jeudi 10 février 2011

Tattered And Torn







Kumusta a vous les petiots. Merci pour vos visites et vos commentaires.
Bon, j'avais prevu de finir de vous compter l'aventure filipina au precedant billet. C'est rate.

Me voila donc en compagnie de David, le prof d'anglais Anglais de Hong Kong, dans l'avion reliant Puerto Princesa (Palawan), a Manille. On s'echange nos contacts puisque ma prochaine etape est effectivement de rendre visite a Maly a HK. Nous sommes le 29 decembre, et mon avion quittant les Philippines est prevu pour le 3 janvier au matin.

Arrivee a Manille. La metropole. Je connais deja un peu et n'ai aucun mal a indiquer la route au tacos qui me depose pile devant chez Matthieu (mon pote francais rencontre a Montreal, cf. Take Me Somewhere Nice). J'arrive pour la pause de midi de Matt est nous decidons de nous acheter une bouteille de San Miguel Pilsen (connue ici sous le petit nom 'SMP') et de Red Horse....oui, ce sont des bieres locales et nous decidons d'attaquer un petit "aperitif dinatoire" (mais quel snobisme bordel) a midi. Tout en restant soft sur la conso. Les retrouvailles avec Matt, meme apres 10 jours, sont toujours une excuse pour deboucher la bouteille de jaja.






Le but premier de ma seconde viree manillaise etant de rejoindre le groupe de volontaires francais bossant pour Virlanie et de nous faire le jour de l'an dans une "Bamboo House" sur la plage, sur l'ile de Mindoro. Cette petit maison etant reservee du 31 au 2 janvier.
Mes intentions originales etaient de visiter Manille dans l'aprem et de faire route vers Mindoro des le lendemain matin, pour prendre un peu d'avance sur le groupe (qui bosse, lui). Le but pour moi etant de me sortir aussi vite que possible de la ville monstre pour aller me prelasser sur la plage (apres tout, ca fait deja 2 jours que je n'ai pas ete me baigner).

Donc dans l'aprem, je veux visiter Intramuros qui est LA vieille ville de Manille. Ca tombe bien, Matthieu doit se rendre dans les environs car son boulot de l'apres-midi consiste a faire des activites avec les enfants des rues enfermes dans une prison pas loin. A priori, ils n'ont pas besoin de lui mais je l'accompagne jusqu'a la prison pour verifier qu'effectivement il a son aprem de libre et qu'on va pouvoir se balader ensemble.

Manille


La prison pour enfants est le seul recours qu'a trouve le gouvernement philippin pour redresser la jeunesse decadente de son pays. Il serait beaucoup trop long de decrire tous les travers et les difficultes sociales que traverse les Philippines. Nous sommes dans le pays le plus pauvre de toute la region, et cette pauvrete extreme est exacerbee dans une ville comme Manille.



"Ya pas de raison qu'on change, 
Les choses qui nous derangent, 
On s'habituera en causant de ce qui nous touche pas
On prefere s'etourdir, 
Pour pas perdre le sourire,
Tant que personne viendra mettre les deux pieds dans le plat". Lofofora





Le nombre tres eleve d'enfants orphelins trainant dans les rues, les violences conjugales (qui sont un fleau la-bas), les enfants battus, pauvres, fils et filles batards de prostituees adolescentes, violes, violentes. Ces gens qui vivent sur cette montagne d'ordures dans la banlieue manillaise (la deuxieme plus grande au monde), qui ont creuse des tunnels dedans, qui se nourrissent des rejets des autres.


Le noir, les horreurs.

Je me rappelle de l'histoire de cette adolescente de 12 ans, enceinte de son oncle qui la violait depuis deux ans, et qui par chance a atteri chez les volontaires de Virlanie. Des histoires du meme style, les volontaires francais a Manille en ont des pelletes
L'insecurite est aussi maitre mot a Manille (contrairement au reste de l'Asie du Sud-Est). Enormement d'armes a feu circulent (merci aux americains), les braquages a main armee ne sont pas rares et les camions blindes ne se comptent plus. Devant chaque commerce, un agent de securite sans aucune formation, avec un fusil a pompea la main, ne sait probablement pas se servir de son arme ni garder son sang froid. Des bavures. Des enfants abattus comme des chiens en pleine rue pour avoir vole une pomme.


