'y croit et comme d'hab, met toute sa personne a l'ouvrage.
Au final, je me suis retrouve a chanter pratiquement toutes les chansons (avec les felicitations du jury present pour mes capacites vocales...toutes relatives). Celles que je ne chantais pas etaient prises en charge par un americain de la soixantaine avec une voix a la John Denver mixe avec Elvis. Bon, il est possible que j'exagere un peu. Mais il chantait pas mal du tout.

Will, tentative sur "Hey Jude"

On a continue jusqu'a ce que la machine rende l'ame (probablement parce que la jeune Suissesse avait  reclame un Britney Spears). La "soiree dansante" a alors commence. Les Viets du bateau nous ont mis de la techno-dance-house-makina improbable, qui a fait fuir les amateurs de musique (de vraie) qu'etaient Will, Vernon et moi. On a vite realise la reconquete du poste de DJ, avec nos iPods respectifs, afin d'envoyer 2-3 rythmes latinos pour que les couples plus ages puissent dancer et apprecier un peu, avant de switcher vers du rock des 60's, 70's. Pendant ce temps la, je me faisait arroser et offrir des coups de toute part (de la biere uniquement), et je discutait longuement avec Vernon pendant que Will tentait de draguer la guide Viet. La soiree s'est terminee vers minuit, en ecoutant Like A Rolling Stone de Bob Dylan (qui lui aussi chante mal, je persiste et signe! ndlr). Tres, tres bonne soiree !

Le lendemain, toujours sur le bateau dans Halong Bay. Matinee tranquille sur le pont. On s'arrete dans une ferme flottante qui eleve divers animaux marins dans le but malsain de les manger. Des gros poissons, des seiches, des crabes, des langoustines bizarres, des velociraptors, etc. Et vas-y que je te tue le bestiau a coup de marteau (et de faucille). C'est pas comme a la Grande Motte, au moins ici on a des produits frais !







Retour a Hanoi en fin de journee, en ayant garde le contact avec le couple suisse et le couple Kym&Vernon. Bien sur, je tombe dans le bus sur des francais qui se plaignent...Ca faisait longtemps. Tellement de mauvaise vibes qu'un Viet s'est casse la gueule en becane sur l'autoroute juste a cote de nous. Impressionant.

Nous revoila donc a Hanoi pour deux journee supplementaires seulement.

Le lendemain 2 fevrier, nous sommes dans le reveillon du Tet (nouvel an lunaire) vietnamien. Les festivites promettent d'etre croustillantes. Un feu d'artifice est prevu sur le lac Hoan Kiem au centre-ville, et les milliers de gens qui s'y rassemblent termineront la soiree dans les bars environnants.
Et bien il n'en fut rien. Il y avait bien des milliers de gens devant le lac a minuit pour feter cette nouvelle annee du lapin (allez savoir pourquoi, certains Viets pretendaient que c'etait l'annee du chat, dans une astrologie autre que l'astrologie chinoise.



Il faut dire qu'un chat, c'est comme un lapin, mais avec une tete de chat, somme toute), mais tout le monde s'est rentre juste apres, laissant les occidentaux envahir les bars et autres clubs de la vieille ville. Pas un chat dans la rue donc, les locaux se rassemblant a domicile et en famille pour feter la nouvelle annee.


Encore un passage au Bucket Bar, puis au Temple Bar, qui est un club a pouffiasses australiennes acephales qui dandinent leurs grosses miches pleines de cellulite sur de la "musique" qu'on entend 3 fois par soir dans chaque boite du monde. Quelques Vietnamiennes sont aussi dans le coin pour "chasser" de l'europeen.

On est pas reste.

A 2h30, on entame le retour, on se bouffe un pho delicieux sur un trottoir de la rue Ly Quoc Su (ou se trouve l'hotel), et a 4h30 c'etait fini pour moi. Je m'etais fait tirer mon portefeuille (sans grand chose d'important dedans) par une vietnamienne faussement en chaleur, un peu trop collante alors que j'etais un peu rond lors de la soiree precedente au Bucket Bar, alors vous imaginez bien que je suis reste mefiant (sur la consommation et sur les filles).

Le lendemain soir, nous prenions la route pour Hue.
On se retrouve dans un bus, ou il n'y a pas de siege, mais uniquement des couchettes. C'est tres a la mode en Chine et au Viet Nam, mais moi je n'avais jamais vu ca de ma vie avant. Et franchement, c'est pas mal confortable, et on ne va pas s'en plaindre vu qu'il y a 12 heures de trajet entre Hanoi et Hue.


