dimanche 24 octobre 2010

Unicorn

Selamat Siang !


Salut et vous et merci pour les retours. De retour, nous parlons en effet car me voici a Ubud au centre de Bali, arrivant tout juste des iles Nusa Lembongan et Nusa Ceningan.

Faisant partie (avec leur plus grande soeur Nusa Penida) d'un archipel de 3 iles a deux heures de bateau a l'Est de Bali, elles sont assez minuscules (Lembongan, la plus grande des deux visitees, fait 5 km de long pour deux de large).

A l'origine prevu pour une journee et la nuitee, ce petit periple a en effet dure 3 jours, tant j'ai adore cette petite ile, sont ambiance posee, la gentillesse de ses habitants, l'abscence de tourisme de masse (a cette periode de l'annee), la cote conserve d'un Bali tropical, calme, insulaire, qu'on ne retrouve plus forcement dans les endroits reputes de l'ile principale. La connexion bien sympa avec un couple flamand (Marlies & Tom) ainsi que d'un vrai globetrotter surfer Sud-Af de 32 ans (Andrew, 12 ans sans rentrer chez lui, 52 pays visites...) plein d'histoires ont egalement vraiment retarde mon depart.





Il se trouve voyez-vous que les bateaux les moins chers pour partir de Bali vers Lemongan sont a Sanur, dans l'Est. 60 000 roupies (5 euros) pour le premier bateau public, a 8h le matin, se transforme bien vite en 80 000 pour le suivant, etc. Ces filous ont en effet compris que peu de touristes se levent tot ! Dans l'apres-midi, heure a laquelle je suis arrive depuis Padang-Padang, les seuls prix disponibles pour partir frolaient les 200 000. J'ai donc decide de passer la nuit a Sanur, charmante bourgade du bord de mer, prisee des artistes occidentaux de la premiere heure (1930's) visitant Bali, tres touristique en haute saison. C'est aussi une place tres venteuse, qui fait le bonheur des petits commes des grands (kite surf, un grand festival annuel de cerf-volants avec des truc assez impressionnant [15m] volant a des altitudes qui font flipper les pilotes).

Alors par contre, heureusement que j'ai pu avoir acces a Internet pendant cette soiree tellement c'etait mort (et oui, la saison des pluies approchant maintenant a grands pas, les armadas d'Americains retraites, et de Japonais improbables ne sont plus presentes, meme si malgre tout je puis affirmer qu'il y a encore bien trop de touristes actuellement).
A 21h le soir, toutes les terrasses donnant sur la plage, meme celles des hotels etant closes, je me suis retrouve absolument tout seul comme un gland, Jalan-Jalan. J'ai donc ete engager la conversation avec deux serveurs indos qui se faisaient chier puisqu'ils attendaient 22h30 la fin de service. On a parle foot....vous rigolez mais ca m'a fait ma soiree pour le coup (bien sur il y a bien un taksi qui a reussi a me proposer deux filles pour un boum-boum reglementaire) !

D'ailleurs, puisqu'on parle de foot, sachez que mes divers passages sous le Soleil (celui dans le ciel, hein, parce que j'en ai d'autres) m'ont fait assez brunir. On m'a donne plusieurs surnoms a cause de ca, parmi d'autres : le rebeu, le peruvien, le gipsy, le gitan, l'indien et j'en passe. Bientot, viendra "l'Indo" mais en attendant sachez qu'on m'a recemment pris pour un Italien....non mais attends. On a meme essaye de me vendre un maillot contrefait d'Andreas Pirlo ! La squadra azzura !On tombe dans des trefonds absolus quand meme. C'est dingue ces gens quand-meme.

Bref, me voila donc solo dans un petit losmen de Sanur que j'ai pu avoir pour 100 000 la nuit par chance grace a un malentendu avec un obscur tour operateur rencontre par hasard entre des chiottes publiques a la turque et des poubelles (ce qu'il faisait assis la, ne me concerne pas). En revanche, le losmen etait etonnament super bien, serviettes, savons, tout neuf, vraiment de la gueule (>Gustav Bali). Le lendemain me voila dans le rustique bateau public a balanciers tout de bois construit,  pret pour faire la traversee d'une grosse heure et demie vers Lembongan. Ce premier bateau etant celui de l'approvisionnement, j'aurais du partager ma place avec un melon (le fruit bande de lecteurs a l'esprit mal tourne !), mais sous les conseils du sage serveur indonesien rencontre la veille, j'ai demande au captain si je pouvais aller me caler sur le toit, afin de profiter du soleil matinal, de la brise marine et de la vue sur le Gunung Batur, le plus haut volcan balinais, qui n'est degage que tot le matin.