Virlanie fait son possible pour venir en aide a tous ces gamins qui vivent dans la rue et qui n'ont jamais connu que cela. Le boulot accompli est formidable et les volontaires arrivent encore parfois a extraire le peu de lumiere qu'il y a encore dans leur coeur. Mais les capacites d'accueil sont limites, dans une ville comme Manille ou ce sont probablement des centaines de milliers d'enfants qui errent dans cette immensite de beton.



Les touristes, principalements solitaires, sont egalement des cibles de choix pour les vols a l'arrachee et les pick-pocket. Le chalant est parfois invite a partager une biere avec d'accueillant locaux. Biere effectivement droguee (au GHB), permettant aux ravisseurs "d'emprunter" la carte de credit pour faire un retrait et de la rendre a son proprietaire sans que celui-ci ne s'en rappelle. Meme les gamins essaient de vous faire les poches.

Il faut effectivement etre mefiant a Manille. Certaines histoires menent effectivement a la vigilance mais il ne faut pas sombrer non plus dans la paranoia. La plupart des regles de bon sens concernant ses affaires lorsque l'on est dans la rue permettent d'eviter la plupart des embrouilles. En pleine journee, aux alentours d'Intramuros, Manille ressemble a tout sauf au "coupe-gorge" annonce. Je nuance mes propos, en effet, bien qu'incontestable je puis affirmer qu'au point de vue securite "ouais, Manille, ca craint".

Apres un passage et un apercu pour moi de cette prison pour enfants, dans laquelle on entasse des gamins de 3 ans a 18 ans (certains sont handicapes mentaux...), sur lesquels les matons filipinos n'hesitent pas a jouer de la matraque, je repars avec Matthieu direction le quartier chinois (encore un) manillais. On bouffe un petit truc (un espece de rouleau  de pain nan avec des cacahuetes pillees et des legumes dedans) et puis direction le quartier de Divisoria.

Matt. Divisoria.


Divisoria est en fait en enchevetrement de rues ou s'est installe un marche et ou des dizaines de milliers de personnes s'agglutinent pour acheter et vendre toute sorte de chose (des petards, des tapis, de la bouffe, un velo, un ressort, une hache, une vache...). C'est un endroit ou les occidentaux (hormis quelques expatries) ne s'aventurent pas. Trop bordelique, un peu craignos et trop de chance de se faire faire les poches. Matthieu et moi nous enfoncons donc dans Divisoria, a la rencontre du vrai bouillon manillais. Les filipinos nous observent car rares sont les blancs dans le coin, mais personne ne nous tanne vraiment pour acheter quelque chose. C'est un marche pour les philippins.
Parmi cette fourmiliere grouillante de monde, les voiture, jeepneys et autres tricycles tentent encore de passer, et mettent une demie-heure pour faire 100 metres. Des enfants, a poil, jouent sur un tas d'ordure ou se lavent dans une fontaine publique en pleine rue. La riviere qui passe au milieu de Divisoria n'est plus qu'une decharge flottante degeulasse. La salete, la misere sont partout ici.
On pietine beaucoup, on se faufile parmis la foule tout en surveillante le contenu de ses poches. Fatiguant. Je prends quelques cliches, nous ne nous attardons pas.

"Muros" de "Intramuros"
Direction donc Intramuros. C'est ce qu'il reste de la vieille ville de Manille du XVIIeme siecle. Je dis ce qu'il reste, parce que les feroces affrontements entre americains et japonais entre 1941 et 1945 pour le controle de Manille et des Philippines en general a reduit la capitale a l'etat de ruine, mais Intramuros a ete pas mal preservee. Intramuros est en fait l'ancienne forteresse  defendant la principale ville du comptoir espagnol au XVIIe. A l'interieur, des maisons de style colonial, les eglises, des rues pavees. Des remparts, des canons, des meurtrieres, tout autour. Et un golf qui entoure les fortifications... Le comble absolu.
Vous avez des gens qui crevent la dalle sur les boulevards manillais, une grille de separation, et des mecs qui jouent au golf. La vanite est decident mon peche prefere.




Le golf...




C'est vrai que le quartier d'Intramuros fait beaucoup plus "autentique" que le reste de la ville. On peut dire cela assez crument, mais Manille se resume pour certains a une etendue de beton polluee, grouillante de monde et denuee de toute verdure (sauf le golf...), a cote de laquelle Bangkok fait figure de parc naturel. Malgre sa relative authenticite, l'interet d'Intramuros est tout de meme limite, mais c'est encore un des rares endroits ou l'on peut avoir envie de se poser un peu.