Hue, est l'ancienne capitale. Enfin, c'etait une capitale royale avant, puis les Francais l'ont egalement utilisee pendant longtemps lors de leur periode coloniale dans le coin. C'est une assez grosse ville, situee dans le Sud du Viet Nam Nord.

12 heures de trajet vers le Sud et on est meme pas encore dans le Sud !!

Il y a quelques siecles, toute la ville de Hue etait entouree par une muraille et des douves,  C'est ce qu'on appelle aujourd'hui la Citadelle. Evidemment, la ville s'est depuis bien etendue autour de la riviere de parfum (le fleuve qui passe a Hue). Dans la Citadelle, se trouve la Cite Interdite Pourpre, qui etait la residence du Roi. Dans la Cite Interdite, il y avait son palais (je dis il y avait car maintenant, c'est un terrain vague depuis les bombardements americains qui ont tout rase - c'est ballot). Donc aujourd'hui, pas de palais. Et comme dis le proverbe, pas de palais : pas de palais.


Il y avait aussi une arene ou on faisait combattre a mort un elephant contre un tigre, pour amuser le Roi. Et sachant que l'elephant etait le symbole de la monarchie vietnamienne, et du pays en general, on prenait soin de rabotter les dents du tigre et de lui couper les griffes avant l'affrontement, garantissant ainsi la victoire de l'elephant et le contentement de Sa Majeste.


Nous arrivons le matin avec Will a Hue. Nous sommes le 4 fevrier. Nous trouvons une piaule pas cher pour nous deux et nous nous louons une becane pour aller faire un tour dans la Citadelle (gigantesque, une partie de la ville est toujours intra-muros) ainsi que la Cite Interdite Pourpre. Pas mal interessant mais au bout de 2h on en a eu marre. Nous avons bouffe le midi les meilleurs nems frais que j'ai mange de ma vie (et pour pas un rond), avant de s'attaquer a des pagodes environnantes...


Cite Interdite Pourpre








Le temps est beau. Ce n'est pas non plus la folie tropicale mais deja il fait bon l'apres-midi. On peut enfin voir le soleil, enlever nos pulls et nous faire une seance de bronzage integral, apres une grosse semaine dans la region de Hanoi ou on ne l'avait pas apercu.

Les tombeaux des Rois, a proximite de Hue sont des activites touristiques qui sont a faire, mais les tours pour y aller ne sont pas donnes, sans compter que l'acces a chacun d'entre eux est payant (pas cher certes, mais multiples paiements). La Cathedrale est par contre interessante dans son style architectural plutot moderne.


Nous avons fini par nous faire un tour dans la campagne Vietnamienne avec la becane. Nous nous enfoncions, sans vraiment avoir de but, dans les chemins de terre les plus improbables  nous menant rapidement a des villages recules (pourtant pas tres eloignes de Hue), ou la population locale nous regardait passer avec le sourire, les filles et les petiots nous gueulant des "Hello!" et nous invitant dans leur maisons. Gros contraste avec les locaux citadins de Hue, deja beaucoup plus froids et plus distant vis-a-vis de la masse de touristes qui visite ce lieu important de l'histoire Viet.


Mais avec Will, nous avions souffert du froid innatendu qui nous avait pieges a Hanoi et dans les territoires du Nord. Nous voulions tracer vers la plage, les shorts, les strings, les tongs, les verres de Ricard et les aperos en terrasse. Nous avions fait le gros essentiel des lieux touristiques a faire aux alentours de Hue en une journee a deux sur la meule. Serions-nous restes plus longtemps que nous nous serions probablement emmerdes vu que pour les backpackers, le lieu est moyennement equipe, et sans veritable centre-ville ou lieu de rencontre (bien que certains bars pour voyageurs existent).


La visite de Hue fut tres sympa et interessante, mais une journee dans le coin nous a suffit.


Nous avons donc decide de repartir le lendemain, direction Hoi An, petite ville proche de la cote a 4h de bus vers le Sud de Hue. C'est lors de ce trajet que nous passons l'ancienne ligne de demarcation (DMZ) entre les Viet Nam Nord et Sud, deux pays distincts entre 1954 et 1975. Passage en bus dans la grosse station balneaire de Danang, avant d'atteindre Hoi An, 30 Km plus au Sud.

Des mandariniers partout a Hanoi pour feter le Tet !!

La periode sur Hoi An, due notamment a l'ambiance de cette toute petite ville, ainsi qu'aux folles rencontres que nous avons faites avec Will, fut certainement l'un des moments fort et memorable de ce voyage Vietnamien.

Mais je m'arrete ici laissant pour le prochain billet le recit de ces moments, et de ceux qui ont suivi. Merci pour vos encouragements.


Peace, Love, Frozen Durian.