Le "okaaaaay" balance par le vieux capitaine, la bouche pleine d'une mangue bien fraiche, restera longtemps dans mes oreilles.

Prenant le large, j'ai vite compris en regardant le ciel qu'etre sur le toit du bateau avec tout mon barda n'etait peut-etre pas une bonne idee. Le temps s'est vite couvert, et la saucee tropicale n'a pas bien tarde derriere ! Branle-bas de combat sur le navire ! J'ai reussi a trouver une place a l'abri avec mon sac a deux metres des 4 moteurs de 50 chevaux. Reposant pour finir sa nuit.

J'arrive a Lembongan, ou il ne pleuvait pas (encore), a peine avais-je saute du bateau, les pieds encore dans la flotte, qu'un mec vient me voir. Il s'appelle Aldi, comme les supermarches. Je sens d'emblee le mec d'une gentillesse et d'une douceur que je n'avais decelee chez aucun balinais avant. Je lui annonce que je cherche un losmen sur l'ile et mes prix. Tout se regle en deux minutes, et il m'emmene sur son scooter (a toute berzingues sur des routes etroites et cahoteuse, sans casque evidemment, la police est presque inexistante ici) au Wahyu, un losmen bien sympa au nord de Jungutbatu (un des deux bleds de Lembongan), pas cher et pas loin de la plage.

Ayant loue un scooter au desormais fameux Aldi, je laisse l'averse tropicale passer tout en bouffant un petit dej' au losman (un pancake a la banane, une specialite locale, pas degeu du tout), je rencontre quelques surfers autraliens et anglais qui me parlent des break de surf de l'ile : Shipwrecks, Lacerations (petit clin d'oeil aux blessures laissees par les coraux), Playgrounds et Ceningan Point. Je decide d'aller voir ce dernier, vu qu'il est a l'oppose, ce qui me donne l'occasion de traverser et de visiter les deux petites iles, reliees entre elle par une passerelle en bois incertaine qui passe au dessus du lagon, mais praticable en becane (les locaux y vont comme des porcs !).

Tres rapidement, en m'enfoncant dans l'ile, je me rend compte que je ne croise plus beaucoup d'occidentaux, la plupart des fortunes restant cantonnees dans leur grands hotels, et les surfeurs sur leur planche. Pour le coup je suis vraiment dans le wild. Entre jungle, plage, route de 2 metres de large avec des nids-de-poule partout, j'atteris en pleine ceremonie indoue sur le minuscule port du tout aussi grand village de Lembongan (deuxieme bled de l'ile). Je me pose la, avec ma becane, observant le rituel, les femmes portant des trucs gigantesques sur leur tete (de la bouffe, des fruits, des poireaux) destines aux offrandes aux dieux. Au milieu des fruits des batons d'enscens qui embaument l'air... J'essaye d'approcher un local pour qu'il m'explique un peu la raison de tout ce grabuge, mais aucun ne parle un anglais suffisant. Ils restent neanmoins vraiment gentils, souriants et serviables.

Avant de continuer ma route, j'observe ces trois jeunes femmes americaines,  a moitie obeses, gueulant partout les mains pleines de billets de banque (plusieurs fois le salaire mensuel [environ 50 euros ici] des gens tout autour) se faire arnaquer severement par des chauffeurs de ojek (ces taxis-moto qui prenent un passager). Les autres balinais comme moi, observant la scene, le sourire au levres, ne s'empechant de lacher un "hinhinhin" sinique.