Un peu plus loin, et toujours sur le litttoral donnant sur la baie de Manille, nous nous retrouvons avec Matthieu en fin d'apres-midi dans un petit bar-lounge a la musique abominable, ou nous raquons une biere deux fois le prix normal, pour avoir l'opportunite de regarder le couchant sur la mer. La baie de Manille est remplie de porte-conteneurs, de gaziers et autres tankers au mouillage. Baignade a eviter absolument si vous ne voulez pas avoir un bras qui pousse au niveau de la fesse gauche.

"Pas tres glamour" Maly.

Mais bon c'est sympa quand meme. La journee a ete longue, je n'ai plus de guibolles et suis fatigue. Il fait nuit, nous passons devant la rue Ped Xing (qui n'est en fait pas une rue au nom chinois : un bisou a celui qui me trouvera ce que c'est), metro,  jeepney et hop, retour dans la maison des volontaires de Virlanie.

La plupart des volontaires de Virlanie sont des filles. Il n'y a que deux mecs a part ca. Je decide finalement de ne pas partir de Manille le lendemain et de me la jouer a la cool dans la maison plutot que de tracer directement vers Mindoro. J'attendrai le groupe.

Groupe charmant qui devait se composer de 6 filles et deux gars (Matthieu et moi). En ce 31 decembre 2010, deux convois partent pour Mindoro. Ceux qui ne bossent pas ce jour-la veulent decoller vers 5h le matin pour arriver aux alentours de 9h a Mindoro (2h de bus, 1h de bangka depuis Manille) afin de profiter de la journee et du soleil et de la plage. L'autre convoit, compose de Mathieu et de Claire, bossait le matin et ne pourrait etre a Mindoro que vers le milieu de l'apres-midi.

Des qu'on commence a etre un peu nombreux, et surtout quand il commencent a y avoir une proportion de filles trop eleves, l'organisation des choses se complique grandement. Etant dans le premier convois, j'etais pret a 5h du matin avant les 5 autres filles qui m'accompagnaient. Les choses se sont grandement compliquees pour moi ce matin du 31 decembre, non pas a cause des filles, mais a cause du fait que le distributeur automatique de billet que j'ai utilise ce matin la (je n'avait plus un rond sur moi) a tout bonnement avale ma carte de credit (sans que cela soit du a une mauvaise manipulation de ma part).

Couchant sur la baie de Manille


Lorsque tu voyages, l'argent est le carburant qui fait que tu vas pouvoir tenir dans la duree. Lorsque tu voyages seul, deux choses seulement sont indispensables : la carte de credit et le passeport. Je venais de perdre la premiere, et j'etais donc salement dans la merde. Nous sommes le 31, et impossibilite de recuperer la carte avant le 3 janvier (du au jours feries et au week-end qui suit) au matin. Or le 3, au matin je serai deja dans l'avion pour Hong Kong. Apres avoir galere pendant pres d'une heure devant le distributeur completement bloque, j'ai abandonne ma carte a son sort. J'ai aussi abandonne mon groupe de filles, leur indiquant qu'il etait urgent pour moi de retourner a la maison pour contacter ma banque et faire opposition sur une carte que je ne pourrai de toute facon jamais recuperer.

C'est ce que j'ai fait, de retour vers 6h a la maison Virlanie, a reveiller Matthieu qui devait partir au taf quelques heures plus tard. Une fin d'annee plutot merdique, il etait grand temps de passer a 2011.

Je decide donc de prendre le second convoi qui partait au alentours de midi depuis Manille. J'aurais pu me recoucher, mais finalement je suis reste eveille dans la matinee (ce genre d'emmerde ne porte pas a un sommeil pose). Grossiere erreur, puisque j'allais etre completement mort pour la soiree suivante.


Je retrouve Claire et Matt a une gare routiere perdue au milieu de la cite manillaise. On s'achete pour le trajet des hambugers absoluments douteux (mais pas mauvais) qui par je-ne-sais quel miracle ne nous ont pas rendu malades. A peine arrives a Batangas, dans le Sud de l'ile de Luzon (l'ile ou se trouve Manille donc) d'ou partent les bangkas pour Mindoro, des mecs nous sautent dessus pour qu'on prennent leur bateau. Deja, pour aller la ou on veut, a cette heure de la journee, on n'a pas le choix sur la compagnie et les prix sont plus eleves. Tant pis. Je tape un petit roupillon pendant l'heure et demie de trajet. Je ne sais pas comment j'ai reussi vu que je dormais pratiquement au dessus du moteur, et que, sachez-le, les moteurs de bangka ne sont pas comme ceux de la derniere Honda Civic silencieuse : ils vous rendent sourds. Et ils n'ont pas de pot catalytique non plus...

Je n'ai rien trouve de mieux pour illustrer le pot catalytique.

C'est vrai que Mindoro, dans l'absolu, n'est vraiment pas loin de Manille et permet a pas mal d'expats qui ont assez de pognon de pouvoir de temps en temps s'evader de cet enfer de pollution pour se la couler douce sur des plages. Bon, ces plages sont quand meme un peu construites et loin d'etre desertes, mais l'endroit est vraiment sympa.
En d'autres occasions, si j'avais ete un backpacker solo a Mindoro j'aurais probablement loue une becane pour faire le tour de l'ile (qui, exception faite de certains centres urbains reste assez sauvage), ou encore realise le trek reliant le Sud de l'ile (San Jose) au Nord (Puerto Galera), permettant de se faire de la bonne grosse jungle, et de partir a la rencontre d'une des tribus indigenes les plus meconnues et reculees au monde : les Ifugaos. A faire donc pour les interesses.


La bamboo house reservee par les fille a vraiment la classe. Comme son nom l'indique, tout est en bambou. La famille filipina qui nous accueille vit au RDC, alors que les deux chambres que nous nous partageons sont a l'etage. Nous sommes a 20 metres de la mer, et la route ne vient pas vraiment jusque la. Un pur bonheur. La famille fait aussi office de bar/restaurant pour ses hotes (ils ont une carte assez fournie) et, cerise sur le gateau, tout cela est vraiment pas cher. Tres, tres bon endroit pour passer quelques jours tranquille.



"T'as prevu quoi pour le reveillon, toi ?"

Mes jours de l'An, bien que rarement completement rates, ont depuis maintenant pas mal d'annees toujours ete une fete qui me laissait un gout de mediocrite dans la bouche. A part le memorable "lost in transition 2007-2008 @ Petit Bayonne", je n'ai reellement apprecie aucun de mes jours de l'An, quels que furent mes compagnons de soiree (ne vous vexez pas, je vous aime quand meme). J'arrive avec de plus en plus de peine a me plier a cette obligation de faire quelque chose pour cette soiree, qui symbolise uniquement, au final que le changement de quelques chiffres sur un calendrier, mais rien d'autre. Non les choses n'iront pas mieux le 1er janvier que le 31 decembre. Elle n'iront pas plus mal non plus. On a juste fait un tour de plus autour du Soleil et "on" a decide que c'etait a ce moment la que le cercle de gravitation commencait (alors que chacun sait qu'un cercle n'a ni debut ni fin). Pas de changements soudains et ni de resolutions qui ne seront pas tenues, juste une division du temps qui s'incremente.
D'ailleurs vous avez pratiquement la moitie de l'humanite qui n'est pas d'accord avec cette date...

Maintenant que j'ai demystifie le truc par un indestructible pragmatisme et que j'ai plombe l'ambiance (ca va jaser dans les commentaires comme quoi je suis un gars sombre et un sans-coeur et que ca doit etre surement a cause du fait que j'ecoute du death metal), je peux vous affirmer que le passage a 2011 n'aura pas fait exception a la regle.

Vue de la piaule le matin du jours de l'An. 


Vous pouvez me dire que c'est ma faute, aussi, avec un etat d'esprit aussi merdique. C'est un argument recevable, je prends note. Ne me faited cependant pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai quand meme passe une bonne soiree. Non par le contenu brut des evenements, non pour l'aspect humain ou social ou fun, mais plus par le contexte restreint ("je suis avec un pote, il faut chaud, je suis sur une plage, un verre a la main, allonge dans le sable a regarder les etoiles") et le contexte general ("je suis en vacance je m'en fous").