Je continue ma route dans cette ile ou la nature est encore tellement conservee. Presque aucune voiture sur l'ile, trafic inexistant, le panard. Ca change de la route Uluwatu-Kuta ! Je trouve finalement la fameuse passerelle qui me permet d'aller a Nusa Ceningan. Tout en suivant l'unique et pourrie route de l'ile (2 km de long tout au plus), je tombe sur des villages de pecheurs et d'aquaculteurs tres pauvres qui moisonnent des algues pour en extraire un emulsifiant utilise notamment dans les glaces qu'on bouffe devant la tele en France a 22h devant Josephine Ange-Gardien (ndlr : la population de Lembongan-Ceningan s'eleve a 7000 ames, dont 10% seulement travaillent dans le tourisme, le reste bossant dans l'agriculture ou touchant les assedics). Assez atypiques que sont aussi ces panneaux rouges indiquant la direction vers laquelle fuir en cas de tsunami !

Je suis absolument tout seul.

La petite route se termine sur le spot de surf cite plus haut. Des petites vagues (des droites seulement) petent a fleur de recif (50 cm de profondeur tout au plus), et le lineup est extremement facile a atteindre (presque pas besoin de ramer). Trois pelerins a l'eau : un indo local et deux australiens. Je decide d'aller nager la dedans et de me placer (a genoux) au niveau du recif coralien afin de prendre des photos des surfers en action. Vous avez certains resultats dans le Picasa Web associe au blog.



Les surfeurs indo font la loi sur leur territoire. Le localisme de merde caracterisant le surf, en somme.  Ils sont assez nombreux, paradoxalement avec la croyance balinaise : les balinais ont traditionellement peur de l'eau et ont une hantise absolue de la Mer, qu'ils considerent comme malsaine, impure et mauvaise. Les surfeurs ayant un short vert comme moi sont inexistants, car la legende raconte qu'une deesse oceanique prend avec elle les jeunes hommes se baignant de vert vetus. Qu'elle vienne.

Rentrant tranquillement vers mon losmen avec ma mopette,j'ai repris la passerelle vers Nusa Lembongan, et ai continue ma route sur le reste du chemin qui fait le tour de l'ile. Les quelques gens que je croise sont vraiment souriants et me font toujours un signe amical. Je me retrouve rapidement au Nord-Est de l'ile, se caracterisant par une epaisse mangrove (ou ca peche le crabe parait-il). Le soleil se couche doucement, l'activite de l'ile, deja pas bien frenetique, ralentit doucement. La temperature est un pur bonheur, a moitie a poil sur ma becane, j'apprecie bien le truc (et ca permet d'eviter les moustiques qui ne volent pas encore assez vite).
La vue sur Bali a l'Ouest pour le crepuscule est magnifique, malgre la presence de nuages menacants (oui, je pense qu'on ne s'en debarassera plus dans ce chapitre indonesien).

Le soir venu, je bouffe dans un petit warung isole, avec mes trois compagnons presentes au debut, les pieds dans l'eau, un pur repas, du thon peche de l'aprem prepare au barbecue devant nous, du riz, des legumes frais...et bien sur une petite Bintang pour faire passer. Les hotes nous ont meme paye des beignets a la banane (un truc de fou). Se peter le bide avec de la bouffe de qualite, dans un endroit sans touristes, en bord de plage, sans prise de tete, faire plaisir a toute une famille (petiots compris) qui s'affaire pour faire de ton repas un bon moment, vraiment heureux de te voir...c'est peut-etre aussi ca la simplicite du bonheur, et du partage.

Les jours suivants a Lembongan (3 jours en tout) se sont resumes a faire du snorkeling (cf. les photos) et a regarder le temps passer, au soleil, penard...je n'ai pas surfe du coup.




Je suis reparti un peu a contre-coeur car j'aurais pu rester facilement un mois dans ce petit coin de paradis. Mais ma route doit se poursuivre. Il y a temps de choses a voir que deja le temps va me manquer. L'etape suivante fut Ubud. Retour sur Bali donc, dans la capitale culturelle et artistique de l'ile.

Ce sera l'objet de mon prochain post.

Merci pour vos commentaires. Je tente de faire au mieux !

Peace, Love, Unity, Gongonzola !

2 commentaires:

  1. Je suis fan de tes aventures quand même ! ... en tout cas, il me semble que même en Europe, le maillot de bain vert est très mal vu des divinités marines.

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  2. Merci et Herve, et merci aux autres pour les comments.

    Pour rassurer tout le monde, je ne suis ni dans la zone de l'eruption du Merapi, ni dans la zone des iles Mentawai touchees par le tsunami. Tout va bien donc.

    Le prochain post est en cours de redac !
    La bise !

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