Effectivement, j'ai l'impression qu'apres un bon repas dans la pizzeria (encore une pizza, cela aura vraiment ete le plat des Fetes de fin d'annee pour moi), personne n'etait vraiment motive pour aller faire la fete a White Beach, une station balneaire a environ 5 Km de la, cense etre "l'endroit a soirees" de Mindoro avec la capitale de l'ile Puerto Galera. C'est vrai qu'il nous fallait avoir recours aux services de plusieurs tricycles pour l'aller-retour. Personnellement, je n'etait pas specialement motive pour aller en boite, mais plus pour s'ecouter tranquille de la zik sur la plage en compagnie de quelques bouteilles et de quelques charmantes demoiselles (dans cet ordre de priorite, je ne suis pas celibataire).
Les "charmantes" demoiselles sont pour la plupart parties se coucher. Les "pas charmantes" ont fait de meme, et c'est vrai qu'on s'est retrouve en comite restreint sur la plage. On regarde sur toute la cote de Luzon les lueurs lointaines des feux d'artifice partout. A 2h tout le monde etait couche.



Loin, loin d'etre une mauvaise soiree donc, mais ca manquait un peu de folie, de passion, de merdier, de je-ne-sais-quoi.

Lendemain, glande, plage, lecture. La meteo est franchement tres moyenne, avec des averses de pluie regulieres. C'est vrai que depuis notre arrivee la veille a Mindoro le soleil avait clairement du mal a s'imposer (et cela durera pendant nos 3 jours sur place).
 Le soir, on se motive pour White Beach. Au vu du nom, on pourrait s'attendre a une plage magnifique paradisiaque. Si la plage est effectivement belle d'un point de vue "etendue" de sable, c'est une vraie deception pour ce qui est de l'environnement. Le littoral est litteralement betonne sur toute la longueur, et s'etendent devant la mer d'innombrables restaurants et bars dont les rabatteuses vous harcelent pour que vous veniez bouffer leurs fruits de mer (c'est elegant). Nous sommes le 1er janvier au soir, et l'activite a White Beach se resume a une centaine de mettres de bars/restos ouvert, le reste restant inexplicablement ferme (dans une periode aussi touristique a une telle proximite de Manille).




Nous nous posons dans un restaurant ou les filles (certaines du moins) voulaient, tout en mangeant voir un spectacle de banklas (les "ladyboys" transexuelles filipinas). En gros cela consiste en des filles (qui sont donc en fait des mecs si vous suivez correctement) qui chantent des chansos en playback, tout en faisant une choregraphie et autres expressions sceniques plus ou moins en rapport avec la chanson elle-meme. Personnellement, le fait que ce soient des banklas n'apporte rien de plus au truc, certainement pas au fait que j'ai trouve cela bidon et que cela m'a gonfle au bout de 10 minutes. Lorsque je tourne mon regard vers la mer, de jeunes filipinos font un spectacle de bolas enflammes, font ensuite le tour des tables pour recolter les lovets. Puis ils recommencent un quart d'heure plus tard. Cela faisait pas une heure que j'avais mis les pieds a White Beach que j'avais deja envie de repartir.

Entre les nombreuses banklas qui essaient de rameuter les males, les putes, ces jeunes filipinas au regard vide qui mangent en compagnie d'un gros occidental riche, ces bars sur la plage a la musique douteuse, j'aurais pu me croire de retours dans certains endroits de Phucket, Thailande, comme Patong ou Kata.



J'avais deja decrete que White Beach serait probablement dans mon top 3 personnel des pires lieu que j'auvais vu jusqu'a ce moment de mon voyage.

C'est un mec.
La plupart des filles (toujours les memes que la veille d'ailleurs) sont rentres plus tot se coucher. Avec Pianine (francaise), Anne (une belge) et Matthieu nous sommes restes plus longtemps pour tenter de laisser une derniere chanse a cet endroit qui, d'un point de vue unanime, ne nous plaisait pas. Apres avoir tente en vain de trouver un bar a shishas ou un bar reggae, nous nous rendons compte que malgre tout, cet endroit est desert, et denue de toute vie. Nous avons bataille avec un tricycle pour nous ramener a la Bamboo House. Il ne veut pas descendre ses prix, il est le seul sur le marche et donc en position de force. La pluie commence a tomber qui plus est.

La soiree avait ete pourrie, mais elle a tourne a tellement pourrie que c'en est devenu drole. Alors que le tricycle, hors de prix, nous ramene, la pluie est insistante. Il s'aventure sur un chemin de terre puis, en face d'un petit cours d'eau qu'il n'avait apparemment pas prevu et qu'il fallait traverser en roulant dedans, il nous demande de descendre et nous dit que notre bamboo house est a 200m dans cette direction. Il repart aussi sec, nous laissant, a 2h du mat, dans la nuit noire sous la pluie. Pianine a une lampe torche et part devant traversant le petit ruisseau (30 cm de profondeur, 5 metre de large). Je la suis.
Une fois arrive de l'autre cote, je me rend compte qu'en fait je viens de patauger au milieu d'etrons gigantesques et virils probablement d'origine humaine. Superbe !! De plus Pianine, devant, annonce que c'est une voie sans issue : il nous faut donc retraverser ce qui semble etre une sortie d'egout. Magnifique !! (Anne et Matthieu s'etaient abstenu de traverser).



Nous savions que nous n'etions pas loin de la piaule, mais il nous fallait faire le grand tour (15-20 minutes de marche). La pluie n'avait pas cesse de tomber, et la temperature etait sous les 20 degres, donc comme vous l'imaginez, on ne crevait pas de chaud. C'est alors que nous avons prix la pire douche que j'avais vu depuis la Thailande. Nous sommes trempes, et sur le chemin du de l'hotel nous croisons une chevre qui gueule en pleine rue, toute seule dans la nuit, animal qui nous a paru tellement irreel en ces circonstances qu'on s'est encore tape une barre de rire.

On a fini par retrouve l'hotel, et a se coucher avant le debut de la tempete tropicale qui allait frapper Mindoro pour les heures suivantes et qui remettait en question notre retour par bateau le lendemain vers Manille. Une soiree bien foireuse comme on les aime !

Heureusement, le lendemain, tout c'etait a peu pres calme, et nous avons pu faire route vers la capitale dans l'apres-midi, apres une matinee tranquille. Une derniere soiree calme a la maison des volontaires Virlanie de La Paz. Et je me leve tot le lendemain pour prendre un taxi direction l'aeroport...ce ne fut trop la course ou le stress pour avoir mon avion direction Hong Kong.



Alors, pour vous dressez un (petit) bilan de mes impressions philippines, je vous dirais qu'en tant que voyageur, vous avez plutot interet a passer le moins de temps possible a Manille et de vous envoler fissa pour des destinations plus sympa. Rien qu'en restant sur Luzon, les rizieres en terrasse de Banaue (que je n'ai pas vu) sont semble-t-il parmi les pus belles au monde. Pour ce qui est des plages de reves, vous en avez partout dans l'archipel, de Cebu a Palawan (dont l'interet est diminue si vous  ne plongez pas) en passant par Boracay (dans un style plus festif). Les surfeurs trouvons une vague superbe en saison hivernale au spot de Nine Clouds, vers Cebu. Beaucoup, des milliers, d'autres endroits que je ne connais pas.

Car les Philippines c'est grand, tres grand. Il y a plus de 10 000 iles la-bas. On est un peu en mode Indonesie de ce point de vue la, vu que chaque ile a sa culture, son dialecte, et son accueil insulaire legendaire. Voyager d'une ile vers une autre peut prendre plusieurs jours aussi, la plupart des voyageurs qui ne font qu'un passage dans le pays ont plutot interet a se concentrer sur un nombre tres restreint d'ile, afin d'eviter de passer la moitie de leur experience filipina dans les bangkas bruyantes et autres bus (ou un pervers toucheur de burnes peut toujours surgir). D'autant plus que 9 fois sur 10 une connexion via Manille sera necessaire.


Ensuite, d'un point de vue purement humain, je dirais que les Philippins, par rapport aux autres pays que j'ai vu avant, ont du mal a assoir une culture et une identite forte. La cuisine locale n'a rien d'extraordinaire et n'appellera pas a des souvenirs imperissables.
Mis a part le catholicisme federateur, on a des difficultes, meme apres, a se faire une image typique des Philippins et de leur mode de vie. La presence americaine jusque dans les annees 50, la religion chretienne omnipresente et omnipotente comme l'influence occidentale en general ont joue un role la-dessus, c'est incontestable. Et c'est cet aspect qui, je pense, differencie clairement les Philippines de l'image typique que l'ont peut avoir de l'Asie du Sud-Est continentale (elles se rapprocherait plus, toutes proportions gardees, de l'Indonesie ici aussi).


De fait, l'etat d'esprit des Philippins, tout comme leur mode et leur philosophie de vie, change des Thais par exemple, par le simple fait qu'ils ne soient pas bouddhistes (mais pas que, je ne suis pas sociologue). Ils n'en restent pas moins des insulaires extremement sympa, a la cool et accueillants, toujours tres timides mais curieux des choses. Ils sont attachants. J'ai eu enormement de plaisir a rentrer en contact avec ces gens, qui restent extremement pauvres, mais plus heureux que beaucoup de mes compatriotes.

Enfin, pour revenir sur la destination de voyage pure et dure, vous trouverez au Philippines beaucoup de chose que vous cherchez ailleurs en Asie du S-E. A savoir de belles plages, de belles jungles, de belles montagnes, de belles rencontres, de belles rizieres, de belles putes, de belles experiences. La reputation difficile des Philippines (au niveau securite notamment) jusqu'a il y a peu pour le moment preserve le pays du tourisme de masse et des mega-resorts mega moches. C'est beau, c'est sauvage, c'est desert (parfois). Pourvu que cela dure.

Nous sommes le 3 janvier 2011, je n'ai plus de carte bleue, juste un peu de liquide grace a Matthieu, et je me rends vers chez Maly. C'est la fin de mon aventure filipina, mais c'est pareil pour ici : je reviendrai.

Peace, Love, Chunc Mung Nam Oi!



6 commentaires:

  1. Non la baie de Manille n'est pas vraiment pas tres glamour.... Manille est un champ de beton comme tu dis.
    Et Ped Xing est l'abbreviation de Pedestrian Crossing. Ok, je me rappelais de la 1ere partie et wikipedia m a aide pour la 2e partie...j ai qd mm droit a mon bisous ??
    ;-)
    Je t en depose un sur ton blog en attendant le vrai x
    Maly

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  2. Ped Xing:abréviation de Pedestrian Crossing...bon c'est vrai j'ai copié sur Mali,mais la fin justifie les moyens...Que ne ferait-on pas pour avoir un bisou....A part cela ,meme si ton séjour à Manille fut enrichissant,tu ne me donnes pas envie d'y aller...Tu sais,avec tous les coins paradisiaques que tu as décrits ,on devient très exigeants...et on ne va plus aller n'importe ou!!!!!Allez mon Olive ,continues ton voyage,sois heureux,et prends soin de toi .En permanence je pense à toi et je t'aime fort fort fort.Pleins de baisers .Maman

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  3. Merci pour l'article, j'ai bien kiffé le lire et tu m'as bien fait sourire! Depuis cet épisode, je me suis bien reposé et j'ai repris des forces... à White Beach!

    Une semaine en camp avec des gamins tout juste sortis de la rue, et pour certains, c'était même la 1ere sortie de Manille de leur vie... Une semaine qui m'a réconcilié avec Mindoro, entre basket et volley le matin, natation l'aprem... Quelle farce cette affaire: Alors que j'encadrais les gamins, j'étais sans cesse harcelé par les rabatteurs des clubs de plongée et autres lady boys qui essayaient de m'amadouer avec leurs offres bidons pour touristes! Bref, une semaine au grand air avec un temps splendide qui m'aura fait le plus grand bien!

    Depuis je suis de retour à Manille, en pleine forme après un break au Japon dans la foulée de Mindoro, un retour à la réalité avec toujours plus de cas déroutants à gérer (La police locale torture bcp en ce début d'année...)

    Bon voyage, a bientot j'espère, si tu repasses dans les parages! Je suis plus reposé qu'en décembre dernier, et pret à de nouvelles aventures aux PH!

    Kénavo!

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  4. "La seule cure contre la vanité,c'est le rire, et la seule faute que soit risible,c'est la vanité" Eric Bergson

    Un grand "BIG UP" aux volontaires de Virlanie!!
    Grâce à votre courage et votre perseverance, l'espoir d'un monde meilleur prend toute sa dimension!! Dieu vous garde!

    Merci à l'auteur de nous faire partager toutes ses expériences,même les plus sombres!
    Après chaque articles, on a le sentiment d'avoir les yeux un peu plus ouverts sur le monde!! (aussi difficil que ce soit parfois!)

    "La vie est une farce, apprenons à rire:)))"

    Bless

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  5. ce dernier commentaire nous remplit d'émotions...et nous laisse à notre propre reflexion....merci à l'auteur

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  6. pauvres petits enfants de Manille ,j'en ai les larmes aux yeux ,ragoutant la traversée de l'égout ,heureusement qu'il ya ces plages superbes pour oublier le pire !continue à nous régaler de tes recits j'aime la façon humoristique que tu emploi pour nous raconter tes galeres à bientot la suite de ton periple

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